Malachite Skies

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16/20
Nom du groupe Hydra (GER)
Nom de l'album Malachite Skies
Type Album
Date de parution 20 Fevrier 2015
Labels STF Records
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1. A Quarter to Reality 03:52
2. Towards Copper Shores 04:59
3. Sandflower 04:00
4. CCC-Swath of Destruction (ft. Liv Kristine) 05:21
5. Lone Wolf (ft. Maria Raum) 05:37
6. ICO 05:16
7. Ad Infinitum 05:00
8. Devastation's Crown 06:06
9. Reign in Tears 05:00
10. Harvest Neptune 08:38
Total playing time 53:49

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Hydra (GER)


Chronique @ ericb4

17 Septembre 2016

Pas encore un chef d'oeuvre mais un encourageant premier effort...

C'est en terre teutonne que nous est insufflé un nouvel un élan d'inspiration eu égard à une jeune formation metal mélodico-symphonique venue de Ratisbonne, cofondée en 2013 par la soprano Lisa Rieger (ex-Terrateya) et le guitariste Chris Diefenbach (Thunderskull, ex-Downstream, ex-Satyrnine). Rejoints par Olivier Loos à la guitare, Sarah Hafeneder aux claviers, Dimitri Manevski (Ripped Into Pieces, Damaged Beyond Repair...) à la basse et Jens Viertel à la batterie, nos acolytes ont témoigné d'un travail minutieux en studio, ayant notamment soigné l'enregistrement, pour nous octroyer, deux ans plus tard, leur premier album full length à l'aune de « Malachite Skies », généreuse rondelle de 54 minutes où s'enchaînent 10 pistes d'une durée variable. Inspiré par les grandes signatures de ce registre metal, dont Nightwish, Within Temptation, Epica, ou encore Leaves' Eyes ou Amberian Dawn, et ayant fait appel à des invités, dont Liv Kristine (Leaves' Eyes), le combo nous livre une œuvre mélodico-atmo-symphonique aux horizons historiques variés et un regard introspectif sur nous-mêmes, nous amenant ainsi à une libre interprétation des paroles, au demeurant finement écrites sur chacune de ces compositions, épiques et romantiques à la fois.

Dans une veine metal mélodico-symphonique, le combo s'illustre déjà à l'instar de quelques passages qu'il serait d'autant plus regrettable de passer sous silence que, tout en témoignant d'une identité artistique, consciemment ou non, d'une certain manière, ils renverront les aficionados des sources d'influence à quelques souvenirs émus. Ainsi, sur de faux-airs de « The Phantom of the Opera » (in « Century Child » de Nightwish), « ICO » nous introduit dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure, livrant ses riffs massifs étreignant une plombante rythmique et ses nappes de claviers éminemment enveloppantes sur une piste aux accents heavy symphonique avérés. On suit le déroulement de l'acte avec ravissement, la déesse sachant moduler ses patines tout en s'autorisant quelques montées en puissance bien ajustées et harmonisées au corps orchestral qui la suit comme son ombre. Pour sa part, l'entraînant « Sandflower », non sans rappeler Epica dans la distribution de ses riffs corrosifs, ni Nightwish dans son cheminement harmonique, livre d'engageants couplets et des refrains aériens plutôt agréables à défaut de se montrer imparables. Feignant de nous égarer en des chemins de traverse sur un petit pont technique, avec habileté, le combo nous remet prestement en selle, même si l'on aurait souhaité davantage de netteté mélodique, in fine.

Parfois le collectif allemand nous taquine plus ouvertement le tympan par des moments plus offensifs, sans pour autant y perdre en lumière mélodique, avec quelques pépites à la clé. Ainsi, des choeurs ouvrent le bal sur l'offensif et mélodieux « Towards Copper Shores » qui, non sans rappeler Amberian Dawn (première mouture) dans ses harmoniques et Forever Slave dans son assise vocale, offre de jolis accords et la douceur ouatée de ses refrains pour nous sustenter. Sans oublier quelques tirs en rafale de riffs colériques qui, par moments, se plaisent à assaillir nos tympans, aussitôt relayés par des gammes tout en profondeur octroyées par le maître instrument à touches. Autre flèche décochée par l'inspiré archet et atteignant sa cible, celle de nos émotions. De son côté, le frondeur « Devastation's Crown » aurait des airs d'un Nightwish de la première heure eu égard aux séries d'accords aux claviers, délaçant, au passage, un tapping bien senti. Lorsque la cavalerie instrumentale s'emballe, on est aspiré dans la tourmente, notamment à l'abord du refrain, immersif à souhait. De même, mais avec moins de réussite, le cadencé « Ad Infinitum » assène ses riffs crochetés accolés à une rythmique syncopée tout en déployant ses choeurs accompagnant une sirène au clair timbre de voix. Et ce, sur un morceau où se dessine une pâle lueur mélodique, quel que soit le compartiment. On comprend alors que l'on se situe en-deçà du niveau de composition des titres sus-mentionnés.

