Pour les retardataires qui auraient manqué l'épisode précédent, faisons donc un petit topo sur cette formation exotique et sur son premier opus.
Blaakyum est un groupe originaire du Liban. Une particularité déjà peu ordinaire qu'il conjugue, de surcroit, à une autre qui consistait à nous proposer sur ce
Lord of the Night paru en 2011 une musique mêlant à la fois des plans Thrash, Heavy, Speed, Post, Prog et
Core. Le tout rehaussé par quelques interventions plutôt intéressantes soient parce qu'elles nous donnaient à entendre quelques accents moyen-orientaux, soient carrément des mélodies entières, elles aussi, tribales. La dernière caractéristique notoire de ce quatuor natif de Beyrouth se nommait Bassem Deaibess. Ce chanteur polymorphe, aux talents multiples, n'hésitait pas, tour à tour, à emprunter les chemins tracés tantôt par Rob
Halford, tantôt par Mille Petrozza, tantôt par Mikael Åkerfeldt et tantôt par tant d'autres encore. Par tant d'ailleurs qu'au final nos sens finissaient par être étourdis.
Avec autant d'envies, d'influences, d'inspiration et de caractère,
Blaakyum nous égarait en effet. Paradoxalement, il avait donc, sans doute, trop de personnalité, trop de créativité et poursuivait bien trop d'objectifs simultanément pour véritablement nous proposer autre chose que ce foutoir, pardon ce souk, où tout ces parfums épicées, ces délices piquants et ces panoramas pittoresques s'entremêlaient.
5 ans après ce premier album, le second sort enfin. Il répond au nom de
Line of Fear et, exception faites d'une pochette à l'artwork bien plus travaillé et bien plus réussi, rien n'aura véritablement changé quant à ces propos dédaléens qui, selon moi, faisaient, et font toujours d'ailleurs, la faiblesse de l'art de Rany Battikh et de ses petits camarades. Tout juste y auront-ils, un tant soit peu, tu leurs velléités Post
Metal et
Core.
Et de ce magma labyrinthique, où rien ne ressemble plus à un titre qu'un autre titre engoncé dans cette complexité "capharnaümesque" où s'enchainent des passages sans réelle corrélation, seule émerge un excellent
Freedom Denied pourvu d'une entame rythmée par quelques percussions maures et par un break splendide aux chants en langue arabe superbes. Et peut-être un I am who I am un peu plus lisible que le reste de ce disque malgré ce break très atmosphérique et Suédois (
Opeth), ces couplets aux voix à la fois très Anglaises (
Judas Priest période Painkiller) et
Death Metal, et encore une fois ces tambours sarrasins.
Je continue donc à penser que le résultat des travaux de
Blaakyum serait bien meilleur s'il s'appliquait à composer dans le langage d'une expression musicale unique (Heavy ou Thrash ou
Death ou ce qu'il veut, peu importe laquelle du moment qu'il choisisse une bonne fois pour toute) agrémentée de ces éléments ethniques propres à la culture de son pays. En attendant ce temps béni, son fatras confus aura bien du mal à nous convaincre.
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