Lucifer Leviathan Logos

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16/20
Nom du groupe Magister Templi
Nom de l'album Lucifer Leviathan Logos
Type Album
Date de parution 10 Mai 2013
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1. Master of the Temple 06:00
2. Lucifer 04:49
3. The Innsmouth Look 05:56
4. Leviathan 05:30
5. Tiphareth 05:45
6. Logos 04:30
7. Vitriol 04:24
Total playing time 36:54

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Magister Templi


Chronique @ Hellsheimer

31 Mars 2013

C’est beau la vieillesse...

Il y en a qui savent vivre avec leur temps. La technologie, la pollution, le stress, etc... Et il y en a qui pour qui c’était mieux avant. Un temps où on faisait de la musique en le prenant, avec de vrais instruments, de vrais ingés son, de vraies idées et surtout avec de vrais musiciens. Ca fait surement cliché et vieux con mais en ces temps reculés, quand on écoutait de la musique, on ressentait quelque chose et même parfois des émotions...
Le Revival qui commence à nous envahir le cerveau de plus en plus peut être divisé en plusieurs catégories. D’un coté les suiveurs qui savent que les vieux de la vieille qui écoutaient de la musique dans les années 70 sont maintenant bien installés dans la vie et qui par un retour de pendule, se font un ressourcement vers leurs émois d’ados. Ceux là ont un peu de pognon de coté et investiront sans mal dans une daube estampillée musique pour vioc.
Et il y a ceux qui y croient encore. Ceux pour qui le temps s’est plus ou moins figé lors de la découverte des vinyles de leurs parents ou qui ont une érection pour tous les chiffres compris entre 1970 et 1985.

Magister Templi.

Comme il fait froid dans les contrées du Grand nord de l’Europe, que le Black Metal c’est pour les trends et que le Revival de cette musique sera pour les vieux de la prochaine génération, on se réchauffe comme on peut. Généralement, on a le choix entre les gymnases et le Hand ou les garages et la musique. Le vynile dégageant des fumées toxiques lors de sa crémation, autant les écouter, ça évitera les cas de dopage avérés...

Alors on est d’emblée renvoyé hors des frontières du temps. La New Wave Of British Heavy Metal bat son plein, le Doom traditionnel est à son apogée, le son fleure bon l’analogique et les instruments, la sueur, le sang et les rites occultes des temps anciens.
Magister Templi, c’est le croisement de toutes ces belles choses. Ils ont assimilé Mercyful Fate, Witchfinder General, Angel Witch, Pentagram avec un bonheur inégalé pour nos charmantes oreilles qui en ont vu quand même quelques autres.
Il y a aussi un coté Manilla Road dans l’esprit (et même un peu plus), mais je n’ai pas le droit...
L’artwork est d’ailleurs riche en symbolique avec son serpent, la dualité des deux personnages, et le noir et blanc utilisé pour celui ci.

Pas d’esbroufe niveau instrumentation. Pour ce qui est des accélérations, c’est à ce niveau qu’on peut parler de Mercyful Fate car le chant en est relativement éloigné. VITRIOL et sa partie rythmique en sont un bon exemple comme la deuxième moitié de Master of the Temple. On avoisine aussi le Speed Metal sur Leviathan.
On alterne les tempi comme on descend les bières ou on fume de l'encens. Un titre de Magister Templi se décompose à chaque fois en plusieurs parties, avec accélérations, ralentissements, remontée vers les cieux, descente aux enfers. Le mix et la production n’autorisent aucun poil de cul à dépasser du rang mais ils n’aseptisent en rien le rendu final des morceaux. 70‘s et 80‘s Power.
Niveau chant, peu de choses à redire. C’est parfait. Les intonations pour faire passer le message occulte de la chose, quelques légères montées dans les aigus de temps en temps, toujours maitrisées (The Innsmouth Look, Tiphareth, Master of the Temple). Un chouia de reverb ou d’écho de loin en loin (Logos). Peu de choeurs, juste pour le coté ritualiste du truc (Leviathan, Master of the Temple).
Un dialogue en guise d’intro pour The Innsmouth Look est l’une des seules concessions extra musicale de ce Lucifer Leviathan Logos avec la partie narrative de Tiphareth en forme de prière Égyptienne (à voir ci-dessous) ou l’incantation de Master of the Temple.

On remarquera donc une influence Égyptienne dans le riff qui suit l’intro de Tiphareth (un peu comme a su le faire Iron Maiden sur l’album Powerslave). La cavalcade guitaristique qui suit reste commune est très utilisée dans le Heavy classique comme sur cet opus d’ailleurs (Master of the Temple).
Aucun des musiciens n’est vraiment mis en avant, chacun occupant son espace avec brio. Avec un bémol pour la basse toutefois. Les soli sont généralement courts, concis, dans le ton des titres. Pas de démonstrations à deux balles, le solo sert le morceau, pas l’inverse.
Quelques petites rythmiques saccadées sont parsemées de ci de là (Logos).
Et il nous fallait un peu de guitare acoustique pour parfaire le tout et c’est sur le final qu’on va s’en délecter. VITRIOL sent le souffre, l’autel prêt au sacrifice, l’assemblée encapuchonnée qui attend le rituel final. Le titre monte d’ailleurs en puissance de fort belle manière. Magister Templi ne pouvait mieux clôturer cette célébration aux forces du mal.