Sans que l'on s'y attende, le groupe a également rendu son propos plus éthéré, nous amenant à nous élever très haut au-dessus du plancher des vaches. Ainsi, quelques notes échappées d'un piano mélancolique introduisent et accompagnent jusqu'à son terme « A Quarter to Reality », piste mélodico-atmosphérique où planent quelques accords célestes à la lead guitare parallèlement aux limpides impulsions de la soprano. Soudain, féline à souhait, la progressive instrumentation accélère le pas pour laisser place à des nappes synthétiques éthérées, le tout suivant un fil mélodique tout en nuances mais parfois en proie à quelques linéaires séries de notes, et ce, sans découpage apparent des couplets et des refrains pour un optimal repérage.

Mais c'est sans conteste dans le secteur privilégié des moments intimistes que la bande impressionne le plus largement, y incluant parfois quelques accélérations du plus bel effet.
Tout d'abord, on entrera dans l'univers feutré des plages où sont sollicitées deux chanteuses émérites avec le désir de ne pas les quitter. Ainsi, sur un tapping martelant, relayant des choeurs en faction et quelques perles de pluie au synthé, on embarque sans sourciller sur « CCC-Swath of Destruction », power ballade aux fines modulations atmosphériques, entonnée en alternance et avec complicité entre Lisa Rieger et Liv Kristine. On ressent aussitôt l'ombre de Leaves' Eyes planer sur cette plage aux délectables refrains. Apte à nous faire vibrer comme sait si bien le faire la diva norvégienne, il sera vain d'essayer d'esquiver la petite larme d'émotion sur une piste ayant soigné ses finitions. Dans cette mouvance, sur une violoneuse entame, on effeuille avec plaisir le tendre « Lone Wolf » interprété avec beaucoup de maestria par la mezzo-soprano Maria Raum. De sensibles accords à la guitare acoustique corroborent ses volutes de soie vêtues. Parsemées sur l'ensemble de l'intimiste instant, ses câlinantes impulsions sauront, elles aussi, atteindre le plus profond de notre être. Et ce n'est pas le petit solo de guitare annonçant une opportune progressivité instrumentale qui nous fera lâcher prise, loin s'en faut. On évolue ainsi dans un bain orchestral aux doux remous, là aussi dans le sillage de Leaves' Eyes, enjolivé par les confondantes envolées de la sirène en fin de parcours.

Moins immédiatement accessibles mais recelant des trésors d'ingéniosité, les ballades progressives réservent de belles surprises à qui s'y aventurera. D'une part, de délicats arpèges au piano entament la marche de « Reign in Tears », power ballade progressive où des choeurs chatoyants viennent amplifier le corps oratoire de leur présence, la belle livrant au passage d'angéliques inflexions. A mi-chemin entre l'atmosphère de Leaves' Eyes et les harmoniques de Within Temptation, ce doux et agréable instant offre de savoureux refrains, tout en gagnant en épaisseur orchestrale au fur et à mesure de sa progression. D'autre part, tout en douceur et sous le joug de choeurs en voix claires nous parviennent les premières gammes de « Harvest Neptune », atmosphérique et très progressive ballade sous forme de fresque servie avec les honneurs par la maîtresse de ces lieux qui, à l'aune d'un gracile timbre de voix et de toute l'étendue de ses modularités, séduira le fan des sources d'influence du combo. Soudain, un tapping effilé nous assaille avant une confondante reprise sur un refrain qu'on se surprend à ne pas quitter d'un iota. En dépit d'une très lente mise en route et d'une ligne mélodique un peu terne, ce titre constitue une belle manière de conclure l'opus.

A l'issue de ce parcours, on a l'agréable sentiment de découvrir un potentiel réel à l'instar de cette formation bien inspirée et délivrant un message musical accessible, limpide, dynamique et romantique. Ayant bien bien intégré les codes du genre et digéré leurs sources, nos acolytes témoignent d'une identité artistique qui déjà s'esquisse, insérant avec originalité une touche atmosphérique à une trame mélodico-symphonique dans la plupart de leurs compositions. Diversifiant leurs atmosphères, leurs rythmes, leurs harmoniques et distillant des lignes vocales de bon aloi, il leur serait profitable d'insérer davantage de technicité et de rendre leurs cheminements mélodiques parfois plus immédiatement lisibles. Ainsi, on y décèle une marge de progression qui leur permettra sans doute, lors d'un second effort, de gravir les échelons de l'escalier qui leur autorisera l'accès aux valeurs montantes du registre metal auxquels ils appartiennent. Du moins, on ne peut que le leur souhaiter...

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