La scène Hardcore est l'une des plus productives depuis maintenant quelques années. Il suffit de voir le nombre de groupes de qualité apparaissant du jour au lendemain et proposant démos, splits ou EPs après quelques semaines de vie (un simple coup d'œil à la chaine youtube xBrutalYouth666x permet de s'en rendre compte). Il faut dire que le contexte actuel (montée en flèche des inégalités et des discriminations, baisse évidente du pouvoir d'achat, bavures policières...) est source d'inspiration pour de nombreux jeunes (et moins jeunes !) se lançant corps et âme dans la musique afin de défendre leur rêve d'un monde sans inégalité ni discrimination.
Après quelques démos/EP,
Backtrack avait proposé en 2011 son premier opus, "
Darker Half", de très bonne facture mais souffrant de longueurs et du petit plus qui les ferait rentrer dans l'histoire de la scène Hardcore. Loin d'abandonner l'idée de montrer au monde que le NYHC n'est pas mort (car les vétérans de la scène, comme
Madball ou
Agnostic Front, ont quand même bien perdu de leur fougue et de leur inspiration).
Backtrack revenait en 2014 avec un second opus intitulé "
Lost in Life", sorti sous l'écurie Bridge
Nine Records (H²0,
Have Heart,
Defeater,
Expire...).
L'album commence sur des chapeaux de roue tant les premiers titres sont des hits en puissance : de la fédératrice "Their Rules" au refrain ravageur à l'excellente "Wash Away" qui propose de belles parties de mosh part en passant par "
Lost in Life" à la rythmique dévastatrice,
Backtrack propose un enchaînement de titres qui donnent clairement envie de se jeter dans la fosse, enchaîner les stage dive et les mosh sans aucune concession.
D'autres titres, au contraire, ralentissent un peu la cadence, à l'instar de l'excellente "
Tortured", mais aussi "Still Searching" et "Right This
Wrong" ou encore "Under Your
Spell" où viendra s'inviter Brendan Yates, chanteur de
Turnstile (qui fait complet à l'Elysée Montmartre désormais, chose impensable il y a encore 4 ans !), reconnaissable par son timbre et son phrasé unique en son genre.
Par ailleurs, cet opus est une véritable réunion de passionnés : David Wood, chanteur de
Down To Nothing et également bassiste chez Terror pose sur "Their Rules" alors que Dan Seely (
King Nine) est présent sur "
Lost in Life".
A la différence de l'album précédent, aucun moment ne nous fait décrocher, aucune impression de longueur à l'horizon : le groupe enchaîne les titres sans temps mort, proposant un savoureux mélange de mosh part, de rythmiques percutantes et de refrains donnant envie de tout casser. Un petit mot également sur la production qui se veut parfaite de bout en bout : puissante, claire, mais surtout, point très important, celle-ci met tous les instruments en valeur (quel plaisir d'entendre si distinctement la basse !).
Backtrack était donc la relève du NYHC ? Clairement, oui. Malheureusement, après un troisième album ("
Bad to My World", de bonne facture mais moins percutant que ce "
Lost in Life") ainsi qu'une belle tournée en 2019 (et un concert incroyable au fameux Sound of Revolution à Eindhoven avec un public complètement déchainé et acquis à la cause du groupe),
Backtrack se sépara, au grand désarroi des hardcore kids en manque de NYHC. A défaut d'être original car très classique dans son approche, ce "
Lost in Life" reste un album de qualité, rivalisant aisément avec certains albums cultes de la scène (Demonstrating My Style,
Cause For Alarm,
Blood Sweat
And No Tears).
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