On peut parfois, légitimement, avoir envie de se tourner vers un public que l’on sent potentiellement plus large, susceptible de répondre à une plus grande demande et surtout synonyme d’un dépaysement total, parfois salvateur mais surtout de succès commercial intense.
On se souvient du premier album studio de
Lizzard, power trio franco-anglais produit par Rhys Fulber et complètement taillé pour le marché américain (l’album avait d’ailleurs été enregistré à
Los Angeles).
Désormais de retour avec un second opus intitulé "
Majestic", déjà preuve d’une volonté de prendre de la hauteur, illustré par une lumière vive sur un artwork très sobre,
Lizzard veut désormais montrer qu’ils peuvent viser bien plus haut.
Les influences déjà cités pour le premier album, à savoir
A Perfect Circle,
Tool ou 30 Seconds to Mars sont toujours bien évidemment présentes, auxquelles on peut ajouter désormais une bonne dose du
Mastodon récent, plus éthéré, particulièrement dans les lignes vocales et la voix de Mathieu.
Enregistré cette fois en France, "
Majestic" est encore plus concis dans son propos que son prédécesseur, c’est-à-dire que les compositions se veulent plus directes et faciles à assimiler, l’album se découvrant relativement simplement et les mélodies se distinguent très rapidement. Paradoxalement, c’est là que le bât blesse car il faut avouer que l’album ne révèle finalement que peu de richesse et l’écoute devient très vite superficielle pour la simple raison que le lot de surprises à la découverte de "
Majestic" est malheureusement aussi faible que l’ennui n’est fort.
Non pas que le premier opus fut un monstre d’originalité mais les nombreuses idées faisaient respirer le rock alternatif du trio alors qu’ici, les riffs ne font jamais mouche, les mélodies touchent rarement la cible et, pire encore, on s’ennuie ferme.
Un côté rock n’roll prend rapidement le pas sur le gros rock puissant à la production dantesque qui animait le prédécesseur de
Majestic. On a la sensation d’entendre un groupe fatigué, sans inventivité, ne faisant passer que trop peu d’émotions. Si "Vigilent" débutait l’album de belle facture avec justement un côté
Mastodon période "The
Hunter" assez marqué, notamment dans le chant, "
Aion" vient rapidement ruiner nos espoirs. L’instrumentalisation est creuse au possible, le chant manque de conviction et le temps se fait déjà long.
Les sursauts se font dès lors beaucoup trop rares ou épisodiques. L’album ne décolle presque jamais et, à part être très bon public ou simplement fan du rock dans tout ce qu’il a de plus simple, épuré et américanisé (dans l’attitude d’un morceau comme "Only One" par exemple, sans que cela soit forcément péjoratif), il y a peu de chances que vous retrouviez le même grain et la même créativité que sur l’opus précédent.
Très honnêtement, il me semble difficile d’en dire beaucoup plus sur ce disque qui, sans être fondamentalement mauvais (les musiciens jouent, le son est bon, etc…), l’écoute n’aura provoqué en moi que sincère amertume (vis-à-vis de "
Out of Reach") et vacuité profonde. Un total coup dans l’eau. Espérons que nous pourrons retrouver un groupe plus ambitieux et motivé la prochaine fois car clairement, ce n’est surement pas de notre côté de l’Atlantique que
Lizzard pourra toucher beaucoup de monde avec ce second disque.
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