Merci à Cruz Del Sur de nous dénicher de tels oiseaux rares. Magister Templi, c’est retour vers le passé mais pas dans un tas de ferraille. On est assis dans un fauteuil en cuir, Havane dans une main, Cognac dans l’autre, un coussin derrière la tête.
C’est beau la vieillesse...


20 Commentaires

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Hellsheimer - 05 Décembre 2013: Il n'est jamais trop tard pour bien faire. :-)
Sperma_frost - 06 Décembre 2013: E X C E L L E N T cet opus, pour moi dans mon top Heavy 2013 sans problème! C'est intolérable que la note moyenne soit seulement de 12/20!
AngerAsArt - 14 Juillet 2017: Musicalement ça va, mais la production du chant clair et décalé, j'aime pas!
LeMoustre - 18 Décembre 2017:

Un bien beau disque qui surprend avec un feeling doom prononcé, sans renier quelques accélérations de bon aloi ("Leviathan, par exemple). Aucun souci de mon côté avec la voix, puissante et apportant avec son lyrisme une vraie valeur ajoutée à la musique. Belle découverte, pas si éloignée d'un Candlemass première époque.

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Chronique @ dark_omens

09 Fevrier 2015

Dagon n'est pas loin...

Peinant indubitablement à redonner un souffle artistique, salutaire à des genres s'enfonçant inéluctablement vers une expression stérile, de nombreux groupes paraissent aujourd'hui impuissants. Emergeant de ce contexte confus, une tendance, certes, forte, mais pas nouvelle puisque déjà observée jadis, consiste alors à nourrir sa créativité de ces valeurs sûres d'antan. Quand rien ne semble plus susceptible de convaincre, quand les idées nouvelles ne sont plus à même de redonner de l'allant à un style las, l'espoir réside donc dans le passé.

Avec leur premier album intitulé Lucifer Leviathan Logos, les Norvégiens de Magister Templi s'inscrivent indéniablement dans cet esprit passéiste. Il y a, en effet, ici, suffisamment d'arômes de cet autrefois où la NWOBHM imposait sa loi pour ne pas souscrire à cette tendance. Il y a aussi, de surcroît, suffisamment de ces ambiances ritualistes et de ces riffs délicieusement lourds, que partageaient alors parfois le Doom et le Heavy Metal d'alors, pour ne pas être marqués du sceau de ce penchant assumé pour l'art de naguère. Il y a, en somme, sur cet album, une partie de l'héritage magnifiquement magnifié des Mercyful Fate, Black Sabbath, Dio, Witchfinder General, Angel Witch, Pentagram ou encore Manilla Road.

Toutefois, loin de la ferveur fictive de certains autres arrivistes très intéressés par ce revival où renaissent de nombreux illustres (Tank, Hell, Satan...), cet opus dégage une sincérité tangible exhalée par ce Heavy Metal traditionnel et antique.

Insister sur l'aspect suranné et classique de ce disque pourrait paraître démesuré. Néanmoins, il est déterminant que chacun saisisse très exactement les subtilités de la mouvance évoquée ici car ce groupe n'a aucune commune mesure avec celle dont les néophytes affublent aujourd'hui les travaux de certaines formations. Nous sommes ici à la source. Nous sommes ici, en effet, en compagnie des groupes déjà cités et d'aucuns, adeptes férus des Dream Evil, Rebellion ou Udo, ne trouveraient pas nécessairement leur compte dans les dédales pourtant somptueux des excellents The Innsmouth Look (aux références directes avec la nouvelle Le Cauchemar d'Innsmouth écrite en 1931 et publiée en 1936 par H.P. Lovecraft), Levianthan, Tiphareth ou Logos. Pas plus d'ailleurs que dans les prémices d'un superbe Vitriol dans lesquels planent les ombres succinctes de Jim Morrisson et de ses Doors.

Ne nous trompons donc pas. Le climat est ici pesant. Les lieux embrumés. L'écho monstrueux de ces cérémonies incantatoires dévouées à l'hypothétique avènement d'hideuses créatures résonne tout au long de ce manifeste. Dagon n'est pas loin. Rien de commun donc avec les sonorités aseptisées et l'affreux rendu lisse de certaines productions actuelles.

Lucifer Leviathan Logos est donc une première œuvre splendide. Une œuvre qui, de surcroît, au travers de cette épaisseur et de cette excellence, laisse entrevoir une âme propre. Indéniablement habité par de saines inspirations, le quintette originaire d'Oslo (aux patronymes aussi énigmatiques que savoureux (Grimmdun, Akoman, Patriark, Baphomet, ou encore Abraxas)), nous livre donc là un plaidoyer très convaincant défendant avec talent le Heavy Metal. Le vrai.

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