Live in Bamberg

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16/20
Nom du groupe Desaster (GER)
Nom de l'album Live in Bamberg
Type Live
Date de parution 28 Juin 2014
Style MusicalBlack Thrash
Membres possèdant cet album4

Tracklist

DISC 1
1. Intro
2. Divine Blasphemies
3. Splendour of the Idols
4. The Art of Destruction
5. Ghouls to Strike
6. Phantom Funeral
7. Nighthawk
8. Tyrannizer
9. In the Ban of Satan's Sorcery
10. Fields of Triumph
11. God Is Dead
12. Evil Arschloch
DISC 2
1. In a Winter Battle
2. Intro / Decade of Desaster
3. Hellfire’s Dominion
4. Call on the Beast
5. Teutonic Steel
6. As the Deadworld Calls
7. Tyrants of the Netherworld
8. Satan's Soldiers Syndicate
9. Hellbangers
10. Black Magic (Slayer Cover)
11. Metalized Blood

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Desaster (GER)


Chronique @ Icare

30 Août 2014

La quintessence de Desaster, tout simplement.

Quand on parle thrash allemand, on pense instantanément au trio mythique Kreator, Sodom et Destruction, et parfois aux vétérans de Tankard, mais on oublie bien souvent Desaster.

Pourtant, on ne peut pas dire que le groupe de Koblenz soit né de la dernière pluie : crée en 1988, la troupe germanique s’évertue depuis sa première démo, The Fog of Avalon, à nous servir un thrash tout ce qu’il y a de plus primaire et sauvage, et au fil des années, la bande à Infernal se complait à explorer des terres de plus en plus bestiales, muant petit à petit vers un black thrash vicieux, rapide et imparable. Fort de huit full lengths et d’une flopée innombrable de splits, c’est à présent avec un live bourré ras la gueule que Desaster revient nous déchirer les tympans, et pas des moindres : ce Live in Bamberg vient fêter dignement les 25 ans de carrière du groupe, et autant vous dire que, pour l’occasion, les Allemands n'ont pas fait les choses à moitié ; choix de la setlist laissé au soin des fans sur la page Facebook du groupe pour un total de 23 titres soit 109 minutes de concert, une flopée d’invités dont d’anciens membres du groupe, le tout dans une ambiance survoltée fleurant bon le vieux cuir, le houblon et la sueur, avec ce live qui respire l’authenticité et qui pourrait tout aussi bien faire office de best of, Desaster ne se fout pas de notre gueule !


La première rondelle comporte 12 titres et fait la part belle à la seconde période du groupe, plus black, et notamment au petit dernier, The Arts of Destruction de 2012, avec le redoutable titre éponyme et Splendour of The Idols, qui tabassent tout sur leur passage avec une puissance de feu décuplée. Les hits s’enchaînent dans une ambiance sulfureuse, avec Divine Blasphemies, Ghouls to Strike ou Nighthawk, la prestation est excellente, Satanic a une voix furieuse et puissante, la batterie est ultra carrée, rapide, littéralement implacable, et Infernal, déchainé, nous gratifie de ses riffs frénétiques et accrocheurs, multipliant les hymnes au headbang, le tout avec un son clair et massif qui laisse bien distinguer tous les instruments. La musique est déjà super efficace sur album, inutile de dire qu’en live, c’est le chaos total, avec une vitesse multipliée, des breaks plus headbangants que jamais, les musiciens semblant transcendés par leur art, à la fois précis et sauvages, et le hurleur, possédé, portant littéralement les compos de ses éructations démoniaques (le début de The Art of Destruction, avec ces rires proprement infernaux).

Le frontman n’hésite pas à haranguer la foule et à faire participer le public, qui bien qu’apparemment peu nombreux, répond présent, scandant régulièrement le nom du groupe et reprenant en choeur certains refrains fédérateurs du groupe ainsi que les inévitables « Hey ! » que Satanic lance pour chauffer la fosse à blanc : on sent une véritable communion avec les spectateurs, un vrai plaisir d’être sur scène et de fêter cet évènement spécial, le chanteur intervenant régulièrement entre les morceaux dans la langue de Goethe et créant un vrai lien avec les privilégiés présents ce soir-là. Pour peu qu’on ferme les yeux, on peut s’imaginer dans ce club surchauffé au milieu des clous et des vestes à patch et de l'odeur de bière rance.

