Mære

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16/20
Nom du groupe Harakiri For The Sky
Nom de l'album Mære
Type Album
Date de parution 19 Fevrier 2021
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1.
 I, Pallbearer
 07:06
2.
 Sing for the Damage We've Done (ft. Neige of Alcest)
 08:05
3.
 Us Against December Skies
 08:21
4.
 I'm All About the Dusk
 11:09
5.
 Three Empty Words
 09:28
6.
 Once Upon a Winter
 10:27
7.
 And Oceans Between Us
 08:57
8.
 Silver Needle // Golden Dawn (ft. Gaerea)
 07:09
9.
 Time Is a Ghost
 08:33
10.
 Song to Say Goodbye (Placebo Cover)
 05:25

Durée totale : 01:24:40

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Harakiri For The Sky


Chronique @ Icare

15 Fevrier 2021

Pas besoin de commettre l’acte ultime pour monter au ciel...

Allez, je vais vous l’avouer d’entrée : après une première écoute loin de m’avoir transcendé, j’avais furieusement envie de descendre cet album. C’est que, il faut le reconnaître, Harakiri for the Sky a a priori tout pour filer de l’urticaire aux puristes : fondé en 2011 à Vienne, le combo de Salzbourg évolue dans un post black ultra mélodique aux guitares lumineuses et aux harmonies éthérées, parfaitement dans l’air du temps.
Autant le dire tout de suite, ce Maere, cinquième album des Salzbourgeois, ne fait pas figure d’exception, et la reprise finale de Placebo, A Song to Say Goodbye, en dit long sur le choix du groupe d’orienter sa musique vers un rock mélancolique au fort potentiel émotionnel. Pour le coup, la cover fonctionne plutôt bien, Harakiri for the Sky parvenant à s’approprier l’originale et à l’adapter à son univers gentiment torturé, s’appuyant sur un gros mur de guitares ainsi que le contraste entre voix arrachée et notes de guitare/clavier oniriques à l’incandescence placide.

Oui, c’est un fait, je voulais descendre cet album en flèche, dont la première écoute m’a irrité. Mais que voulez que je vous dise ? Après la première écoute il y en a eu d’autres, nombreuses et plus attentives, et force est de constater que ces 84 minutes ne peuvent pas se résumer qu’à un enchaînement d’harmonies mielleuses et aseptisées pour ados dépressifs en mal de sensations fortes.
D’accord, Mӕre est dégoulinant de mélodies, servies qui plus est par un son extrêmement clair et propre, ne laissant rien dépasser de ces dix compos. Effectivement, Harakiri for the Sky ne dégage aucune haine, misanthropie ou fureur propre au black metal, auquel seule la voix de Thorsten Hirsch et quelques blasts peuvent encore éventuellement le rattacher : les Autrichiens évoluent plus dans une sorte de post rock très aérien aux guitares saturées et chaudes qui nous bercent les oreilles plus qu’il nous les fait saigner (témoin Sing for the Damage We’ve Done, titre oscillant entre black ultra mélodique, post rock et émo, dont l’intro ne dépareillerait pas sur un album d’Explosion for the Sky). C’est vrai également que l’ensemble sonne parfois un peu niais et gentillet (I’m All About the Dusk, qui, avec ses 11,08 minutes, s’écoule paisiblement mais sans réel moment fort, certains passages de And Oceans Between Us, un peu faciles et manquant de subtilité), scintillant de lumières artificielles et étalant avec une application parfois scolaire une couche de mélodies sucrées tellement épaisse qu’elle peut en devenir un peu écoeurante.

Mais Mære est malgré tout un bon album. L’ensemble est très travaillé, aucun détail n’étant laissé au hasard, et si les compos sont peaufinées à l’extrême et semblent parfois gommées de toute rugosité, l’intensité émotionnelle est bel et bien là et la magie opère sur la grande majorité des titres. C’est finalement la force de cette galette, réussir à créer une musique qui, si elle a à l’évidence été mûrement réfléchie et savamment composée, parvient tout de même à nous submerger sous un flot d’émotions brutes à la spontanéité apparemment intacte et à la fluidité déconcertante. Ce constat fait-il de moi un trendie au cœur tendre et à la virilité défaillante ? Je ne sais pas, mais je préfère me dire que ça fait surtout de Harakiri for the Sky un groupe sacrément talentueux.
Ici, les harmonies de guitare sont parfaitement maîtrisées, les lignes de clavier appuient bien le travail des six cordes, et c’est bel et bien la voix écorchée et expressive du hurleur qui vient conférer la motion extrême à la musique du sextette et creuser le contraste avec le côté aérien du post rock. On retrouve quelques mélodies vraiment prenantes (le superbe début de Us Against December Skies, plus post punk que black à proprement parler, le riff principal de And Oceans Between Us), et l’ensemble reste guidé par les lignes conjuguées des guitares et du clavier, avec de nombreux changements de rythme, et des passages acoustiques fréquents sur lesquels gratte acoustique et piano se donnent la réplique (I’m All About the Dusk, le début de Silver Needle - Golden Dawn, Time Is A Ghost)? Ceci dit, les Autrichiens sont aussi capables d’emballer - un peu ! - la machine, comme sur I, Pallbearer, avec ces parties d’un blast plus lourd que réellement rapide qui rehausse cependant le rythme, ou l’entame énergique de Three Empty Words pour ne citer qu'eux.
Finalement ces 84 (!) minutes passent très agréablement et rapidement pour peu que vous ne soyez pas réfractaire au style, les six ayant cette capacité à composer de longs morceaux riches et variés qui ne lassent pas et de nous immerger dans cet état de léthargie béate si agréable. Si vous êtes amateur de combos comme Heretoir, Deafheaven, Explosions For the Sky voire les derniers Agalloch, cet album est fait pour vous, et si vous ne jurez que par un black cru, sale et bestial, vous aurez déjà fui depuis longtemps en lisant les premières lignes de cette chronique.

Pour conclure, les amateurs du groupe seront probablement séduits avec ce nouvel album, tandis que ceux qui n’aimaient pas leur musique ne changeront certainement pas d’avis et finalement, le sextette autrichien peut prétendre avoir une certaine personnalité dans le sens où il laisse rarement indifférent. Quel que soit votre avis sur la question, avec ses mélodies aériennes, ses longs titres lancinants et son post rock saturé rehaussé d’un peu de violence metallique, Mære constitue une porte d’entrée idéale pour introduire en douceur les néophytes au monde si sombre, élitiste et intransigeant du black metal. Comme quoi, pas besoin de commettre l’acte ultime pour monter au ciel…

1 Commentaire

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Goneo - 16 Fevrier 2021:

Dans ce style Post rock-Black-mélo...... je trouve Harakiri For The Sky au top, dans le genre je rajouterais aussi Together to the Stars. Ce nouvel album est excellent comme les précédents, les mélodies font mouches, c'est bien équilibré entre les passages calmes et mélodiques et le côté plus metal post black. Après on est pas dans du Anathema non plus même si je pense un comme toi Icare, c'est un peu la direction qu'ils prennent. Mais ici, on a quand même du blast sur casiment toutes les compos, le chant est hurlé sur tout l'album. Ya des passages presque prog, comme sur "I'm All About the Dusk" à 8.30min ya un moment assez magnifique suivit d'un passage très typé prog.

Merci pour la chro, je trouve ce genre d'album pas simple à chroniquer.

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