Lullabies for the Damned Souls

Liste des groupes Metal Gothique Errana Lullabies for the Damned Souls
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12/20
Nom du groupe Errana
Nom de l'album Lullabies for the Damned Souls
Type Album
Date de parution 15 Fevrier 2011
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. ...Into Insanity 05:13
2. Lost in the Night 05:20
3. You Can't Feel My Pain 03:56
4. Wicked Love 05:00
5. In My Dreams 04:04
6. She Courtier (Lullaby Version) 04:53
7. Scarborought Fair (Simon & Garfunkel Cover) 02:37
Total playing time 31:03

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Errana


Chronique @ ericb4

05 Mai 2016

A trop vouloir se reposer sur ses acquis, le combo brésilien peine à transformer l'essai...

Les années ont passé, les scènes se sont succédées et les récompenses se sont multipliées en un temps record pour le combo brésilien depuis son introductive démo « Tears Machine » (2008), encensée par les critiques comme par le public. Un précieux sésame qui lui a ouvert la voie à la consécration et autorisé l'accès à de nouveaux horizons. Après avoir partagé les affiches de Desdominus, Eternal Sorrow ou encore Almah, assuré les premières parties de Xandria dans leur pays, le groupe s'est fort bien classé dans le « Women's of Rock Festival » (second plus grand festival local) à Rio Claro en 2009. Fort de son succès, le collectif mené par la touchante chanteuse Winny Pazi n'a eu de cesse d'oeuvrer en studio pour espérer frapper plus fort encore les esprits. Aussi, la valeureuse troupe revient-elle de plus belle avec, cette fois, un album full length auto-produit de sept titres égrainés sur une bande auditive d'une petite demi-heure. Une évolution rythmique s'est alors amorcée, l'oeuvre ayant gagné en vivacité et en sensualité, tout en octroyant son lot de moments propices à la zénitude. Dans cette nouvelle production, au mixage plus ajusté, on y perçoit toujours une symbiose entre metal gothique et sonorités brésiliennes, toutefois moins directement tournées vers la bossa nova qu'auparavant. Que nous réservent alors nos compères pour tenter de nous impacter ?

Au rang des nouveautés proposées, le groupe a tenu à rendre plus offensif son œuvre. Ainsi, le véloce et colérique « ...Into Insanity » livre ses riffs acérés calés sur une rythmique plombante, suivant un cheminement harmonique bien en phase. Et ce, même si le tracé mélodique semble s'être affadi par rapport à ce qu'avait pu nous offrir le combo dans son premier effort. Par moments, on perçoit à nouveau de chatoyantes touches latinas inscrites dans les séries d'accords du lead guitariste corroborées à un metal gothique devenu plus doom que mélodique. Par ailleurs, le timbre acidulé bien identifiable de la belle se retrouve, celle-ci octroyant quelques jolies montées dans les aigus, tout en se montrant moins accessible dans ses variations que par le passé, empruntant par moments de dangereux chemins de traverse. Un virage stylistique et atmosphérique auquel le groupe ne nous avait pas habitués et qui, au fil des écoutes, pourrait faire son petit bonhomme de chemin. Par ailleurs, on retrouve « She Courtier (Lullaby Version) », titre déjà inclus sur la démo, mais avec un plan percussif plus virulent et omniprésent. Devenu plus offensif, il n'en perd pas son aura pour autant, enjolivé de surcroît par les fines patines subtilement modulées de la sirène. Une ligne mélodique finement esquissée et restituée avec brio par la jeune interprète nous assigne à résidence. Avec davantage de mordant, le combo s'en sort honorablement, dispensant un joli solo de guitare au picking alerte en prime. Exercice transfiguré qui n'a rien perdu de sa superbe.

