Lys Noir

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16/20
Nom du groupe Monarque
Nom de l'album Lys Noir
Type Album
Date de parution 30 Avril 2013
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album63

Tracklist

1.
 L'Appel de la Nuit
 07:26
2.
 Vigor Mortis
 06:20
3.
 La Quintessence ou Mal
 04:42
4.
 Solitude
 02:49
5.
 Mes Condoléances
 07:27
6.
 Au Seuil des Ténèbres (Frozen Shadows Cover)
 04:37
7.
 Comme les Vers; Sous la Bannière du Lys Noir
 03:44

Durée totale : 37:05

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Monarque


Chronique @ grendel

02 Septembre 2013

un chef-d’œuvre occulte, où la haine et l'aversion de l'être humain sont légions

On peut dire que le Canada a le vent en poupe cette année. Entre les sorties simultanées des deux chefs d’œuvres de Gris et Sombres forêts sans compter de nouveaux groupes qui émergent comme Neige Éternelle qui feraient pâlir les plus grands groupes de black Norvégiens qui jusqu'à maintenant étaient en première place sur le podium dans la catégorie Trve Black Metal.

Monarque fait partie de cette cuvée de groupes Canadiens qui éclosent et qui tendent à détrôner la Norvège pour la reléguer au second rang du black metal. Si ce groupe ne vous dit rien, sachez qu'il s'est formé en 2005 avec la sortie d'un EP intitulé "Ad Nauseam" suivi de leur premier album "Fier Hérétique" en 2007 avant de sombrer dans l'oubli, ne sortant que quelques EP et splits jusqu'à cette année 2013 qui voit sortir un nouveau méfait intitulé "Lys Noir".

Tout d'abord je tiens à m'attarder sur l'artwork de l'album, celui-ci n'est pas commun avec ce que l'on peut trouver habituellement sur un album de black, pas de forêts enneigées, pas de logo à la typographie illisible... Juste une œuvre représentant la fin du cosmos. Le cercle rouge a été dessiné avec le propre sang de l'artiste à l'origine de cette peinture Maxime Taccardi, celui-ci est connu pour utilisé régulièrement cette méthode de dessin.

Une fois l'album lancé, une sensation de froideur nous enveloppe immédiatement. "L'appel de la Nuit" commence par une voix off en introduction récitant un court texte faisant énormément penser au début du film "Evil Dead 2" avec l'explication et l'historique du Necronomicon. A peine cette phrase terminée l'apocalypse se déchaine dans un fracas de guitare en distorsion, de blasts et de la voix déchirée de Monarque, vomissent sa haine telle une bête à l'agonie. L'ambiance est étouffante, glaçante mais le tout reste très accessible. A aucun moment une sensation de brouhaha inaudible ne se fait ressentir, tout est parfaitement exécuté. Un orgue vient même se greffer au grondement des guitare renforçant cette sensation de se retrouver dans les caveaux d'une église en pleine Messe Noire. Le rythme et la cadence sont soutenus nous renvoyant aux premiers "Emperor" qui sont connus pour mélanger cet effet "mur de son" avec une ambiance glauque et malsaine. Un court break acoustique vient nous donner un peu de répit avant que le titre ne se finisse en apothéose avec Monarque qui déchire littéralement ses cordes vocales.
"Vigor Mortis" est dans la continuité du premier morceau, avec une courte intro de chœurs masculins qui s'élèvent comme pour invoquer Lucifer en personne et le rythme frénétique repart de plus belle pour ne plus s'arrêter jusqu'à la fin, Monarque passe par tout les stades émotifs dans sa voix, on y retrouve de la haine, de la mélancolie, du cynisme même avec des rires qui font froid dans le dos. Le titre se termine par la voix off du début d'album qui récite à nouveau une courte phrase avant de déboucher sur la suite.

"La Quintessence du Mal" est légèrement plus atmosphérique et mélancolique, les chœurs en retrait fredonnent une sorte d'hymne, quelque chose de plus honorifique se fait ressentir à l'écoute de ce titre pourvu, à sa moitié, d'un solo en tapping de toute beauté. A la fin de ce morceau arrive le petit interlude "Solitude" réalisé à la guitare acoustique, celui-ci est bien agréable et nous permet de respirer avant de nous livrer le morceau qui m'a le plus accroché dans cet album.
"Mes Condoléances" ne déroge pas à la règle du rythme effréné des premiers morceaux mais il règne dans celui-ci une sensation de désespoir comme j'en ai rarement entendu en matière de black metal. Le chant y est presque absent, juste quelques râles par ci par là mais il est complètement inutile face à ce que nous livrent les instruments. Une véritable descente aux enfers. Les riffs sont rapides et tristes en même temps, la batterie blast tout le long avant de finir sur un son de pluie et d'orage laissant place à un orgue jouant un air funéraire. J'ai rarement entendu un morceau aussi beau et aussi violent en même temps.

"Au Seuil des Ténèbres" nous réveille après la claque que l'on vient de prendre de la manière la plus violente qui soit, ici nous sommes dans tout ce qui fait l'essence même du Trve Black Metal, avec ces petites touches de thrash, aucune place pour la mélodie, juste la haine, le blasphème et tout ce qui se rapporte au mal à l'état pur. Là encore un petit break acoustique vient se glisser avant que le morceau ne redouble de violence dans ses dernières secondes. Monarque termine de déverser sa haine sur le moreau "Comme des Vers", celui-ci se montre moins violent, le tout en mid tempo avec une guitare plus aérienne. Un morceau plus atmosphérique par rapport au reste de l'album mais très plaisant malgré tout et bien placé selon moi.

