Matriphagy

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17/20
Nom du groupe Tallah
Nom de l'album Matriphagy
Type Album
Date de parution 02 Octobre 2020
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 [redacted]
 01:12
2.
 No One Should Read This
 04:43
3.
 Kungan
 04:35
4.
 Overconfidence
 05:06
5.
 Placenta
 04:04
6.
 L.E.D.
 04:16
7.
 The Silo
 04:47
8.
 We, the Sad
 05:00
9.
 Too Quick to Grieve
 06:00
10.
 Cottonmouth
 02:51
11.
 Murder Seed
 04:28
12.
 the borderline of pain
 00:48
13.
 Red Light
 05:08

Durée totale : 52:58

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Tallah


Chronique @ Groaw

17 Octobre 2020

Une relique véhémente et un somptueux hommage au neo metal

Ah, le neo metal, un style musical qui a conquis, comme il a divisé de nombreux fans de metal dont nous faisons partie. Souvent décrié, beaucoup critiqué, le nu metal, comme il est aussi appelé, a eu son flot d’émergence au début des années 90, avec la naissance de nombreux piliers mais aussi de copies inconfortables ou indigestes, et quelques formations honteuses et malaisantes.
Petit à petit, le neo chéri de certains amateurs s’est fortement affaibli, laissant apparaitre de grandes déceptions et insuffisances. Néanmoins, la fin de la décennie précédente, ainsi que le début de celle-ci laisse apparaitre un regain d’énergie, et surtout une récupération de l’âge d’or et des lettres de noblesse du genre musical, notamment grâce aux récentes sorties de ses précurseurs.

Il est cependant devenu rare de voir l’apparition de nouvelles formations ces dernières années en termes de neo, notamment à cause d’une résonnance assez ringarde qui demeure omniprésente, mais aussi et sans doute compte tenu des pionniers du genre, dont la visibilité et le succès reprend de plus en plus d’ampleur. Par conséquent, difficile au petit nombre de survivants de se faire une place de marque.
C’est pourtant le choix qu’a été fait par Tallah, jeune groupe américain formé en 2018 à Philadelphie. Nouveau projet initié par Max Portnoy, fils de Mike Portnoy, il ne tardera pas à prendre forme avec l’arrivée de Justin Bonitz, des projets solo Hungry Lights et Hungry Covers, pour lequel il réalise des reprises vocales, mais aussi des compositions personnelles. Derrick Schnieder et Andrew Cooper, amis de Portnoy complètent la line-up de la formation.
Fort d’un premier EP de cinq titres l’année de sa création, aux influences Korniennes et Slipknotiennes prononcées, ces mêmes morceaux demeureront présents, cette fois-ci dans un LP au nom de Matriphagy. On retrouve d’ailleurs sur cette illustration de nombreux traits et quelques similitudes avec un certain éponyme de KoRn, ce qui montre une véritable admiration envers les californiens.

Et il ne faudra d’ailleurs pas très longtemps pour notre quatuor pour affirmer ces nombreuses inspirations. A peine l’intro [redacted] commencé, on peut d’ores et déjà appréhender une grande inquiétude et surtout une intense noirceur, empruntant diverses corrélations avec l’intro de l’éponyme de Slipknot.
No One Should Read This confirme très rapidement cette sensation lourde et tourmentante, accentué par des cordes graves et saturées. On ressent également un certain groove, plus proche des premiers Deftones. L’empreinte des Iowiens se ressent principalement au jeu très technique et légèrement thrashy de Max. Justin, quant à lui, use d’une voix assez rapprochée de Jonathan Davis.
Cependant, et là où nos philadelphiens arrivent parfaitement à se démarquer de ces nombreux groupes, c’est au niveau de l’incorporation d’ambiances plus hardcore et même death, en témoigne le chant guttural et le breakdown, qui intensifient d’autant plus cette rusticité bien présente et cette volonté de malaisance.

On retrouve dans la plupart des titres des clins d’œil à ces formations précurseurs et pour lesquels Tallah ne se cache aucunement. Ainsi, pour Kungan ou L.E.D, la présence de la table de mixage nous remémore les premières toiles de Slipknot et de Limp Bizkit. Pour le premier, la comparaison avec Eyeless est d’actualité. Ces deux mêmes titres prennent un virage à leur fin en soumettant des breakdowns ravageurs et excessivement poussifs, ainsi qu’un travail vocal growlé et nauséabond, bien plus proche d’un death/metalcore, parfois même brutal.

