MMXX

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16/20
Nom du groupe Sons of Apollo
Nom de l'album MMXX
Type Album
Date de parution 17 Janvier 2020
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album43

Tracklist

1.
 Goodbye Divinity
 07:11
2.
 Wither to Black
 04:44
3.
 Asphyxiation
 05:06
4.
 Desolate July
 05:58
5.
 King of Delusion
 08:46
6.
 Fall to Ascend
 05:05
7.
 Resurrection Day
 05:50
8.
 New World Today
 15:48

Durée totale : 58:28

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Sons of Apollo


Chronique @ Eternalis

12 Janvier 2020

La première sensation de la décennie est là !

« L’outil le plus important à posséder n’est pas technique ou physique, il est spirituel. C’est votre cerveau et votre esprit qui nous guide »
Mike Portnoy

2020. Une nouvelle décennie qui débute sous les meilleurs auspices pour le célèbre batteur et compositeur qui l’inaugure avec Sons of Apollo, lui qui était il y a encore quelques semaines à l’affiche avec le troisième opus de Flying Colors. Infatigable et bourreau de travail, il est de retour avec un autre super-groupe, lui qui s’entoure toujours aussi bien depuis qu’il n’est plus le cerveau de Dream Theater.
Après un premier opus, "Psychotic Symphony", ayant surpris par son feeling et son groove là où s’attendait à un océan imbuvable de complexité (il faut dire qu’avec Derek Sherinian en compère de composition et Billy Sheehan / Ron Thal aux cordes, on aurait pu s’y attendre), le quintette prouve que le combo n’était pas qu’un feu de paille éphémère et qu’ils vont progressivement envahir le paysage.

La première impression est celle d’une continuité logique avec "Psychotic Symphony", que ce soit dans le son (le duo est encore à la manœuvre), la façon de sonner et, plus logiquement, dans le genre pratiqué.
Peut-être plus abouti dans sa composition, "MMXX" est surtout une confirmation. Premier extrait. Premier clip. Premier titre pour "Goodbye Divinity" qui a la lourde tâche de succéder au géant "God of the Sun" qui ouvrait le disque précédent. Moins progressive et plus directe, la composition démontre le talent de Sherinian a poser des ambiances en quelques secondes, à la fois moderne et vintage, totalement ancrée dans notre temps mais renvoyant par le même biais aux 70s que le claviériste apprécie tant (Rush ou The Who sont ses amours de jeunesse). Les instruments arrivent progressivement, Mike en premier, puis la basse de Sheehan avait un premier riff très lourd et groovy qui va se disséquer au fur et à mesure pour se complexifier comme ce monstre sait si bien le faire. Quant à Jeff Scott Soto, il assure comme toujours. Disons que ses détracteurs lui reprocheront toujours la même chose, à savoir une technique parfois faillible et le fait d’être vocalement toujours sur la corde là où les autres diront qu’il s’agit au contraire de sa force première. S’arrachant sur chaque mot, plongé dans ce feeling très rock n’roll / blues, il est le point d’ancrage et le visage de Sons of Apollo qui le rapproche des mortels et l’empêche de sombrer dans une démonstration stérile. Ses lignes vocales accrochent et ses refrains sont percutants, souvent accompagnés par Ron et Mike. Le solo devient alors le terrain de jeu des artistes pour partir dans des contrées sensiblement expérimentales sans dénaturer la nature même des compositions.
Parler de metal progressif ne serait pas tout à fait exact là où le terme de rock progressif pourrait sembler réducteur pour un album qui montre parfois bien méchamment les dents. "Asphyxiation" déboule sur un riff tranchant quasiment indus avant d’empaler littéralement l’auditeur sur un mur syncopé qui ne trouve une aura organique que par la voix toujours impeccable de Soto. Le break est furieux à souhait et permet des échanges hallucinants entre Derek et Ron Thal qui débitent des parties extravagantes sans que la sensation de shred viennent nuire à l’ensemble. Mike Portnoy déclarait à la sortie du disque précédent que son claviériste jouait comme un guitariste et certaines parties solistes ne le contredirait pas tant il fait sonner son instrument de façon virtuose. "Fall to Ascend" est dans la même veine, de son intro sur une belle descentes de toms jusqu’à cette ligne de basse lourde et écrasante. Le refrain est taillé pour le live et on ressent en revanche que les nombreux concerts (y compris la superbe live en Bulgarie qui a été sorti en dvd il y a quelques semaines) ont porté leur fruit. Le break est totalement destructeur et permet de headbanger excessivement sur des mesures tour à tour impossibles et beaucoup plus mélodiques.

De la mélodie, il en sera question sur le magnifique hommage à David Z (le bassiste d’Adrenaline Mob tragiquement décédé dans un accident de bus après la sortie de "We the People"), poignant d’émotion. Superbement mis en image dans un clip, le texte dégage une détresse et une mélancolie sans pareille, sur une ligne de piano qui laisse éclater un riff lent qui se laisse aller à des soli déchirants. Jeff porte son deuil (ils ont joué ensemble) et sa voix chaude se veut le miroir d’une émotion à fleur de peau. Plus qu’une ballade, "Desperate July" est le plus beau testament qu’un artiste peut laisser pour un autre. Le monstrueux "King of Delusion" suit derrière, et c’est clairement Derek Sherinian qui sera au centre de cette longue composition (presque dix minutes) difficile à cerner, aux nombreux passages de piano (l’intro déjà, et son incroyable break théâtral aux deux-tiers). L’ombre du meilleur de Dream Theater renait parfois, notamment dans certains breaks de batterie assez typique de Mike, très complexe et proche de l’improvisation (bien qu’il n’en soit rien). A côté de ça, "Wither to Black" ou "Resurrection Day" s’avèrent beaucoup plus directs et rock n’roll.
Reste ce titan qu’est "New World Today", seize minutes purement progressives qui parviennent à éviter l’écueil d’"Opus Maximus", la longue composition finale du disque précédent qui se perdait en soli et passages instrumentaux sans fin. Une fois encore, l’introduction rappellera Dream Theater et l’époque d’"Octavarium" (du moins pour l’ambiance) puisque intégralement jouée aux claviers, avant que chaque instrument ne prenne progressivement sa place. Titre à tiroir lui aussi difficile à appréhender aux débuts, il devient finalement la pièce maitresse de l’album car il parvient à regrouper de nombreuses époques et à sonner, comme déjà dit précédemment, aussi moderne qu’old school. Autant vous laisser le plaisir de la découverte et ne pas trop en dire pour que la surprise reste totale.

Sons of Apollo démontre avant tout qu’ils vont s’inscrire sur la durée et que ce line-up est autant une bande d’amis que des musiciens déjà aguerris dans de nombreux groupes. "MMXX" est à la fois une preuve de professionnalisme et de composition où chacun œuvre pour le collectif et le bien commun, sans écraser les autres (quoique lequel pourrait bien se laisser écraser de tous ces monstres...). Si les passages très techniques ne manquent pas, ils ne sont jamais là pour masquer des carences créatives ou un quelconque manque d’inspiration. La première sensation de la décennie est là !

1 Commentaire

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Theoldmansaid666 - 05 Septembre 2020:

De mon humble avis, cet album est très bon.
Pour moi les 3 ou 4 meilleurs morceaux ressemblent d'abord au meilleur de Symphony X; le reste restant très près de Dream Theater.

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