Liste des groupes Black Thrash Necrodeath Mater of All Evil

Un des intérêts de ce type de site étant de (re-)découvrir les groupes oubliés pour les plus anciens, ou tout simplement de rattraper un temps qui n'existe plus pour les fans les plus jeunes, les chroniques mettant en avant les reformations thrashmetal sont en général pleines de surprises, bonnes ou mauvaises.

Necrodeath, groupe italien reformé en même temps que les allemands de Destruction à la fin des années 90, sort son troisième album en 2000, après deux œuvres plus ou moins reconnues, dont le bon "Fragments of Insanity", malheureusement mal produit et bénéficiant d'une promotion confidentielle en 1987.

Très proche d'un autre groupe allemand, Kreator, tant musicalement que vocalement, le groupe mené par un Flegias au chant hurlé et déchaîné, a su s'expatrier aux Underground studios de Suède, corrigeant ainsi l'erreur de production, flagrante sur leur effort précédent.

Nous nous trouvons avec 11 compositions up-tempo, nerveuses et reproduisant fidèlement l'énergie significative du groupe. Les terribles "Flame Of Malignance", (présente d'ailleurs sur un sampler français en 2000, Metallian en l'occurrence), "Iconoclast" ou "Hate And Scorn", directs et sans fioritures inutiles vont ainsi droit au but sans coup de semonce.

Du thrash véloce de qualité en un peu plus de 35 minutes donc. L'impression de redondance pointe toutefois légèrement à la fin du disque tant les chansons semblent quasiment être reproduites sous le même moule, sans respiration particulière, renforçant ainsi le besoin d'écoutes répétées pour réellement apprécier chaque composition, distinctement les unes des autres. Prises ainsi séparément, on a du thrash carton, comme savait le faire Kreator ou Merciless, par exemple, à un très bon niveau.

Seuls "Void Of Naxir" et son break limite atmosphérique, ou l'intro Slayerienne de "Fathers" et sa minute finale, aèrent quelque peu le disque, dans sa très grosse majorité thrash jusqu'au bout des riffs. C'est un peu la limite du disque (les ressemblances entre "Flame Of Malignance" et "Experiment In Terror", par exemple sont assez frappantes) empêchant ainsi une note supérieure.

Certains y voient là un des pères fondateurs du black/thrash, ce qui me laisse quelque peu perplexe, tant le jeu du guitariste Claudio est exclusivement thrashmetal. Seule la voix, éraillée à l'extrême (pour l'époque), pourrait éventuellement amener le lien avec la vague surgie quelques années plus tard et conduite par les Aura Noir et autres Nekromanthéon. A ranger soigneusement aux côtés de vieux Kreator plutôt donc.

Reformation réussie haut la main, et album remarquable au final, malgré la réserve citée plus haut, le groupe continuant à sortir des disques régulièrement par la suite, à peu près dans la même veine (le très bon "100% Hell"), sans forcément en dépasser la qualité intrinsèque. Cet album annonçant aux côtés des allemands Kreator et Destruction avec leurs "Violent Revolution" et "All Hail Breaks Loose", sortis à peu près dans la même mouvance, le retour en grâce bienvenu du thrash.