Liar in Wait

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16/20
Nom du groupe Amon (USA)
Nom de l'album Liar in Wait
Type Album
Date de parution 23 Mai 2012
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album52

Tracklist

1.
 Among Us
 04:45
2.
 Eye of the Infinite
 04:17
3.
 Lash Thy Tongue and Vomit Lies
 03:56
4.
 Liar in Wait
 04:22
5.
 Reaching for Flesh
 02:59
6.
 Semblance of Man
 05:14
7.
 Sentience and Sapience
 03:26
8.
 Spat Forth from the Darkness
 03:33
9.
 Wraith of Gaia
 03:20

Durée totale : 35:52

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Amon (USA)


Chronique @ Fabien

25 Mars 2013

Eye of the Infinite

L’histoire d’Amon débute le 21 juillet 1987 exactement, le jour où Glen Benton, seul dans sa petite bourgade de Floride, ayant lancé plusieurs appels à la recherche de musiciens, reçoit un coup de fil de Brian Hoffman, lui indiquant qu’il pratique de la guitare avec son frère Eric sur les beats de Steve Asheim, et qu’il recherche un chanteur. Glen rencontre rapidement le trio, et satisfait, leur propose de s’installer dans son propre garage. La bande se met immédiatement au travail et se baptise Amon dans la foulée, en référence au dieu égyptien. En 1989, le quatuor rejoint l’écurie Roadrunner tout en changeant son nom en Deicide et, à partir de ce moment, la bande connait un succès retentissant dès son premier album éponyme, puis enchaine les disques avec une régularité de métronome, tout cela sans aucun changement de line-up, un fait suffisamment rare pour être souligné.

En 2004, deux ans après la sortie de Scars of the Crucifix, c’est pourtant le clash après 17 ans de stabilité. Qui l’eût cru, les frères Hoffman sont éjectés par Asheim et Benton, et un combat juridique s’engage pour désigner quel duo conservera le patronyme de Deicide, l’enjeu étant colossal vu la renomée internationale du combo. Ayant finalement perdu la longue bataille, les frères Hoffman réutilisent judicieusement le nom original du groupe abandonné en 1989 et reprennent officiellement le service en 2007, en recrutant deux ex-musiciens de la formation de deathmetal floridienne SWWAATS, le growler / bassiste Jechael et le batteur Mike Petrak, sans aucun changement de personnel jusqu’à aujourd’hui.

Il faut encore attendre cinq longues années pour assister à l’arrivée du premier effort d’Amon baptisé Liar in Wait, enregistré aux Red Room Recorders sous la houlette de Mark Prator, ingénieur du son issu des Morrisound Studios et ayant notamment travaillé avec Vital Remains. Alors que chaque deathster pouvait s’attendre à un contrat discographique d’envergure et à une concurrence rude avec son rival Deicide, Amon autoproduit étonnamment son album et décide de le diffuser en format digital dès mai '12. Quelques CDs sont toutefois gravés et, bizarrement, sont vendus au compte-goutte par Eric Hoffman en personne sur un site d'enchères international, tandis que le disque physique est pourtant indisponible sur le site web marchand d’Amon.

Cette démarche est d’autant plus déconcertante à l’écoute de Liar in Wait, un album solide comme un roc, bénéficiant non seulement d’une interprétation irréprochable mais aussi d’un enregistrement relativement professionnel. Plus proche du brutaldeath d’Hate Eternal que du deathmetal plus traditionnel d’Acheron, Amon représente aujourd’hui la facette la plus violente et la plus sombre de Deicide, où l’on retrouve avec plaisir le riffing si incisif, rapide et serré des deux frères, ainsi qu’une ambiance diabolique. Loin d’asséner une simple succession de riffs effrénés durant 35 minutes, bien que la cadence soit majoritairement élevée, Brian et Eric ont su composer un album suffisamment varié, où les rythmiques impitoyables cèdent la place à quelques décélérations qui apportent un surcroît de puissance, moments où les frères nous surprennent aussi par la qualité de leurs leads, impeccablement exécutées et rappelant les envolées de Michael Estes chez Acheron, pour citer les superbes soli sur Eye of the Infinite ou le tout aussi intense titre éponyme. A l'image de la pièce finale Wraith of Gaia, la technicité est également au rendez-vous, nos deux guitaristes nous étonnant par un jeu relativement moderne, là où on aurait pu les croire figés dans les années 90's. Enfin, les ex-membres de SWWAATS ne sont également pas en reste, Mike Petrak possédant une frappe rapide, puissante & précise, tandis que Jechael, si ses lignes de basse restent difficilement perceptibles, lâche un growl pur & profond, parfois doublé à la manière de Benton.

