Lord of the Wasteland

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16/20
Nom du groupe Steelwing
Nom de l'album Lord of the Wasteland
Type Album
Date de parution 30 Avril 2010
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album30

Tracklist

1. Enter the Wasteland
2. Headhunter
3. Roadkill (...or Be Killed)
4. Sentinel Hill
5. The Illusion
6. The Nightwatcher
7. Under the Scavenger Sun
8. Point of Singularity
9. Clash of the Two Tribes

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Steelwing


Chronique @ =XGV=

30 Mai 2010

Comme tout le monde le sait, tenter de jouer de la musique old school est un paris risqué. Si les risques d'une démarche moderne sont d'évoluer dans le mauvais sens et de jouer n'importe quoi, ceux d'utiliser une formule qui a fait ses preuves un millier de fois sont que l'on risque de se faire taxer d'immobilisme, de manque d'originalité et ( horreur suprême ) de personnalité. Qui plus est, en jouant dans un style maintes fois exploré par des formations devenues légendaires, on subit le poids de son propre héritage, très dur à porter et les critiques du genre "c'était quand même mieux avant", fusent. Bref, en jouant une musique traditionnelle de nos jours, on risque tout simplement d'être une pâle copie. Steelwing, formation suédoise récente sort cette année son premier album, dans un style Heavy tout ce qu'il y a de plus traditionnel, prenant donc tous les risques cités plus haut.

D'abord, si vous cherchez l'originalité et l'évolution, il est clair que cet album n'aura aucun intérêt pour vous. Le style pratiqué est directement hérité des grandes formations Heavy des années 80, comme en témoigne l'introduction de l'album : "Enter the Wasteland", sortie tout droit d'un album de Diamond Head ( comparez avec l'introduction d'"Am I Evil?", la ressemblance est frappante. ) Pas de repompe stérile, cependant. Si l'intro prend la forme d'un hommage, par la suite, le groupe vole de ses propres ailes et envoi des morceaux tout ce qu'il y a de plus efficace.

Car si Steelwing ne fait pas preuve d'originalité, les membres du groupe ont bien appris leur leçon sur le Heavy et sur les années 80. Rien que la forme est déjà un indice : une pochette signée Ed Repka comme on n'en fait plus de nos jours et 9 morceaux, dont une introduction, et c'est tout. Pas de remplissage, on ne met que ce qui vaut le coup d'être enregistré. Comme à la belle époque, quoi. Ce constat s'étend d'ailleurs à la musique. Car il faut bien dire ce qui est, Steelwing maîtrise très bien son affaire, notamment pour un premier album. Chaque riff est efficace, aucune chanson n'est de trop et tous les solos font mouche. N'oublions pas les refrains accrocheurs qui feront des ravages en live ( "Roadkill (...Or Be Killed)", par exemple est taillée pour la scène. ) Le tout emballé dans une production moderne qui rappelle à l'auditeur qu'il s'agit ici d'un album récent. La voix, quand à elle, est aussi un pur produit des années 80 : claire et puissante. Classique, mais toujours efficace.

S'il fallait définir une influence qui ressort plus particulièrement, je pense que l'on pourrait citer Iron Maiden ( oui, encore eux ), mais résumer Steelwing à un agrégat d'influences diverses et variées serait injuste car malgré son manque d'originalité, la personnalité du groupe est réelle. Ils ont bien un petit quelque chose qui fait que l'on reconnaît leur musique, même si ils sont handicapés à ce sujet à cause des nombreuses formations passées avant eux, ayant défriché depuis longtemps le chemin. Dans les années 80, ils ne seraient sûrement pas passés inaperçus et on en parlerait encore de nos jours.

Si l'on recherche l'originalité, forcément, on sera déçu par "Lord of the Wasteland", mais en revanche, si l'on aime les grands groupes de Heavy des années 80, l'écoute vaut le détour, tellement le groupe a réussit à capter l'essence de cette décennie pour la relâcher sur cette galette. La note s'arrête à 15/20, uniquement parce que Steelwing joue un style vu et revu, mais l'efficacité est telle qu'il ne faut pas passer à côté de cet album, qui mérite toute votre attention. Moi, je suis conquit.