Desaster n’oublie pas de nous servir quelques titres un peu plus calmes histoire de laisser la fosse souffler un peu entre deux brûlots ( Phantom Funeral, Tyranniser, Fields of Triumph). The Ban Of Satan’s Sorcery, aux riffs envoûtants et aux blasts démentiels, achèvera de lobotomiser la foule avant que le premier CD ne se termine sur le très old school et punkisant God is Dead et le quasi grind Evil Arschloch et ses 1,37 minutes effrénées, titres antédiluviens datant de plus de 25 ans.


La deuxième galette est bien plus axée sur les vieux classiques du groupe, d’ailleurs Okkulto ancien chanteur de la formation jusqu’en 2001, à la voix plus éraillée et criarde, intervient sur les cinq premiers titres. Hellfires Dominion, attaque black thrash bien en règle à la Deströyer 666, redémarre les hostilités avec ce riff vicieux, ces breaks brise nuque et cette voix à la Angelripper, ceci dit, on évolue là dans un thrash de facture plus classique. Effectivement, en cette deuxième partie de concert, Desaster invite d’anciens membres du groupe pour réinterpréter de vieux titres, avec cavalcades rythmiques à la clé (Call of The Beast) et une influence heavy non négligeable (l’intro de Teutonic Steel, le mid tempo As the Deadworld Calls, le long Tyrants of the Netherworld parsemé de quelques notes de guitare maideniennes), tous interprétés par un Okkulto au timbre moins radical et plus crade. La claque est peut-être moins intense, la musique moins rapide et violente, mais l’ambiance est toujours aussi sulfureuse, et la magie opère, on se croirait vraiment perdu dans un concert de heavy thrash occulte au milieu des années 80.
La machine moderne se remet en branle avec Satan’s Soldiers Syndicate, riffs roulants et hypnotiques aux mélodies vénéneuses, batteur mécanique et infaillible (quelle énergie, écoutez le début de Hellbangers avec ce roulement de tonnerre qui propulse le titre à une vitesse vertigineuse !), et retour de Satanic au micro. Le show s’achève sur la reprise survoltée de Slayer, Black Magic, en hommage à Jeff Hanneman, et le classique Metallized Blood, déjà présent sur les deux lives officiels du groupe, pour près d’1h45 de show intense et mémorable.


Que dire de plus ? Si Desaster a toujours été considéré comme un second couteau de la scène thrash allemande et s’est souvent coltiné une réputation de groupe bouffon se plaisant à parodier les gimmicks les plus éculés du metal extrême, ce live démontre avec brio que ce n’est pas un hasard si les Teutons sont toujours là 25 ans après la création du groupe. Zicos ultra professionnels et carrés, performance irréprochable de précision et de puissance, compos béton qui explosent littéralement sur scène, frontman accessible et sympathique qui communie allègrement avec le public, que demander de plus ? Voilà un live qui retrace à merveille le parcours exemplaire d’un groupe qui, quoi qu’on en dise, tient le haut du panier de la scène black thrash depuis plus de 25 ans. La quintessence de Desaster, tout simplement.


4 Commentaires

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eclectic - 31 Août 2014: Merci pour cette chronique exemplaire, Desaster est bien trop méconnu.
LeMoustre - 09 Septembre 2014: Un album en particulier pour découvrir , sachant que je n'apprécie que modérément le black ?
Icare - 11 Septembre 2014: Ma foi, en ce qui me concerne, tous les Desaster sont bons, après, si tu veux un thrash plus épuré, je te conseille de te pencher sur les premières réalisations du groupe. Ceci dit, pourquoi ne pas commencer par ce live, qui fait office d'excellent best of et qui recoupe un peu toutes les périodes du combo? En fonction de ce que tu aimes, tu pourras te diriger vers les albums concernés, je pense que c'est un bon compromis, d'autant plus que le live n'est finalement que le support audio d'un DVD bourré ras la gueule qui est vendu à un prix très correct!
holocaust_in_my_head - 16 Septembre 2014: Assurément un de mes groupes préférés dans le style. Je trouve leur deux derniers albums studios fabuleux avec ce thrash blackisant sulfureux, frontal hyper rapide et un chanteur totalement parfait au sommet de son art (of destruction) pour ce style, vivement l'achat de cet album dont la chronique m'a encore plus donnée envie.
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