Madness and Heroes

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13/20
Nom du groupe Norwald
Nom de l'album Madness and Heroes
Type Album
Date de parution 17 Décembre 2019
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Prologue (Kajtar's Fate)
Ecouter01:30
2.
 Heir to the Crown
Ecouter05:01
3.
 Creatures
Ecouter03:39
4.
 The Madness of the King
Ecouter04:07
5.
 Ruins of a Kingdom
Ecouter04:06
6.
 Awaking the Beast
Ecouter04:24
7.
 The Dagger Wielder
Ecouter04:22
8.
 Khelmet and Hakko
Ecouter05:23
9.
 Ballad for a Fallen Hero
Ecouter04:28
10.
 Epilogue (Rak, rak)
Ecouter02:23

Bonus
11.
 Arden
 04:39

Durée totale : 44:02

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Norwald



Chronique @ ericb4

30 Décembre 2019

Un premier mouvement en dents de scie insufflé par la formation ibérique...

Nouvel arrivant dans le si concurrentiel registre metal symphonique à chant féminin, c'est sans complexe mais non sans afficher une certaine prudence que descend dans la fosse ce jeune quintet espagnol originaire de Murcie. Aussi, créé en 2017 sur une idée originale de l'auteure/compositrice et guitariste Patri Grief, le groupe ibérique signa un an plus tard ses deux premiers singles, « Creatures » et « Khelmet and Hakko », et ce, avant de fouler quelques planches de la scène metal locale (Fucking Fallen Metal Fest (Murcie) ; Forjando Leyendas Del Rock (Murcie) en 2019). Porté par un courant ascendant, le combo transpyrénéen concocta dans la foulée son premier et présent album full length « Madness and Heroes » ; auto-production où s'égrainent 11 pistes d'obédience power mélodico-symphonique sur un ruban auditif de 44 optimales minutes. Aussi, effeuille-t-on une oeuvre à la fois vivifiante, pimpante, enivrante et romantique, influencée tour à tour par Epica, Nightwish, Xandria, Ancient Bards, Ex Libris, Dark Sarah, Sonata Arctica, Diabulus In Musica et Against Myself, la touche personnelle en prime...

Dans cette palpitante et tumultueuse aventure, Patri a sollicité les talents conjugués de : Ann Meseguer en qualité de frontwoman ; Alejandro Leonidas aux guitares et aux choeurs ; Frehul Martinez aux claviers ; Jeffrey Garcia à la basse ; avec le concours, pour l'occasion, du batteur David García Carbonell (dit ''David Breaker''). De cette collaboration émane un propos aux paroles bien inspirées, cristallisé par une légende au dénouement dramatique, où le roi Thostar, héritier de la couronne de Kajtar, périt brutalement, victime de sa folie et de son instinct guerrier ; irrépressibles pulsions l'ayant poussé à entrer dans une lutte intestine pour réveiller Hakko, bête bien-aimée de Neilin, et ainsi conduit le royaume à sa perte. Mixé et mastérisé au Vamacara Studio, enregistré pour partie à Fete Clemente et au Mantis Audio (pour les lignes de batterie), le méfait ne concède que peu de notes parasites tout en accusant un léger mais persistant sous-mixage des lignes de chant doublé d'un manque de profondeur de champ acoustique. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral en quête d'éventuelles pépites...

A contrario de nombre de ses homologues, ouvrant et clôturant volontiers le bal par de brefs et parfois dispensables instrumentaux, le combo sud-européen aura opté pour de laconiques et néanmoins prégnantes pièces orchestrales oralisées. Aussi, à l'instar de « Prologue (Kajtar's Fate) », une pénétrante entame symphonico-progressif et atmosphérique, mise en lumière par les délicates inflexions de la belle, nous est adressée. A peine plus étiré et un poil plus offensif, « Epilogue (Rak, rak) », pour sa part, revêt l'aspect d'une courte et fluide outro power progressif. La troupe aurait donc savamment et à sa manière sculpté son entrée en matière tout comme sa sortie de scène...