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LiegeLord - 30 Mai 2010: Merci pour cette chro qui met en lumière un groupe vraiment attachant, et qui plus est, pétri de talent. Un de mes albums de chevet du moment, mais ce n'est guère une surprise, vu sa qualité, et vu mon attachement pour le Heavy traditionnel et la scène old-school. D'ailleurs, le groupe, qui termine en ce moment une tournée promotionnelle avec Cauldron, Suicidal Angels et Enforcer, assurera dès l'automne les premières parties de Blind Guardian puis de Sabaton...une occasion unique de faire découvrir à un grand nombre de fans l'excellence de leur compos.
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Chronique @ dark_omens

26 Août 2013

Une version moderne et convaincante d'un propos passéiste...

L'audace consistant à bâtir son univers créatif en le nourrissant d'un passéisme trop démodé n'est évidemment pas sans conséquence quant à la désaffection d'un public à l'égard de certains groupes jugés ainsi trop rétrogrades. La créativité d'autres, adeptes d'évolutions constantes les poussant au-devant d'un avant-gardisme trop avant-gardiste, peut s'avérer tout aussi fâcheux. Et quant à l'immobilisme consistant à ne proposer qu'une infime variation sur un invariable thème, elle peut, très vite, devenir le berceau ridicule d'une expression trop caricaturale. La vérité est donc soit dans l'équilibre précaire et subtil de toutes ces aspirations artistiques, soit dans la mesure. Et dans tous les cas, le talent peut être un remarquable allié.

Les Suédois de Steelwing auront choisi leur voix dans le passéisme. En effet, ils nous proposent de découvrir un Heavy Metal traditionnel issu de la nouvelle vague britannique, NWOBHM. On peut ainsi aisément reconnaître, dans l'expression de ces Suédois, les stigmates évidents de certains des illustres concepteurs de cette mouvance qui naquit durant les années 80 (Iron Maiden, Judas Priest, Saxon…).

Le choix de cette orientation musicale, tourné vers d'antiques époques glorieuses, est d'autant plus judicieux que certaines des groupes évoqués, initiateurs originels de cette tendance, peine aujourd'hui à en retrouver l'essence primale et à nous en restituer l'esprit initiale. Ces formations égarées ne parviennent, en effet, pour la plupart, qu'à nous en proposer désormais une vision déformée par le prisme d'évolutions inefficaces, en des albums, il faut le dire, souvent moyens.

La démarche de ces Suédois est donc courageuse. Toutefois d'autres auront déjà tenté de danser au bras de ce concept hardi, et sans le talent suffisant, le ballet devient très rapidement, si ce n'est consternant, tout au moins inintéressant. Mais ne présageons en rien du devenir de Steelwing, et laissons nous emporter, dès à présent, par les premières écoutes de ce Lord of the Wasteland.

Si l'on pouvait encore raisonnablement s'interroger, avant que ne démarre l'album, quant à la nature volontaire ou non des influences énoncées précédemment, le premier morceau de cette œuvre ne nous laisse plus aucun doute sur son aspect délibérément assumé. En un préambule instrumental introductif, Enter the Wasteland nous propose, en effet, une esquisse dont les premiers traits ressemblent à s'y méprendre au Am I Evil ? du Lightning to the Nations de Diamond Head, sortis en 1980. Un titre que repris par Metallica sur son Kill 'em All en 1983.

S'ensuit alors un album relativement séduisant dans lequel le propos est séduisant et efficace. Les fantômes d'autres s'y ressentent aisément sans pour autant peser dans ce Heavy Metal traditionnel.

Et alors que le chemin est agréable en une première partie délicieuse, l'oeuvre nous fait basculer dans un plaisir plus intense encore avec l'excellent The Illusion. La parenté NWOBHM, et notamment avec Iron Maiden, devient alors plus incontestable encore. Néanmoins, paradoxalement, cette affirmation filiale plus précise permet à Steelwing de se sublimer et de nous offrir quelques moments somptueux (The Nightwatcher, Under Scavenger Sun, Point of Singularity, Clash of the Two Tribes…).

The Lord of Wasteland est donc un album dévolu à un Heavy Metal classique et passéiste. On reconnaîtra facilement, dans cette expression musicale issue notamment de la période anglaise de ce mouvement (NWOBHM), les ascendants de certains de ces fameux auteurs coupables du genre. Néanmoins, Steelwing aura su dépasser suffisamment ses influences pour nous en proposer, avec ce premier méfait, une version moderne et convaincante.

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