Notre quatuor en vient même à introduire des aspects black death avec le très étonnant Cottonmouth, où l’instrumental sombre et crue est sensible, de même que pour l’incroyable prestation vocale de Justin, qui nous offre à la fois un chant growlé, screamé et écorché. Nos philadelphiens finissent de nous subjuguer avec l’expérimental Red Light. Côté chant, on peut ressentir un attrait incontestable avec Mike Patton, où Justin jouit de ses multiples facettes. Quand aux percussions et aux cordes, l’esprit fou et délirant de Mr Bungle se fait rapidement signaler, concluant d’une manière totalement inattendue l’album.

Matriphagy est un premier opus étrange mais parfaitement bien réalisé, une belle synthèse des débuts du neo avec une musique un peu plus d’actualité. Si les premières écoutes sont déroutantes, principalement dû à un travail vocal parfois difficile d’accès, très personnel et de temps à autres grinçant, les compositions sont d’une énergie et d’une passion remarquables, qualité devenue assez rare. Quoiqu’un peu long (52 minutes tout de même), Tallah arrive à faire renaître des sonorités disparues depuis des décennies et nous plonge dans un passé enchanteur, un ancien temps dont il semble seul à avoir les commandes.

4 Commentaires

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Goneo - 18 Octobre 2020:

Interressant tout ça, après une écoute rapide pour voir si ça me met l'eau à la bouche, je m'aperçois rapidement que ta chronique tape juste. Du coup va falloir que j'écoute ça de plus près.

Le Néo métal étant un genre où il est extrement difficile de percer aujourd'hui, et complétement abandonné depuis 2010. Seul quelques gros papa du genre sont encore là. Assez surprenant la signature chez Earache records, label qui était très prolifique jusqu'en 2010 environ et depuis à conus une dégringolade, enchainant plus les rééditions que de nouvelles signatures. Du coup ça pique ma curiosité encore plus, ça fait un moment que je n'ai pas mis mon nez dans ce label, ils étaient plus sur des groupes de Hard rock ces derniéres années.

Merci pour la découverte.

Game_system - 19 Octobre 2020:

Merci pour l'intéressante découverte. Une nouvelle formation néo, voilà qui est suffisamment rare pour vriament s'y intéresser. J'ai jeté rapidement une oreille, et oui ça semble vraiment être un parfait mix entre néo et metalcore, je vais prendre mon temps de l'écouter plus attentivement. Le chanteur je ne savais pas trop de qui s'était jusqu'à ce que je vois le clip vidéo, j'avais quelques une de ces covers dans le passé.

Groaw - 21 Octobre 2020:

Merci pour vos retours.

Goneo, j'admets que je m'étais pas plus attardé sur le label, mais force est d'admettre que j'aurais sûrement dû, car je pense qu'avec ce Matriphagy, il y aura possiblement des signatures intéressantes. C'est tout du moins ce que l'on peut espérer.

En tout cas, n'hésitez pas à me dire votre verdict final, ça piquera ma curiosité ^^

Goneo - 21 Octobre 2020:

Un néo metal modern, metalcore et deathcore sont passés par là, dans le global c'est vraiment bien fait, je pense que ça peut vraiment conquérir un publique qui n'a pas connus la vague néo des premiéres heures.

Mes petits points noirs :
Sur certaine compos j'ai une impression, comme si ils avaient forcé les codes néo métal, ce qui engendre un manque de limpidité, de fluidité d'écriture, et du coup cela nuit à l'émotion, et aboutit à une émotion artificielle.
Exemple sur "No One Should Read This" et "Kungan".

Après on a le spectre de Korn qui est parfois beaucoup trop présent comme sur "Placenta".

Mais ces points négatifs n'ont pas de valeurs si vous n'avez pas disséqués comme moi les premiers Korn, Deftones, Limp Bizkit, Slipknot et SOAD.

Des fois ça roule vraiment bien comme sur "Overconfidence".

Si la qualité du groupe est là, en plus ils débordent d'idées, il leur manque (je trouve) une cohésion, une canalisation de tout cela, afin de faire vraiment péter les passages qui doivent péter, ou de rendre ces moments un peu schizophrène plus pertinants, idem pour les passages plus mélo.

En bref :
Une bonne entrée en matiére dans un monde délaissé, mais encore pas assez mur, manquant de personnalité. Ma note serait plus sur un 12 ou 13/20 (mais je suis peut être un peu sévère)

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