Pour tenter de nous rallier à sa cause, c'est le plus souvent sur des charbons ardents que nous place la formation espagnole. Ainsi, nos cervicales éprouvées garderont encore longtemps en mémoire le headbang esquissé à l'aune de « Heir to the Crown », tornadeux up tempo power symphonique combinant l'intarissable mordant rythmique d'Ancient Bards et les fines nuances mélodiques de Diabulus In Musica. Réservant de saisissantes montées en puissance du corps orchestral, le brûlot abonde également en effets de surprise du meilleur effet, nous assignant dès lors à résidence. Dans cette veine, on retiendra encore « Khelmet and Hakko » et « Arden », jovials et éruptifs efforts power symphonico-progressif, pourvus tous deux de couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait.

Dans cette dynamique, bien qu'un zeste moins tubesques, certaines plages tireront néanmoins leur épingle du jeu, d'autres un peu moins. Ce faisant, non sans rappeler Epica à leurs premières heures et ne relâchant la bride qu'en de rares instants, l'impulsif « Awaking the Beast » recèle de saisissants gimmicks guitaristiques et de sidérantes accélérations percussives. Pour sa part, le chevaleresque et et tonitruent « Creatures » imposera son inaliénable et martelant tapping. Nous octroyant un bref mais éblouissant solo de guitare, l'échevelant méfait témoigne, par ailleurs, d'enchaînements de bon aloi mais aussi d'un refrain certes agréable mais des plus convenus et surtout en proie à de tenaces répétitions de séries d'accords.

Quand le convoi instrumental ralentit un tantinet sa course, et en dépit d'une ingénierie du son quelque peu flottante, nos compères nous livrent cependant quelques moments aptes à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre « The Madness of the King », entraînant et altier mid tempo metal symphonique à la confluence entre Xandria, Ex Libris et Dark Sarah. Alternant quelques arpèges échappés d'un orgue d'église et des riffs crochetés, le grisant effort se dote en prime d'un fin legato à la lead guitare et d'un entêtant refrain enjolivé par les cristallines volutes de la sirène, cette dernière peinant toutefois à imposer son aura, aspirée par l'omniprésente et écrasante instrumentation. Aussi, effeuille-t-on une piste certes susceptible de jouer dans la catégorie des hits en puissance mais hélas desservie par un manque de relief de l'espace sonore.

Lorsque nos acolytes nous immergent dans des espaces ouatés, ils nous adressent leurs mots bleus les plus sensibles avec, pour effet, de nous interpeller à défaut de générer une inconditionnelle adhésion de l'aficionado du genre intimiste. Ce qu'atteste « Ballad for a Fallen Hero », langoureuse ballade atmosphérique, pourvue d'ondoyants gimmicks guitaristiques, mise en habits de soie par les claires patines de la maîtresse de cérémonie. Si la charge émotionnelle de la tendre offrande s'avère trop légère pour espérer l'emporter, cette dernière jouit cependant de finitions de bon aloi, offrant par là-même une belle dégressivité de l'intensité sonore.

Si ses mérites sont loin de manquer à l'appel, l'opus n'aura guère pu éluder l'un ou l'autre bémol, qui sont autant de carences altérant de fait sa portée. Ainsi, en dépit de leur énergie aisément communicative, le frétillant « Ruins of a Kingdom » tout comme le vivifiant et ''xandrien'' « The Dagger Wielder » ne sauraient esquiver d'imputrescibles linéarités mélodiques et leurs enchaînements couplets/refrains demeurent éminemment déconcertants. On passera donc son chemin, cette fois...

Au final, le combo espagnol signe une œuvre à la fois enjouée, avenante et épique, au trait de plume affiné, que l'on suit telle un palpitant récit de cape et d'épée. Témoignant d'un réel potentiel technique, le propos s'avère en prime varié sur les plans atmosphérique et surtout rythmique. Cela étant, l'octroi de l'une ou l'autre fresque, souvent requise dans ce registre metal, aurait permis de valoriser une galette encore prise dans son jus. Dénotant une ingénierie du son encore lacunaire dans son principe d'émission, de bien rares joutes oratoires et une mélodicité certes agréable mais souvent convenue et parfois éthérée, la rondelle pourra conférer un sentiment d'inachèvement à un pavillon déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. Pour l'heure, s'il s'avère prématuré de le placer parmi les sérieux espoirs du metal symphonique à chant féminin, le collectif ibérique en a toutefois suffisamment sous le pied pour se muer sans tarder en un outsider avec lequel il faudra compter. Wait and see...

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