Liste des groupes Black Progressif Morgul Lost in Shadows Grey

Et voici à présent Morgul qui entre dans la danse d'un Black Metal violent et horrifique ! Ce disque est tout simplement impressionnant, Jack D. Ripper nous offre là une première pièce de choix après les deux précédentes démos Vargvinter et In Gowns Flowing Wide qui semblent être les précurseurs de leur façon de penser. De nos jours il faut être un acharné pour dénicher une telle merveille !

Commençons tout d'abord par la pochette du disque : un château sombre, isolé et tombant en ruine autour duquel rien ne pousse, ou plutôt rien n'arrive à survivre. A la regarder ainsi, la dominance grise donne une impression de désespoir, le château digne d'un roman à suspense est hanté, oui, oui notez bien que ma phrase est au présent, preuve de ma certitude ! Hanté oui... par un fantôme, celui de Jack D.Ripper qui vient nous conter ses horreurs, ses cauchemars, sa douleur, sa solitude et sa misère.

Oui, Lost in Shadows Grey c'est tout ça, assemblé avec parcimonie et ingéniosité. Les claviers sont très présents, à noter aussi les apparitions toujours choisies d'un violon dévastateur et d'un piano spectral qui renforcent les émotions envoyées à l'auditeur.
Ce qui est remarquable avec cet album, c'est que Morgul a réussi le pari de faire jouer ensemble batterie, guitares, chants, synthés (je soupçonne même la présence d'un orgue !) avec une clarté peu commune compte tenu de l'année de sa sortie.
La présence de chœurs renforce encore la puissance de certains titres et la voix de Jack D.Ripper est plus grinçante et glaçante que jamais, tel un spectre tout droit sorti de sa tombe !
Certains passages frôlent même le métal ambiant, si l'on écoute l'intro de "My Bride..." par exemple où la fin de "River of Princess", mais le disque dans son ensemble reste très Black Metal Symphonique avec notamment l'excellent "The Dark Infinity". Une ambiance malsaine se propage dès l'arrivée de "Enthroned" qui restera ensuite dans tout l'album comme une sorte de fil conducteur plus ou moins présent, car en effet les sentiments varient, de la hargne démoniaque proposée par "The Dark Infinity" à une misère, une tristesse profonde qui reste très ancrée dans cette œuvre. Je pense à "River of Princess" mais plus particulièrement au long passage ambiant de "Hunger of the Immortals" où l'on peut percevoir les loups hurlant à la mort...

Le souci de bien présenter cette chronique m'oblige à conter les points faibles ou négatifs de l'album, mais que dire ? La musique n’est pas parfaite ; si seulement les guitares avaient été rendues plus claires, il l'aurait été ! C'est de plus un disque qui ne s'écoute pas comme n'importe quel disque, il faut prendre le temps de percevoir tout ce que le groupe a à nous dire.

En bref cette pièce est pour moi un album culte si l'on aime le BM Symphonique. Malgré ses cinq titres, Morgul réussi à nous proposer une musique extrêmement variée et pas un instant l'ennui ne m'a gagné !
En clair, si un jour vous avez l'opportunité d'acquérir cet album, foncez !!!