Liste des groupes Electro Metal Electric Callboy MMXX

Non non, ceci n’est pas le nouveau slogan, la nouvelle pub pour Magnum ou Carte d’Or. En même temps, on pourrait vous comprendre vu que l’on va parler aujourd’hui d’Eskimo Callboy (esquimau, glace, vous l’avez). Alors non, ce n’est pas non plus un cowboy avec un esquimau, encore que ça pourrait être amusant à imaginer mais bien d’un groupe d’électro metal allemand, à tendance metalcore. On pourrait d’ailleurs croire que le sextuor sort d’une époque totalement révolue, à en témoigner leur déguisement totalement ringard, digne du disco des années 80.

On espère que vous serez prêts à enflammer le dancefloor et à danser toute la journée, sous le sunlight des tropiques. Car avec MMXX, nouvel EP des allemands, vous avez plutôt intérêt à bouger votre corps et à bourrer la gueule à coups de pintes de bière (vous êtes en Allemagne, vous vous attendiez à quoi). Et avec, à la tête du groupe, un nouveau vocaliste, Nico Sallach, ancien chanteur du groupe To The Rats And Wolves, la folie risque d’être encore plus grande car plus on est de fous, plus on rit.

Vous n’avez d’ailleurs aucune raison d’écouter cet album en étant sérieux car Eskimo Callboy est le parfait antonyme du mot sage. Complètement indiscipliné, totalement barré et sans aucune retenue, les six musiciens sont une renaissance de l’électro metalcore, ou électronicore du début des années 2000. Hypa Hypa est l’illustration même de la désobéissance et de la rébellion. D’abord assez inoffensif, et même plutôt charmeur, on goûte ici aux délices d’une douceur exquise sur lit de caramel.

Ce que nous pouvons surtout dire de ce morceau, c’est que si le début, qui sera d’ailleurs le refrain, est plutôt aguicheur, sensuel et surtout accrocheur, les grosses pépites de chocolat ne tarderont pas à arriver pour nous donner une grosse baffe musicale. En effet, l’énergie développée par la suite est bien plus frénétique, mais continue à être immature, pour notre plus grand plaisir gouleyant. L’ambiance électronique, même si omniprésent sur l’ensemble du titre, est surtout palpable lors des deux breakdowns, destructeur mais déjanté, à l’image du groupe.

Le sextuor n’hésitera à monter intensément la température et à nous faire fondre de bonheur avec Hate/Love. Au contraire d’Hypa Hypa, le titre se veut nettement plus sérieux, sans pour autant perdre de sa virulence. L’aspect électro a quelque peu disparu pour laisser place à un titre core un peu plus classique mais toujours aussi réussi. MC Thunder II, qui est la suite de MC Thunder présent dans l’album The Scene, remporte sans conteste la palme de l’originalité et de l’inattendu, toujours sous forme humoristique.

Les Allemands nous emmènent directement en Asie et nous propose une savoureuse découverte de la culture asiatique, via les ramens, et, plus surprenant encore, via les Power Rangers et les samouraïs. Un cocktail complètement explosif, en témoigne son clip totalement barré, saupoudrée d’une délicieuse couche de chocolat intense. Il s’agit ici du titre le plus électro de cet EP, sensation d’autant plus confirmée par ce breakdown ravageur et quelque peu dansant, qui nous fera danser encore longtemps.

La suite est dans la même lignée, à une exception près. Si Monsieur Moustache et Dramaqueen ne sont que des revisites des titres présents dans le tout premier EP éponyme des allemands, et alternent entre moments plutôt planants, à base de crème fouettée et passages bien plus mordants, sur base de grosses doses de sucre, Prism sort totalement du lot. Nous sommes en présence pour ce titre d’une ballade, d’une chanson d’amour tendre et moelleuse, qui fait sortir le groupe de son délire metal en discothèque.

Les performances vocales des deux chanteurs sont d’une qualité irréprochable : capable de surfer entre chant clair, chant hurlé, parfois même growlé et, plus impressionnant encore, nous esquissant quelques pig squeals, l’ébahissement et le désir sont toujours au rendez-vous, un peu comme les glaces que je suis en train de déguster pour ces derniers jours de chaleur. En ce qui concerne le travail lyrique, il est de la même tranche que l’instrumental et les clips musicaux : totalement décalé et impudique.

MMXX est un très bon EP, quoiqu’un peu court, pour sortir de la dépression, profiter de la vie, se changer les idées et être totalement pompette après une nuit de folie. Eskimo Callboy se fiche totalement des critiques et des conventions musicales et joue absolument ce qui lui plait, sans vraiment se soucier du résultat. Complètement déstabilisant aux premiers abords, on revient très facilement à l’écoute des six titres, parce que l’on est totalement masochiste et qu’on aime se faire du mal, ou tout simplement parce que l’on se prête aisément à la confusion mentale du groupe. Cet EP ne sera, dans tous les cas, aucunement indifférent sur votre état de santé futur.