Devant le succès de la première compilation qui a ouvert le chemin du Death
Metal à une génération entière, FNAC Music propose dans la foulée une nouvelle mouture et sa sélection de titres en provenance des meilleurs groupes de
Metal de la mort de la planète. Alors que la précédente était axée quasi exclusivement sur des sorties 1991,
Masters of Brutality II propose 18 morceaux en immense majorité de 1992 (hormis ceux de
Suffocation et Sarcofago qui figurent sur des sorties de 1991).
Le visuel fait que l’acheteur potentiel arrivait déjà en terrain connu avec le retour de cette monstruosité organo-mécanique rouquine se délectant d’êtres humains, très bonne allégorie du Death
Metal et de son côté horrifique, inhumain et impitoyable, dominant complètement la scène UG du début des années 90.
La scène de l’époque est foisonnante et en pleine expansion, mais quand on a proposé rien de moins le big four suédois et la crème des scènes floridienne, anglaise, hollandaise ou encore française lors de l’édition précédente, il faut se sortir les doigts pour se maintenir au niveau. C’est sans doute la raison pour laquelle certains groupes présents sur MoB I sont de retour sur la II, c’est le cas de
Napalm Death qui ouvre le bal avec The World Keeps Turning tiré d’
Utopia Banished et clairement construit comme le monstrueux
Suffer the
Children, et aussi de
Cannibal Corpse qui propose ici son mega hit I Cum
Blood dès la deuxième piste : deux valeurs sûres pour commencer avant les prises de risque….. Le troisième groupe à faire partie des deux compilations est
Dismember avec Pieces (et sa production monstrueuse) qui ouvre le MCD du même nom.
Au chapitre des nouveaux combos, c’est un enchainement de fléaux de niveau dragon (au minimum) qui tombent sur l’acquéreur de ce disque, ça tombe bien car il ne demandait que ça ! Ainsi, Birth of Ignorance de
Brutal Truth (l’un des groupes les plus rapides de l’époque, emmené par le batteur Scott Lewis en provenance de
Winter, groupe le plus lent du monde) propose un Death / Grind dévastateur alliant puissance Death
Metal avec violence et revendication Punk, alors que
Deicide et son Death
Metal satanique est à l’honneur avec
Dead but
Dreaming.
On notera que si le premier opus était strictement Death
Metal, ce n’est pas le cas sur celui-ci où beaucoup de groupes hybrides ont été invités, c’est le cas de
Cathedral dont le morceau
Frozen Rapture sonne tout simplement
Piece trad extrême.
Paradise Lost et
Tiamat sont eux les représentants du Death /
Piece /
Gothic.
La présence du groupe brésilien culte Sarcofago a de quoi étonner, mais le groupe de Wagner Lamounier a bel et bien opéré une mutation (réussie) du Black vers le Death /
Thrash, avec cette semi balade extrême Midnight Queen, restée depuis dans les mémoires. Je ne résiste pas à vous partager un extrait d’une « chronique », trouvé sur un grand site de vente en ligne : « « Je ne vois pas trop ce que font ici les tiers-mondistes de Sarcofago. » Heureusement que le ridicule ne tue pas…
Les pistes sont très variées, c’est la grande force de ce deuxième volet, ainsi du Death /
Thrash épidermique de
Cadaver au « Death
Metal pas encore très
Piece mais on sent que ça venir » de
My Dying Bride (The Forever People), en passant par le Death alambiqué de
Nocturnus et le char d’assaut de
Bolt Thrower, il y en a pour tous les goûts et ceci est caractéristique d’un style en constance évolution / mutation. Rassurons-nous, il reste des entités basiques et sombres, dont
Asphyx est le meilleur représentant ici.
Mais le Death
Metal c’est avant tout des morceaux violents, qui vont plus vite, qui tapent plus fort, à ce titre The Glorious
Dead de
Gorefest et sa puissance incommensurable se pose là, la technicité et le force de frappe de
Monstrosity font également mouche, mais le titre qui est là pour tout défoncer, c’est bien entendu Effigy of the
Forgotten de
Suffocation : le growl inhumain de Mullen, le mur de guitares de la paire Cerrito / Hobbs, la basse écrasante de Josh Barohn et les frappes puissantes et ininterrompues de Mike Smith ont traumatisé beaucoup d’auditeurs à l’époque et modelé tout simplement le brutal Death.
Le seul représentant français est
Crusher qui a la lourde tâche de succéder au duo
Loudblast /
No Return mais s’en sort avec les honneurs avec Collective Hypnosis, clairement le meilleur morceau de leur full-length
Corporal Punishment.
La sélection est peut-être moins intense ici et l’effet de surprise n’a pas joué comme sur le premier volume, mais c’est toutefois une suite très réussie (pas au niveau de l’empire contre attaque, mais ça va). Peut-être qu’au lieu de replacer des groupes déjà présents sur MoB I, il aurait été pertinent d’en proposer d’autres comme
Malevolent Creation,
Immolation,
Agressor,
Incantation,
Protector,
Massacra ou
Sinister, mais on se doute qu’ils ne se sont pas basés sur mes goûts personnels avant de proposer cette compilation.
Culte et re culte, que voulez-vous que je vous dise ?
BG
En 1993 Fnac Music a sorti une VHS intitulée Visions Of Brutality contenant des clips et des interviews de certains groupes présents sur les compilations Masters Of Brutality.
D'ailleurs sur cette VHS figure une erreur puisque ce n'est pas le clip de "The Forever People" de My Dying Bride qui figure en seconde position, mais celui de "Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium" (en version écourtée) :
https://www.discogs.com/release/15472521-Various-Visions-Of-Brutality
Rhaa! Que de souvenir cette compil! Un pote avait acheté le premier volume, moi le deuxième sur CD et grâce aux K7 nous avions chacun les deux. Par ailleurs et selon mes gouts, (à quelques groupes près), je préfère le premier volume.
Merci pour la chro!
Malheureusement, je n'ai pas croisé ce volume 2 en magasin à l'époque, je n'ai su que plus tard qu'un volume 2 avait été fait. Dommage car j'aurais sauté dessus.
Merci pour la chro
C'était mieux avant (sauf qu'ils te consultaient pas ces cons)
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