Shaârghot est un projet né de la rencontre entre Etienne Bianchi (aka Shaârghot) et
Svarga, le guitariste/chanteur du groupe de black français
Neptrecus. La première oeuvre issue de cette collaboration voit le jour en Juin dernier sous la forme d'un EP quatre titres de dix-huit minutes, auto-produit et servi par une pochette au style pour le moins atypique.
Tant qu'on y est, présentons rapidement le concept du groupe. Shaârghot est un projet aussi bien musical que visuel/esthétique. Le groupe décrit des individus projetés dans un univers futuriste et cynique, confrontés à la cruauté de leur destin. Un destin dont ces étranges personnages (à mi-chemin entre cyber-punk et vaudou) préfèrent rire, en attendant la fin du monde qui ne saurait qu'être imminente.
Sur ces réjouissances démarre l'EP. Shaârghot s'inscrit dans un cadre électro indus, partageant sa musique entre ces deux influences majeures. Du metal industriel on retrouve les riffs lourds et massifs (celui de "Azerty' qui fait vaguement penser au "Keine
Lust" de
Rammstein ou encore le début du morceau "No Solution") et ce côté mécanique, avec par ailleurs une ambiance globale assez inquiétante.
De l'autre côté, les parisiens intègrent pas mal d'éléments électro qui équilibrent leur musique. On a en effet le droit à quantité de beats plus accrocheurs les uns que les autres ( le morceau-titre ou "No Solution"). Ces beats associés à des vocaux plutôt "destroy" dans un esprit assez punk rapprochent clairement Shaârghot de leurs compatriotes de
Punish Yourself (une des influences que revendique le groupe).
La majorité des titres sont foutrement accrocheurs et la débauche d'énergie du groupe ne peut qu'être saluée. Shaârghot revendique d'ailleurs pour seule ambition de faire passer un bon moment à ses fans (surtout en live), loin de vouloir révolutionner le genre ou innover outre-mesure et de ce point de vue, cet EP regorge de passages à même de mettre les cervicales des spectateurs à rude épreuve.
On ne pourra finalement que regretter que le groupe n'aie pas un peu mieux cherché à canaliser son énergie et à effacer cet aspect un peu "brouillon" qui sort de certaines compos (notamment les deux derniers morceaux). Cependant c'est un premier jet vraiment honnête auquel nous avons le droit, aux influences marquées mais qui offre un moment de plaisir sans prise de tête.
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