13 novembre 2015. L’horreur. La France est touchée en pleins cœur par des fanatiques. Le sang coule, les visages pleurent, les poils se hérissent, les cœurs palpitent… L’effroi nous submerge. Nous venons de vivre les attentats les plus terribles sur le sol français.
14 novembre 2015. Le
Bikini, Toulouse.
Mass Hysteria passe en concert ce soir, au lendemain du carnage parisien. Au lendemain de la tuerie du Bataclan. La salle et le groupe maintiennent le concert. Y aller, c’est, à ma minuscule échelle, une forme de résistance envers la terreur qu’ils essaient d’installer. Je ne vais pas être déçu.
Si l’on est attentif à la scène metal française, il est impossible d’être passé à côté de ce groupe dont le nom signifie en breton : "Métal Hystérique". Leur force est, sans conteste possible, la scène. En effet, ils arpentent les salles de France depuis 1997 et y renversent les fans (surnommés "les furieux") grâce à un son d’une puissance et d’une énergie incomparables et au charisme de leur chanteur Mouss. De plus, des titres comme "
Furia", "
Contraddiction" ou "World On
Fire" leur ont permis de se faire une réelle identité et une vraie place dans le paysage du metal français. Pour les vingt ans du groupe, en pleine tournée de "L’armée des Ombres", un
Live est enregistré à l’Olympia. Ce dernier affiche complet et le DVD témoigne de la puissance scénique des Français malgré le chant parfois un peu limite.
Trois ans après "L’armée des Ombres" qui était de facture moyenne car trop inégal, MH nous revient en 2015 avec "
Matière Noire", huitième album studio des Français, qui est dans la même veine : le son est gros, monstrueux. Pour précision, Fred Duquesne, producteur du groupe et également guitariste au sein de
Bukowski, intégre
Mass Hysteria après le départ de Nicolas Sarrouy. Aux premières écoutes, j’ai un peu de mal : l’album est trop linéaire, je n’arrive pas à "rentrer dedans". C’est une succession de riffs puissants sans qu'aucun ne sorte réellement du lot. Mais, après une écoute beaucoup plus attentive de la rondelle, je l’ai davantage appréciée. On y décèle de nouvelles structures très intéressantes et originales comme l’excellent break de "Tout est poison" qui donne une ambiance metal atmosphérique à la "Naïve" ou bien ces soli très thrash (qui ne sont pas exceptionnels mais qui sont une grande nouveauté pour MH) sur "Vector
Equilibrium".
Si de nouveaux éléments sont présents, ce qui a fait la renommée de
Mass Hysteria, à savoir cette fusion électro/metal, est toujours bien présent. Les samples sont intelligemment placés et judicieux. Ni trop ni pas assez. Après tous ces albums, le combo affiche une belle maîtrise dans ce domaine. De son côté, Raphaël, le batteur, rend une copie exceptionnelle : puissant, technique avec un son de grosse caisse énorme. La basse, elle, est en retrait, sauf sur "
Plus que du metal". C’est souvent ce qu’il se passe lorsque les guitares sont saturées à ce point.
Par ailleurs, j’ai été très décontenancé par les paroles de cet album aux premières écoutes. Mais, il faut le reconnaître, depuis les tristes événements du 13 novembre, jamais les textes de
Mass Hysteria n’ont eu autant de sens. "Vae Soli !" qui signifie "Malheur à l’Homme seul" en latin, nous interpelle particulièrement avec son "Je suis donc je pense – J’ai choisi : la joie comme vengeance" en guise de refrain. Mais, la chanson qui frappe le plus, qui prend aux tripes, est bien "L’enfer des Dieux" avec son refrain "L’enfer des Hommes, c’est leur amour des Dieux". On croirait presque à une prémonition. Mouss y chante d’une façon qui lui convient parfaitement.
Avec "Vae Soli !" et "L’enfer des Dieux" une troisième chanson se détache : "
Plus que du metal" dont j’ai déjà parlé. Cette chanson est un hommage à tous les fans qui suivent
Mass Hysteria et qui se rendent à leurs concerts : "L’unité dans l’ivresse – Est-ce que vous êtes prêt, pour un
Wall Of Death ?". Les samples sont omniprésents sur ce morceau, la puissance exceptionnelle, le refrain entêtant.
D’autres titres encore attirent l’auditeur comme : "Tout est poison" et "Vector
Equilibrium", déjà évoqué, mais aussi "Chien de la casse" qui ouvre parfaitement l’album, ou "Notre complot", qui parle d’amitié, où le riff est l’un des meilleurs de l’album et où Raphaël fait preuve d’une technique extraordinaire ou encore "Mère d’Iroise", qui est un hommage à la mère de Mouss décédée en début d’année 2015.
"
Matière Noire" est dans la parfaite continuité de "L’armée des Ombres".
Linéaire aux premières écoutes, cet effort se révèle meilleur que son prédécesseur.
Plus encore,
Mass Hysteria porte l’étendard de la scène metal française, les morceaux de ce nouvel opus passant l’épreuve de la scène avec mention. Dans cette nouvelle ère sous tension, continuons à soutenir la musique que l’on aime. La joie comme vengeance !
Sinon si t'as aimé celui là, je pense que tu peux sans problème tester les 2 précédents (L'armée des ombres est davantage basé sur l'ambiance très sombre, et Failles un peu plus lumineux, mais qui contient un de mes morceaux préférés, "Plus qu'aucune mer").
Franchement musicalement c'est vraiment bon mais je ne supporte pas le chant c'est trop scandé et râpé à mon goût dommage j'aurais certainement acheté plusieurs albums de ce groupe autrement.
@Madness
Oui ce genre de chant fait partie intégrale de l'ADN de Mass Hysteria, du coup c'est pas vraiment pour toi.
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