Lights of Night

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16/20
Nom du groupe Askara
Nom de l'album Lights of Night
Type Album
Date de parution 08 Avril 2022
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 The Birth of a Star
 01:27
2.
 Nocturne of Cold Mystery
 04:43
3.
 Through Fire
 05:47
4.
 By God
 04:30
5.
 To Ailsa Rock
 08:57
6.
 Hibernation
 05:28
7.
 Dark Night of the Soul Pt. I
 04:17
8.
 Seven Years
 04:58
9.
 Viator
 03:53
10.
 The King’s Song
 06:03

Durée totale : 50:03

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Askara


Chronique @ ericb4

05 Juin 2022

Poussée par les vents ascendants, la colombe helvétique nous mène en de célestes contrées...

Six ans de silence radio déjà envolés depuis son introductif et sensible album studio, « Horizon of Hope », et d'aucuns n'étaient pas loin de penser, à tort, les espoirs de pérennité du combo suisse à jamais perdus. Déjouant alors tout pronostic, voici le collectif helvétique enfin revenu dans la course, et ce, à l'aune de son second effort de longue durée, « Lights of Night » ; galette généreuse de ses 52 minutes, signée, elle, chez le puissant label allemand Fastball Music. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes. A la lumière de ce nouvel effort, ces derniers seraient-ils en mesure de se hisser parmi les valeurs montantes d'un espace metal gothique à chant mixte encore sujet à une âpre concurrence ?

Restés fidèles à leurs fondamentaux stylistiques, la pianiste et chanteuse au gracile filet de voix Myriam Smithy et le growler/bassiste Elia Schmidt et leurs compères nous plongent, une fois encore, au sein d'un rock'n'metal gothique mélodique et atmosphérique assorti d'une touche dark, suivant le schéma oratoire de la Belle et la Bête. Aussi, ce propos à la fois subtil, aérien, intrigant et romantique se place, tout comme son aîné, dans le sillage de Draconian, Tristania, Lacuna Coil, The Flaw, Nox Aurea, Evanescence et One Without. Ce faisant, et comme elle nous y avait déjà sensibilisés, la troupe a également veillé tant à la qualité de ses enregistrements et arrangements instrumentaux qu'à ses finitions. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations, en quête de quelques terres d'abondance...


A l'instar de son prédécesseur, quand il se fait aussi saillant qu'énigmatique, c'est sans ambages que le message musical aspirera le pavillon. Ainsi, passée la brève et gracieuse entame instrumentale symphonico-progressive aux délicates gammes pianistiques, « The Birth of a Star », le combo nous immerge parfois dans une ambiance crépusculaire. Ce qu'atteste son voisin de bobine, « Nocturne of Cold Mystery », une tortueuse et ''draconienne'' offensive aux refrains immersifs à souhait, mise en exergue par les troublantes inflexions de la belle auxquelles répondent les growls ombrageux de son comparse. Dans cette énergie, se faisant aussi entraînant que mystérieux, et ne relâchant son étreinte qu'en de rares instants, « Viator » poussera, à son tour, à une remise en selle en fin de parcours.

Dans une même dynamique rythmique, nos acolytes nous projettent, par ailleurs, dans une atmosphère dark symphonico-gothique, parvenant par là même à nous glacer les sangs. Ce que prouve « Through Fire », incisif, obscur et ''draconien'' méfait aux riffs épais, délivrant, par contraste, de sensibles arpèges au piano. Mise en relief par les growls caverneux de la bête auxquels viennent se superposer les claires impulsions de sa belle, l'anxiogène offrande laissera quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan. Mais là n'est pas l'ultime argument de nos compères...

Un poil moins tonitruants, d'autres espaces d'expression pourront non moins nous assigner à résidence. Aussi, ne pourra-t-on que malaisément éluder l'entêtant refrain dont se pare « Dark Night of the Soul Pt. I ». Pourvu d'enchaînements intra piste des plus sécurisants et mis en relief par les empreintes oratoires des deux vocalistes, alors parfaitement coordonnées, ce mid tempo à cheval entre Nox Aurea et Tristania joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Difficile également d'esquiver « The King’s Song » sans éprouver de tenaces remords. De ce complexe mais élégant manifeste au carrefour entre Tristania et Lacuna Coil s'échappent deux fringants soli de guitare sur fond de gracieux harmoniques issus du maître instrument à touches.

Quand les lumières se font douces, le combo parvient, là encore, à nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'illustre, en premier lieu, « By God », ''tristanienne'' ballade mise en habits de soie par les cristallines patines de la maîtresse de cérémonie, elles-mêmes corroborées par les growls de velours de son acolyte. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et se chargeant en émotion au fil de sa progression, la romantique aubade ne saurait être éludée par l'aficionado du genre intimiste. On ne pourra davantage se soustraire aux vibes enchanteresses exhalant des entrailles de la ballade a-rythmique « Hibernation » ; une ''evanescente'' aubade d'une sensibilité à fleur de peau, suivant un infiltrant cheminement d'harmoniques, qu'encensent les enivrantes volutes de la princesse. Et comment résister aux pénétrants schèmes d'accords esquissés émanant de « Seven Years » ? Cette ballade progressive, romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient reniée ni Evanescence, ni Lacuna Coil, se voit surmontée de deux flamboyants soli de guitare et, là encore, magnifiée par l'angélique filet de voix de la belle.

Enfin, comme il nous y avait accoutumés, le combo suisse n'aura pas manqué de nous octroyer une ample plage gothico-progressive, morceau de choix, s'il en est. Dans cette mouvance, et non sans rappeler One Without, les quelque 9 minutes de « To Ailsa Rock » nous immergent dans un vaste champ de turbulences tout en sauvegardant une mélodicité toute de fines nuances cousue. Variant ses phases rythmiques à l'envi, infiltrée de sensibles arpèges au piano doublés de violoneuses envolées, et mise à l'honneur par un duo en voix de contraste bien habité, cette fresque constitue assurément le point d'orgue de la rondelle.


Au final, la formation helvétique nous livre un propos à la fois troublant, enivrant et des plus délicats, assorti d'un petit supplément d'âme le rendant particulièrement liant. Diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, jouissant d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut, et témoignant en prime de quelques prises de risques, le message musical s'en sort avec les honneurs. Il conviendra cependant que nos acolytes s'affranchissent de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs pour y voir leur projet gagner en épaisseur artistique. Révélant néanmoins des lignes mélodiques finement sculptées et une technicité instrumentale éprouvée, et n'accusant pas l'ombre d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, ce second opus aurait les armes requises pour placer le combo suisse parmi les valeurs montantes de ce registre metal. Poussée par les vents ascendants, la colombe helvétique nous mène en de célestes contrées...


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