Essayons de ne pas démesurément nous égarer dans un laïus stérile concernant l'état de la scène
Metal libanaise dont
Blaakyum est issu.
Deviser durant des paragraphes entiers sur le délabrement culturel de certaines (pour ne pas dire toutes) des expressions artistiques de ce pays ne serait pas nécessairement hors de propos, ni même inintéressant, mais constituerait néanmoins une perte de temps considérable qui nous éloignerait grandement du sujet. Pourtant les difficultés des acteurs de ces contrées peu propice aux formes d'art qui nous occupent ici, sont assurément réelles et peuvent, en partie expliquer, le son du premier disque de ce quatuor originaire de Beyrouth qui, clairement manque de grandeur, de puissance, et ne parvient pas à s'épanouir dans cet espace bien trop contigu. Les claviers sont anémiques, la batterie s'exprime en des tonalités un peu trop aigu (particulièrement la caisse claire), et la basse est, parfois, un peu trop mise en exergue. Mais, une fois encore ne soyons pas excessifs et reconnaissons qu'outre ce petit manque flagrant, l'ensemble s'écoute très agréablement.
L'opus démarre donc sur
Dark Moon. Même si ce préambule instrumental aux accents du Moyen-Orient aura certaines qualités à même de nous séduire, sa longueur, nous empêchant d'entrer pleinement dans un vif du sujet s'éloignant toujours davantage, sera embarrassante.
Puis on pourra entendre le premier véritable morceau de cet opus,
Lord of the Nights, et surtout ce chanteur dont certaines intonations ne seront pas sans nous rappeler dans une certaine mesure, celle de Ronnie James
Dio. Du moins celles qu'il exprime dans ces passages les moins virulentes de ce titre plutôt intéressant. Une évidence qui, malheureusement, ne pourra pas, ou peu, être affirmé au-delà de cette piste tant le vocaliste multipliera les interprétations en des registres très diverses. Ses prestations seront, en effet, très variées revisitant autant les mouvances extrêmes (
Death, Thrash...) que d'autres plus quiètes (Heavy,
Hard Rock, Post Rock...).
Musicalement, là encore, le propos sera plutôt disparate. A l'évidence ce groupe se cherche une identité propre et s'égare en des contrées dont on ne parvient pas vraiment à saisir les contours. Tantôt agressif à la limite d'un Heavy Thrashy, tantôt plus mélodique aux confins d'un Heavy
Metal classique, tantôt belliqueux aux frontières d'une expression s'apparentant, peu ou proue, a du
Core (notamment de par ces vocaux aux cris particuliers), tantôt symphoniques, tantôt sombres, tantôt lourds aux riffs épais. Tant et si bien d'ailleurs qu'il devient très difficile de ne pas se perdre au cœur de ce disque hétéroclite.
Pourtant lorsque cette formation se focalise sur une seule expression, en l'occurrence le Heavy
Metal, et qu'il y ajoute les spécificités de sa culture, le résultat et très intéressant. Comme par exemple sur un The
Land aux airs arabisant pourvu d'un break final superbe chanté en arabe aux instruments folkloriques. Ou encore comme sur un March Of The Eastern Man plutôt sympathique où, là encore, le visage oriental de ce collectif nous enchante.
Il faudra impérativement que ce collectif choisisse une voie et qu'il évite de s'éparpiller en autant de direction s'il veut, à l'avenir, avoir une chance de séduire plus pleinement. Envoyer un message clair en somme.
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