Monarque nous livre donc avec ce "Lys Noir" un chef-d’œuvre occulte, où la haine et l'aversion de l'être humain sont légions. L'honneur est fait au Diable, chaque note lui ai dédiée, toutes les formes de religions sont blasphémées. Une œuvre d'art musicale, noire, dérangeante, mais qui au fond nous attire de par sa magnificence en touchant le côté noir de nos cœurs et met en extase le personnage lugubre qui sommeil en chacun de nous. Les ténèbres nous appellent au travers de cette œuvre, pourquoi résister ?




2 Commentaires

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Constantine - 03 Septembre 2013: Grand album vraiment ! tu y est quasi parfait : la violence, l'ambiance, la noirceur.... Juste un bémol => un peu trop court !
archonte - 17 Septembre 2013: Très bonne critique et pour un album des plus exceptionnel. Je suis vraiment d'accord avec toi, les groupes comme sombre forêt, Monarque, gris ou Neige éternelles illustrent parfaitement cet essor du trve black francophone et en particulier canadien et on peut en être vraiment fier.Petit plus pour la qualité de la voix et les effets d'echo qui m'évoque beaucoup Summoning (groupe avec lequel j'ai fais la découverte du BM) Par contre si je peux me permettre une petite critique (rien de bien méchant c'est juste pour chipoter et trouver un truc à redire sinon c'est pas marrant ^^). Tu fais quelques allusions parfois dans ta chro à un lexique ""Satanique"" (messe noir, invocation de Lucifer etc..) et pourtant, bien que ce dernier soit indissociable du black je pense qu'il n'est vraiment pas à sa place ici. Le son de Monarque à un petit quelque chose de plus "mâture" si tu vois ce que je veux dire. Je pense que son propos bien que très misanthrope (ce qui n'est pas forcément pour me déplaire bien au contraire)transcende vraiment la simple thématique du satanisme (attention je ne dis pas non plus que tu limites cet album à cela ^^). C'est justment cette évolution vèrs un BM plus angoissant, psychologique et Misanthrope et de ce fait moins caricatural et grand guignolesque qui me fait vraiment adhérer à cette scène québécoise. Voilà tout, encore une fois, belle chronique et super album !
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Chronique @ growler

02 Décembre 2015

"Lys noir" est un concentré de haine blasphématoire contre le monde qui nous entoure et tout ce qui va avec.

Pour beaucoup d'entre vous, le nom de Monarque ne vous dit pas grand-chose, mais cette entité québécoise, sombre et maléfique, déverse son art blasphématoire depuis 2005 avec la publication de sa première offrande diabolique sous la forme d'un Ep intitulé "Ad Nauseam", puis du magnifique "Fier Hérétique" en 2007. Ce premier long format sera suivi d'une flopée de "split" et de Ep, avant d'aboutir au dernier sacrifice en date, "Lys Noir".

Avant de pénétrer l'antre de Monarque, attardons-nous sur le contenant. D'abord, nous pouvons remarquer que le logo du groupe a disparu, puis l'artwork est juste magnifique. La pochette est l'oeuvre de Maxime Taccardi (plus connu pour avoir peint avec son propre sang de nombreux tableaux) et représente la fin du cosmos, preuve que Monarque a décidé de sortir des sentiers battus et tend vers une certaine évolution.

A peine pénétré dans le caveau, nous sommes immédiatement interloqués par cette froideur abyssale qui nous enveloppe, l'ambiance devient terrifiante et nous entendons une sorte de bête inhumaine cracher sa haine véhémente à la face de l'humanité. Voilà à quoi pourrait se résumer la musique de Monarque. Et cette vision apocalyptique débute par "L'appel De La Nuit", sur un rythme débridé et fond de guitares bourdonnantes, accompagnées de déclamations hérétiques. Pas moyen de résister, nous sommes attirés inexorablement vers le fond du caveau, malgré la peur qui nous habite, et "Vigor Mortis" ne fait que nous pousser en ce sens. Au-delà de la qualité des compositions, cette pièce artistique remet en exergue la légende Emperor, sur une cadence frénétique, mise en avant par des parties plus "ambiancées", là encore, très obscures.

L'apogée de l'art lugubre de Monarque est atteinte avec la pièce maîtresse "La Quintessence Du Mal" qui comporte une entrée en matière d'une puissance phénoménale, coupée par un "break" féroce qui peut rappeler, sur certains passages, "Towards The Skullthrone Of Satan" de Enthroned, et, un final au clavier très réussi. Nous voilà désormais face à la bête dont nous dessinons la silhouette dans l'obscurité épaisse avant que "Solitude", instrumental composé de mellotron et de guitares acoustiques ainsi que de claviers harmonieux, ne résonne comme le chant des sirènes à nos oreilles. Monarque finit de cracher sa haine avec "Mes Condoléances" et "Comme Des Vers", morceau moins alambiqué et plus atmosphérique mais pas le moins féroce.

A noter une reprise de Frozen Shadow, "Au Seuil Des Ténèbres", qui se marie à merveille à l'ensemble de cette offrande. Les thèmes abordés sur "Lys Noir" sont: le culte du Diable, une haine profonde des religions, la poésie romantique et les "serial-killers". Mais, Monarque trouve aussi l'inspiration dans des ouvrages occultes.

Pas grand chose à reprocher à "Lys Noir" qui respecte tous les codes du "Trve black metal" en réhabilitant même des vieilles légendes comme Emperor. "Lys Noir" est un concentré de haine blasphématoire contre le monde qui nous entoure et tout ce qui va avec. Ce disque est une véritable oeuvre d'art musical qu'il faudra considérer en tant que telle pour pouvoir accéder à son coeur obscur et lugubre, dérangeant et moite mais aussi d'une magnificence absolue.


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