Parce que ce groupe n'a pas fait que des bouses dans les années 80, je me lance dans une chronique express d'un album que je maîtrise bien.
Ce "
Ma Kelly's Greasy Spoon" a bercé mon enfance. Pochette inoubliable de cette vieille bougon qui hanta mes cauchemars, la galette possède un charme fou, et le disque distille un authentique boogie blues-rock d'une grande sincérité.
3e album du groupe, relativement méconnu comparé aux suivants ("
Dog of Two Head", "Quo"), c'est pour moi un grand disque.
Aucun single n'est extrait de cet album culte, pourtant vous avez surement entendu, quelque part, un jour, des morceaux comme "Junior's Wailing", "
Lazy Poker Blues" ou "Daughter".
Les deux premières pistes sont énergiques et de facture somme toute assez classique. Des
Riffs sympas, des ref
Rains qui rentrent en tête instantanément. Le groupe joue un premier atout sur le morceau suivant, le superbe "Everything" : une touche de violon, un texte mélancolique. Une piste envolée, lyrique et fragile. A écouter quand tout va mal et qu'il pleut, au chaud sous la couette, c'est un joli moment de poésie. Tout en simplicité.
"
Shy Fly" nous embarque sur un nouveau rythme enjoué et un ref
Rain tubesque - chanson souvent réutilisée dans la publicité ce me semble. Nouveau morceau plus complexe, "
April, spring, summer and wednesdays" est une chanson à tiroirs, qui gronde lentement, comme un orage de campagne.
Riff sombre de basse, éclats de guitare sur le ref
Rain. Un petit travail d'orfèvre sur la composition, une chanson vraiment remarquable sur laquelle pointe un certain psychédélisme bluesy et enlevé. J'affectionne particulièrement ces morceaux du groupe, quand il prend plus son temps et joue sur les tempos.
2 nouvelles chansons plus rapides, ce qui montre la manière dont est construit l'album, en alternance de chansons légères et joyeuses et de compositions plus intimistes, plus graves ou plus complexes.
Pas de faux pas, pas de fausse note jusque là, les chansons légères étant de suffisamment bonne facture pour que l'on ne s'ennuie pas.
Mais la bombe de l'album reste peut-être pour la fin. "
Need Your Love" est un titre somptueux, au riff carrément psychédélique, entêtant, répétitif et gras à souhait. La voix de Rossi est impeccable, très oldies, et le temps a donné une jolie patine à ce genre de morceaux. Un travail méticuleux de la mélodie, du rythme, illustré par le renversement du morceau avec ce riff qui semble s'inverser pour une accélération, avant le retour à l'ordre de la fin. Ca dure moins de 5min, mais quelle claque !
"
Lazy Poker Blues" est, comme son nom l'indique, un blues-rock plus traditionnel, mais vraiment sympathique, avec la vieille bastringue de service et l'ambiance tripot convoyée par la texte et la musique à l'unisson. Elle se conclut par un inquiétant rire, qui me rappelle celui d'une boîte à rire que j'avais étant enfant, j'écoutais l'album le soir dans le noir et ce rire me foutait les chocottes...
Piste finale, l'épique "Is it Really Me / Gotta Go
Home" est une suite blues de longue haleine, qui s'étire sur presque 10 minutes. Les envolées guitaristiques de Rossi sont prodigieuses, un vrai morceau de guitar hero. Le rythme s'emballe et la chanson nous emmène pour clore l'album de manière flamboyante.
Au final, on retient de cet album assez prodigieux son alternance intelligente entre bluettes boogie-rock traditionnelles et morceaux plus imposants. A retenir surtout, "Everything", "
April, Spring, Summer and Wednesdays", "
Need Your Love" et le double titre final, typique des expérimentations musicales du début des années 70.
Pour moi, l'effondrement arrive vraiment avec "Back to Back" en 1983.
Quant à ce qui me semble être l'apogée juste avant le déclin, c'est en 1976 avec l'énorme "Blue for You".
D'ailleurs il est pas chroniqué, je vais arranger ça :D
J'ai découvert Status Quo avec l'album In The Level. Je ne connaissais donc pas celui ci. Je viens de l'écouter et je viens de prendre une véritable claque. Quel album pour l'époque et surtout quelle différence par rapport aux 2 premiers. Tout y est: rock, blues, boogie, ballade, tout cela savamment disposé sur la galette. La ou d'autres groupes en sont encore au psychédélique, Status Quo nous sort une véritable tuerie ( Nous sommes en 1970 ) Rien à jeter, tout est bon dans le Quo. Un seul petit regret, seul Junior's Wailing figurera dans la set-list du double live Quo, véritable anthologie des albums live.
19/20
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