Liste des groupes Grindcore Leng Tch'e Marasmus

Si vous êtes fans de grind/death, le nom de LENG TCH’E ne peut pas vous être inconnu. Je ne vais donc pas vous refaire une présentation de la formation belge qui nous envoie ici son quatrième album. Son précédent album, «The Process Of Élimination » a fait grimper en flèche la cote de popularité du groupe…

Curieuse évolution, c’est le terme qui me vient. Évolution, car le groupe ne se limite plus à du grindcore pur et dur, mais cherche avec cet album à sortir des sentiers battus. C’est courageux et louable, car quand un groupe a réussi à se faire reconnaître dans un style précis, le plus simple pour lui est de rester dans cette voie et d’offrir à ses fans ce qu’ils attendent, tout simplement.
Les blasts sont moins présents que sur les albums précédents et les musiciens se risquent à placer assez souvent des passages très lourds (« Obsession Defined », « The Divine »…), et des riffs inhabituels qui flirtent avec le rock stoner (« Confluence Of Consumers », « Abstained »… ). J’ai eu parfois l’impression d’écouter CORROSION OF CONFORMITY qui jouerai du grind. Ce mélange de riffs gras et de vocaux rocailleux m’a même fait penser à certains moments à PUNGENT STENCH. Le groupe s’essaye également à quelques mélodies inédites aux forts accents hardcore, comme sur le titre « Nonsense Status ».
Grind, death, stoner, doom, hardcore, présenté ainsi, ça doit paraître un peu foutoir. Malheureusement, c’est aussi ce que j’ai ressenti en l’écoutant ! Il y a de très bonnes parties, certains riffs sont fracassants, mais ce brassage de rythmes et de styles différents est parfois franchement déroutant. J’ai vraiment eu l’impression d’écouter un groupe qui a le cul entre deux chaises. LENG TCH’E a de bonnes idées, un gros potentiel technique, mais l’ensemble manque de cohésion, j’ai eu du mal à trouver un fil conducteur à cet album. De plus, les morceaux, au nombre de seize, sont courts, ce qui laisse peu de temps aux musiciens pour développer certaines très bonnes trouvailles. Vu l’orientation que prend le groupe, je me demande si LENG TCH’E n’aurait pas meilleurs temps à diminuer le nombre de morceaux par album, quitte à les allonger afin de pleinement exploiter ses idées.
Par ailleurs, ce groupe qui était bien déjanté par le passé, semble s’assagir, même si sa musique reste très brutale. Le son est très (trop ?) propre, et le grain de folie qui caractérisait le groupe s‘est quelque peu envolé au profit d’une violence mieux calibrée. Après plusieurs écoutes, il me reste au final une sensation de malaise face à ce nouveau LENG TCH’E, je ne m’y retrouve pas.

Les métaleux qui ont apprécié les précédents albums du groupe risquent comme moi d’être surpris par cette réalisation. Bien que Marasmus reste au final un album correct, plein de mosh-parts et d’adrénaline, je ne suis pas convaincu pour l’instant par cette nouvelle orientation. J’attends la suite avec impatience…