En 2011, deux albums de Death
Metal ont particulièrement retenu l’attention des fans. Celui dont on ne doit pas prononcer le nom et qui commence en I comme un complot
Illuminati (et c’était peut-être le cas finalement) et
In the Flesh de
Nader Sadek, que la plupart ont considéré comme ce qu’aurait du être celui dont on ne doit pas prononcer le nom.
In the Flesh est un album sombre, technique, puissant et très émotionnel. C’était tout ce qu’un deathster pourrait vouloir à l’exception de sa durée réduite. Avoir seulement 30 minutes de musique s’avère très frustrant surtout lorsque cette musique est si bonne. Parbleu, les groupes de
Doom pondent des EP plus longs avec juste une chanson… Alors, quand
Nader Sadek, le groupe mais aussi l’homme derrière le concept ont annoncé que du nouveau se profilait à l’horizon, la plupart des amateurs ont éprouvé une petite poussée d’adrénaline qui retomba quasi aussitôt que l’on sut que le « deuxième » album de
Nader Sadek serait finalement un album live :
Living Flesh.
Et encore de la frustration.
Pourquoi sortir un album live juste après un premier album quand ce même premier album était à la base déjà si court ? Telle fut la question. La réponse cependant devrait satisfaire ceux et celles qui tiennent
In the Flesh en haute estime. En live, la musique de
Nader Sadek prend une toute autre dimension. C’est encore plus sombre, plus rapide, presque occulte. Augmenté par la présence de Sean Frey (lead guitar) et de
Carmen Simoes (chant, d’
Ava Inferi), le line-up originel pratique une musique qui tient plus de rites que du simple assemblage de notes. Elle en devient presque comme un opéra et le concept pensé par
Nader Sadek, l’homme, transpire le soufre. Je n’ai pas eu l’occasion de visionner le concert mais je me l’imagine plongé dans les ténèbres avec à l’occasion des flashs bien rouge ! Bien que le son soit directement la conséquence de l’enregistrement, on comprend rapidement que le public est comme sous hypnose, en train de regarder ces gars jouer avec une dose égale de fascination et de terreur dans les yeux.
L’expérience est belle mais traumatisante. Les chants féminins de Simoes viennent s’ajouter à cette expérience liturgique et bien que le concept initial sur le pétrole soit tout sauf religieux (quoique…), vous aurez la nette sensation de participer à des rites initiatiques. Parce qu’il y a une communion.
Communion de la part du public, happé dans cette faille qui donne sur le vide et communion aussi entre les musiciens. Bien qu’il soit un « super-groupe » composé de membres de diverses formations, on se rend compte qu’ils savent comment s’y prendre pour faire passer la magie, on sent une impressionnante maitrise et une solide expérience de la scène. Et il savent ce qu’ils font, car même si ce n’était que le concert d’un soir, la mayonnaise a parfaitement pris.
Les chansons s’enchainent, le plus souvent ponctuées par des samples industriels de la part de
Nader Sadek et bien que le tempo soit plus rapide que sur l’album, la musique jamais ne cesse de vous contrôler. Le chant de
Tucker semble plus aigu que sur l’album mais aussi bien plus hargneux ; les conditions du live, somme toute. En revanche, vous ne l’entendrez pas communiquer avec le public, tout le groupe est dévoué à la musique et rien qu’à la musique.
Le point d’orgue du concert est le fantastique solo de batterie de Mounier intercalé entre
Rusted Skin et Of This
Flesh. Je ne suis en général pas amateur des soli qui s’éternisent, et ce peu importe l’instrument, mais sa fusion parfaite entre ces deux morceaux, la maitrise et le feeling derrière les futs sont juste sans égal. On aurait presque envie qu’il ne s’arrête jamais et bien qu’ici son style soit différent de celui quasi épileptique de None So
Vile de
Cryptopsy, il n’y a pas de mots pour décrire le talent de Mounier.
En conclusion, mes chers amis, si vous n’étiez pas certain que ceci ne soit pas une “addition inutile et inopportune” dans la discographie de
Nader Sadek, j’espère sincèrement vous avoir convaincu de passer outre vos (et les miennes, initialement) idées reçues. Cet album est une véritable œuvre d’art et le compagnon parfait, et non pas redondant, d’
In the Flesh. Sachez que je n’ai chroniqué que la partie « sons » et qu’une version DVD est également prévue, et, une fois n’est pas coutume, l’achat semble envisageable. A moins bien sûr d’avoir peur de se retrouver tout aspergé de pétrole.
La caisse claire de Mounier claque comme un fouet et moi j'adore ça , pas trafiquée , c'est naturelle et quelle classe ce mec .
Les autres aussi ne sont pas en reste , le soliste est très bon et le riffing est légèrement plus rapide que sur l'album studio . Ce groupe est terrible !
Bonne chronique comme d'hab sinon, bien complète.
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