Horizon of Hope

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15/20
Nom du groupe Askara
Nom de l'album Horizon of Hope
Type Album
Date de parution 20 Octobre 2016
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Beyond the Horizon of Hope
 06:53
2.
 Identity
 04:47
3.
 My Name
 05:01
4.
 Artefact of Want
 05:32
5.
 Rigor Mortis Animi
 04:36
6.
 The Shame
 07:24
7.
 Broken Wing
 05:01
8.
 Reprise - The Flight
 01:27

Durée totale : 40:41

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Askara


Chronique @ ericb4

24 Avril 2022

Un premier essai aussi sensuel et satiné qu'énigmatique et graveleux...

Evoluant à contre-courant de nombre de ses homologues stylistiques, volontiers investis à terme dans un metal gothique symphonique à coloration opératique et/ou cinématique, ce jeune quartet suisse originaire de Bâle s'en distingue précisément en nous immergeant au cœur d'un rock'n'metal gothique mélodique et atmosphérique assorti d'une touche dark. Ce faisant, le groupe demeure prudent dans sa démarche, prenant alors le temps nécessaire au peaufinage de sa production d'ensemble et à l'affinage de ses toutes premières compositions. En effet, créé en 2012, musicalement opérationnel en 2013, ce n'est pas avant 2016 que le combo helvétique nous gratifiera de son premier et présent album full length, « Horizon of Hope », une auto-production modeste de ses 8 pistes sereinement égrainées sur un ruban auditif de 40 minutes. Les arguments ici développés par la bande des quatre seraient-ils aptes à la propulser parmi les sérieux espoirs d'un registre metal gothique à chant mixte en proie à une sévère concurrence ?

Dans cette première aventure, nous embarquent de concert : Myriam Smithy, chanteuse au gracile filet de voix et fine pianiste ; Elia Schmidt, aux growls et à la basse ; Benjamin, aux guitares ; Raphael, à la batterie. De cette étroite collaboration naît une œuvre à la fois aérienne, subtile, délicate, énigmatique, parfois obscure, un brin romantique, calée sur le schéma oratoire devenu classique de la Belle et la Bête. Aussi, les influences de Draconian, Tristania, Lacuna Coil, The Flaw, Nox Aurea, Evanescence, ou encore One Without, se font-elles tour à tour sentir sur la majeure partie de l'opus. Côté production, un travail en studio des plus exigeants s'observe, ce premier essai jouissant d'un enregistrement de bonne facture, ne laissant échapper que d'infimes sonorités parasites, et d'un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Mais entrons sans plus attendre dans la soute du navire, en quête de pépites intimement enfouies...

Quand il se fait à la fois incisif et intrigant, le message musical se fait des plus magnétiques. Ainsi, à la croisée des chemins entre The Flaw et Nox Aurea, le mid/up tempo « Identity » se cale sur une ligne mélodique toute de fines nuances cousue tout en nous octroyant de seyants gimmicks guitaristiques. Mis en exergue par un duo mixte en voix de contrastes des plus saisissants, couplets finement ciselés et refrains fondants glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Non moins cadencé et plus ''lacunacoilesque'' en l'âme, « Rigor Mortis Animi », lui, essaime ses riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique. Lorsqu'il en vient à relâcher la pression et qu'il dévoile ses sémillantes rampes pianistiques, c'est pour mieux nous retenir, in fine.

Lorsqu'il s'adonne à d'amples pièces en actes gothico-progressives, le collectif suisse trouve à nouveau les clés pour nous retenir, parfois un peu malgré nous. Ce qu'atteste, d'une part, « Beyond the Horizon of Hope », fresque romanesque déroulant ses quelque 6:53 minutes d'un parcours aussi enivrant que tumultueux. Sur fond de sensibles gammes au piano et de riffs grésillants, le ''draconien'' effort se voit là encore mis à l'honneur par un duo bien habité, les claires inflexions de la belle répondant point pour point aux serpes oratoires de son acolyte de growler. On regrettera toutefois de se voir imposé un final des plus lascifs, empreint de linéarités mélodiques une bonne minute durant. Sur un même modus operandi, les 7:24 minutes du mid/up tempo syncopé « The Shame » nous plongent volontiers dans une abyssale tourmente. Par effet de contraste atmosphérique, quelques rayons de soleil viennent réchauffer l'ambiance de leur présence. A la fois saccadé et invitant, empreint de noirceur et de franches clartés, cet orgiaque et pénétrant effort dark gothique symphonique pourra toutefois nécessiter quelques passages circonstanciés préalablement à son éventuelle adoption.

Un tantinet plus en retenue, d'autres plages parviendront également à aspirer le tympan du chaland. Aussi, en dépit de la complexité des séquences d'harmoniques dispensées et d'une empreinte masculine en voix claire qui ne s'imposait pas, eu égard à son engageant refrain et à l'inaltérable jovialité de son atmosphère, le polyrythmique « Artefact of Want » poussera néanmoins à un headbang subreptice. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder l' ''evanescent'' mid tempo progressif « Broken Wing ». Recelant une insoupçonnée et grisante montée en régime de son corps orchestral, octroyant un bref mais flamboyant solo de guitare, et de fondants couplets encensés par les sensuelles oscillations de la déesse, ce poignant manifeste joue dans la catégorie des hits en puissance, dont on ne se séparera que pour mieux y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette ronde de saveurs exquises.

Pour les aficionados d'ambiances tamisées, nos compères leur ont concocté quelques portées aptes à déclencher la petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre, en premier lieu, « My Name », ballade atmosphérique gothique d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient nullement reniée ni Tristania, ni One Without. Instillé de délicats arpèges au piano et mis en habits de soie par les fluides volutes de la maîtresse de cérémonie, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regret. On pourra encore se laisser happer par l'enchanteur paysage de notes arboré par le cinématique instrumental de clôture, « Reprise - The Flight », et ce, en dépit de la brièveté du message délivré.

Pour un premier jet, le combo suisse s'en sort honorablement, nous conviant à une œuvre à la fois aérienne, empreinte de délicatesse, pétrie d'élégance, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. Variant ses exercices de style à l'envi, soignant son ingénierie du son sans pour autant l'avoir aseptisée, révélant des qualités mélodiques que pourraient lui envier bien de ses pairs ainsi qu'une technicité instrumentale déjà maîtrisée, le combo helvétique n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense. Il lui faudra cependant digérer encore ses sources d'influence et consentir à quelques prises de risques pour permettre à son projet de gagner en épaisseur artistique. A l'aune d'un premier essai aussi sensuel et satiné qu'énigmatique et graveleux, nos compères seraient néanmoins en mesure de convoler parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. Wait and see...

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