Dans cette veine, deux autres pistes ont été dispensées, mais n'ont pas bénéficié d'une même qualité de composition. Ainsi, le frétillant « You Can't Feel My Pain », piste dark gothique, distille des riffs aussi rugueux qu'assassins arc-boutés sur une vaillante rythmique pour un voyage mélodiquement insécurisant. Cette fois, la sirène se cale dans les médiums et la sauce a du mal à prendre tant elle souhaite s'affranchir des limites imposées par sa partition pour évoluer à sa guise. Quelques faussetés qu'on ne lui connaissait pas s'invitent à la danse. Foncièrement répétitif, ce morceau s'expose à l'amorce d'une franche déroute auprès des fans de la première heure. Autrement dit, l'étincelle tant attendue jamais ne jaillit sur une piste pourtant bourrée d'énergie. C'est dire que, malgré quelques blasts bien amenés et une cinglante frappe propice au headbang, le message musical s'avère loin d'encenser le tympan comme on l'aurait espéré. Dans ce sillage percussif, un riffing graveleux et ample s'insinue sur « Wicked Love », fouettant morceau faisant osciller accélérations et ralentissements du tempo au gré d'une dense et fulminante ossature instrumentale. Il est étonnant de percevoir une interprète en proie à un placement imprécis, multipliant les irrégularités. Dominée par son sujet, elle ne parvient pas à trouver les clés pour nous rallier à sa cause, en dépit d'un lead guitariste inspiré et d'une jubilatoire dynamique rythmique. De plus, ce qu'on a gagné en technicité, on l'a perdu en mélodicité. On s'embourbe dans des plans peu convenus, mal agencés, ne permettant pas au soliste de faire ressortir ses arpèges, au demeurant de bonne facture.

Mais, le combo a tenu à incorporer des moments plus tamisés, point fort de son premier effort. Ainsi, « Lost in the Night » se révèle être une sulfureuse ballade aux couleurs mordorées, recelant quelques effets de surprise sur le plan rythmique, servie par une Winny bien inspirée. Conjuguant harmonieusement douceur du timbre et puissance vocale et désireuse de jouer avec les limites, cette dernière livre également quelques fausses fébrilités comme pour mieux nous happer. Des refrains immersifs fleurant bon la suave torpeur dont le Brésil a le secret nous sont octroyés. De plus, un sémillant solo de guitare s'inscrit en creux dans ce serein épisode aux insoupçonnés rebondissements. D'autre part, la ballade « In My Dreams » laisse lentement crépiter ses riffs crayeux pour nous conduire en de sereins rivages eu égard aux harmoniques distribuées, non sans rappeler Draconian. Par contraste, l'angélique filet oratoire de la belle s'allie à un rudoyant et bestial growler pour un pénétrant instant, propice à la rêverie, avec une touche death en substance. On croirait par moments s'enfoncer dans d'inextricables méandres atmosphériques mais ce n'est là qu'illusion. Malgré une certaine linéarité du champ mélodique, l'adhésion s'opère en douceur. Enfin, on aura gardé le meilleur pour la fin. Nombreux sont ceux qui se sont attaqués à l'a-temporelle ballade « Scarborought Fair », popularisée par Paul Simon et Art Garfunkel. Ainsi, parmi d'autres, le groupe de metal symphonique Leaves' Eyes l'a reprise à son compte, magnifiquement interprétée par Liv Kristine. La version du combo brésilien diffère de cette dernière, y apposant quelques accords de guitare à la sauce latina, tout en conservant la trame originelle, la déesse l'amenant à revêtir l'aspect d'une coulante traversée sur l'Amazone, sous quelques gouttes de pluie rafraichissant une atmosphère capiteuse. Devenue plus sensuelle que romantique, elle nous transporte au fil de doux courants en de lointaines contrées, en totale apesanteur, à la lumière d'une guitare/voix aussi délicate qu'intimiste. Bref, une réappropriation d'un titre culte des années 70 à la fois personnelle et dont rien ne vient entraver le plaisir ultime des sens.

Résultat des courses : on ressort de l'écoute de la rondelle avec l'étrange sentiment que le combo a intensifié ses frappes, diversifié les atmosphères, soigné ses enregistrements, mais qu'il a perdu de ce supplément d'âme qui faisait le pendant de son précédent opus. De plus, à force de s'évertuer à flirter avec les limites, l'interprète s'est heurtée à l'écueil de la déroute, notamment sur les passages en up tempo. Si les morceaux tempérés résistent à cette tourmente, octroyant quelques délectables moments, ils ne pourront suffire à nous retenir de manière inconditionnelle sur une pièce devenue plus rugueuse et linéaire qu'espéré. On peut penser que, le potentiel artistique et technique du combo aidant, il saura dépasser les quelques carences harmoniques dont sont affectées certaines des pistes parmi les plus énergisantes. Pour l'heure, les amateurs de metal gothique à chant féminin pourront aller y jeter une oreille pour le plaisir de la découverte et, s'ils ne le connaissent pas, se faire fort de découvrir leur démo dans la foulée. Ils comprendront alors que nos acolytes seraient bien inspirés de nous offrir des moments de cette veine-là, ceux-là même qui les ont propulsés sur le devant de la scène locale. La balle est désormais dans leur camp...

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