Toujours dans le but de compléter la production de Rob
Halford durant sa carrière en solo qui dura tout de même douze ans de 1993 à 2005, voici le double Cd «
Live in Anaheim » issu de la dernière salve de concerts enregistrés en 2003 en Californie avec son groupe
Halford. Vous l'aurez compris à la pochette, Rob veut à cette époque reprendre son trône de
Metal god laissé vacant durant toutes ces années et, armé de sa cravache royale, régner à nouveau sans partage sur le royaume du heavy metal.
Assez étrangement, le concert commence par « Painkiller », d’ordinaire destiné aux fins de spectacles mais dont l’imparable violence et la surintensité permanente donnent également leur pleine mesure en morceau introductif. Le public américain est déjà bien présent et manifeste son enthousiasme. La série de gifles cinglantes se poursuit dans le répertoire ''priestien'' avec «
Rapid Fire », tornade de metal aux bords coupants comme des lames qui fait passer le pourtant charpenté «
Heretic » pour une aimable plaisanterie.
Rob semble se souvenir que le répertoire de son propre groupe contient quelques salves et enchaîne avec l‘implacable « Resurrrection » , le surmassif « Made in
Hell » contrebalancé par des lumineux passages aériens, et le superbement envoûtant «
Golgotha », digne héritier du chef-d’œuvre «
Silent Scream ». La période
Fight, elle, est traditionnellement mise à l’honneur avec l’impressionnant « Into the Pit » suivi de l’inédit «
Light Comes Out of Black » au mid tempo lourd.
On est, par ailleurs, surpris par la réintroduction de vieux titres du Priest : «
White Heat Red Hot », issu de l’album béni « Stained Class », datant de 1978, puis «
Never Satisfied », encore plus vétuste (1974!), tous deux gavés d’un délicieux groove vintage.
Enfin, après l’indispensable cultissime « Breaking the Law » viennent deux morceaux forts du répertoire ''Halfordien'', à savoir, le succulent et orientalisant « Hearts of
Darkness », puis le plus traditionnel mais survolté « Handing out Bullets ».
Le deuxième disque, beaucoup plus court, est, quant à lui, presque exclusivement composé de morceaux de
Judas Priest, comme si le
Metal god s’échauffait en prévision de son prochain retour dans son groupe d’origine. Se succèdent donc, pour honorer ce glorieux passé, « Diamonds and
Rust » en version classique électrique et assez soutenue puis le traditionnel triptyque « Hellion-Electric Eye-Riding on the
Wind », avant «
Victim of
Changes », sommet de la carrière du groupe que Rob gravit encore magistralement à cinquante ans passés. L’autre sommet, cette fois plus scénique que studio, est atteint avec « You Got Another Thing Comin », transfiguré par son interaction étroite avec un public en fusion.
Pour clore ce spectacle de grande classe viennent quatre bonus tirés de concerts japonais, dont l‘assez moyen «
Heretic », les plus calmes et mystiques « Sun » et «
Golgotha », avant le simple, court et punchy « One
Will ».
En conclusion, contrairement à un «
Live at
Rock in Rio III » assez dispensable, ce «
Live in Anaheim » se montre réellement à la hauteur de la réputation du
Metal god. Tout est en effet parfait sur ce disque aux allures de best of de la carrière solo de Rob. Bien entendu, on pourrait reprocher la surabondance de titres de
Judas Priest (plus de la moitié) au détriment du répertoire d’
Halford, mais ceci, compte tenu de la période à laquelle a été enregistré ce disque, est largement compréhensible. Les morceaux d’
Halford sont à vrai dire réellement excellents, tout particulièrement ceux plus travaillés et originaux de «
Crucible ». L’ensemble se marie harmonieusement pour proposer un package certes hétérogène mais d’un heavy metal fin, racé, puissant et d’excellente qualité.
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