Bon nombre de notes passent par nos oreilles chaque jour, que ce soit la résonance d’un fourgon qui déferle les pentes abruptes d’une colline glacée ou celle d’un enfant appelant le sein de sa mère, ils sont partout. Et voilà qu’au milieu de ses turpitudes un enchainement de vibrations fait osciller l’atmosphère et captive notre attention. Parfois c’est un cri désespéré, parfois une création musicale étonnante. Bien voilà exactement ce que
Harakiri for the Sky m’a fait comme effet la première fois que ses pulsations ont atteint mes tympans.
Aussi chaud que l’enfer et aussi froid que Pluton, ce premier Ep de nos Autrichiens m’a tout simplement renversé. Dans un monde où la recherche d’originalité musicale passe trop souvent avant tout, la recette de
Harakiri for the Sky est fort simple; une guitare électrique très black metal old style, une guitare acoustique en soutien dans des occasions parfaitement synchronisées, une batterie qui sonne très bien, mais qui reste dans le fond, une base quasi absente ce qui caractérise le style fondamental du black et des vocaux, comment dirais-je, puissants et surtout sincères.
Cet Ep dure quand même 37 minutes et pour les amateurs de black triste et mélodique, vous serez servis tel des rois ou des reines. Je vous avoue que ce serait très facile d’associer ce groupe à bien d’autres références, certains lecteurs ont besoin de ce renvoi de l’influence, des points d’accroche, et c’est bien compréhensible, mais je ne le ferai pas. Avec l’expérience j’ai compris qu'associer un groupe à un autre biaise le nouveau tympan à l’œuvre. Certes cela peut guider, mais il faut parfois plonger les yeux fermés, la gueule ouverte et prendre un bon coup dans une ignorance presque totale.
L’album du même nom,
Harakiri for the Sky, n’a rien de nouveau, je vous l’assure. D’ailleurs, qui à inventé la huitième note? Mais c'est une sublime création Black à cheval entre le pur Black et le Black moderne. Ni trop rapide ni trop lent, sans clavier (ou sinon, il est inaudible), les transitions s’harmonisent tout au long exactement comme on rêve de l’entendre. C’est le genre d’album, d’enchaînements de vibrations, d’onde sonore puissante qui est capable de prendre ma peine et de la transformer en une force de vivre implacable. Et dans mon cas, c’est toujours ce genre d’albums qui me redonne goût à la vie. Quel paradoxe pour un groupe qui traite de dépression et de suicide, mais n’est-ce pas la toute l’ironie de la vie? Combattre le feu par le feu?
Allez pauvre fou, faites comme moi et ouvrez votre âme une fois de plus même si vous doutez. J’en prends l’entière responsabilité.
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