Amon & Deicide, entité unique durant 17 années, s’est donc scindée en deux corps différents pour mieux repartir. Peut-être à bout de souffle, chacun avait visiblement besoin de sang neuf et, à ce titre, les quelques craintes que l’on pouvait avoir du côté d’Amon sont largement dissipées à l’écoute de Liar in Wait. Ayant en commun la puissance et la haine des premiers albums de Deicide, nos deux groupes suivent aujourd’hui des chemins relativement différents, Amon empruntant sur son premier jet une voie foncièrement plus brutale & sauvage que son rival, si l’on excepte l’intraitable Till Death Do Us Part de la bande à Benton, passerelle la plus représentative entre les deux formations aux côtés de Legion. L’Amon du cru '12, c’est à la fois un héritage deathmetal solide, un brasier infernal, ainsi qu’un regard tourné vers l’avenir, musicalement et humainement parlant.

Fabien.

4 Commentaires

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adrien86fr - 25 Mars 2013: Un grand merci pour cette analyse d'expert d'un disque plus que surprenant de par ses qualités musicales intrinsèques émanant de l'étonnant talent d'écriture des frères Hoffman, étrangement sorti dans l'ombre et le silence. Je serai personnellement curieux de connaitre les chiffres de vente de ce "Liar in Wait", comparés notamment à ceux du dernier Deicide.
Fabien - 26 Mars 2013: A raison de deux paires en vente par semaine, à moins qu’il n’existe d’autres sources, ceci ne doit effectivement pas représenter des masses de CD physiques ayant atterri dans les foyers, ceci étant inversement proportionnel aux qualités intrinsèques de l’œuvre à mon humble avis, sentiment partagé à vous lire. Je suis également surpris par cette démarche mercantile assez maladroite mais aussi par le manque d’intérêt des labels, de la presse et des deathsters en général, en considérant d’une part la grande popularité de Deicide, et d’autre part le respect envers les frères Hoffman en tant que musiciens, personne ne leur ayant jeté plus particulièrement la pierre à l’époque creuse d’Insaneratehymn ou d’In Torment in Hell. On peut tout juste constater que leur départ a libéré un Deicide qui se porte de nouveau en bonne forme depuis The Stench of Redemption (Jack Owen étant un atout imparable), et saluer par ailleurs les performances et l’inspiration d’Amon, dont on aimerait voir plus de succès, ne serait-ce que pour rendre justice à cette formation redoutable. Fabien.
BEERGRINDER - 04 Mai 2014: Je viens de lire ta chronique Fabien, et je partage la majorité de ce qui y est dit. J'ignorais que tu avais déjà rédigé un texte sur ce disque, du coup je viens d'en écrire un également. N'abordant pas tout à fait l'album sur les mêmes bases que toi (et aussi parce que j'ai horreur de travailler pour rien), je vais tout de même la mettre en ligne.
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Chronique @ BEERGRINDER

04 Mai 2014

The return of the cursed twins

Que n’a t-on pas entendu sur les frères Hoffmann ces dernières années !!!!! « Ils sont finis » , « Depuis qu’ils sont partis Deicide renaît. » , « Sans le charisme de Benton et le talent de Asheim, ils ne feront jamais rien seuls. », j’en passe et des meilleurs.
Il est vrai qu’on ne donnait pas cher d’eux suite à leur éviction de Deicide après Scars of the Crucifix, et leur tentative de ressusciter Amon suscitait au mieux l’indifférence, au pire le mépris. C’est d’ailleurs avec une certaine surprise et il faut bien le dire, un peu d’appréhension et de suspicion que le public Death Metal vit débarquer ce premier album Liar in Wait (2012).

La tâche de reconquête du public s’annonçait déjà ardue, mais de surcroît en auto production, cela ressemble à une mission suicide. Toutefois les anciens du gaz ont quelques atouts dans leur jeu : primo Mark Prator à la production ayant déjà travaillé notamment avec Morbid Angel, Monstrosity ou Obituary, secundo des recrues performantes avec le batteur Mike Petrak et le bassiste / chanteur Jechael (véritable clone de Glen au niveau du chant), tertio le duo floridien n’a rien perdu de son habileté et sait toujours composer des chansons mortelles.

Among us frappe fort d’entrée, un titre percutant à mi chemin entre Deicide et du vieux Vital Remains, avec un riffing rouleau compresseur mais également un niveau technique remarquable, notamment avec des contretemps que votre serviteur non musicien a du mal à comprendre. Eye of the Infinite est encore plus rentre dedans, avec des rythmiques ultra incisives ainsi que le chant doublé façon Benton avec débit très rapide, et des petits solos à mi chemin entre la virtuosité de Santolla et la folie des vieux Deicide. Le très direct Lash thy Tongue and Vomit Lies est sûrement le morceau qui rappelle le plus la bande à Asheim, avec en sus un solo semi cosmique façon Mithras.

Pendant trente six minutes, la force du disque ne faiblit pas, que ce soit avec Spat Forth from the Darkness qui propose un enchevêtrement de riffs aussi intenses que travaillés, ou le titre Liar in Wait et son départ imparable peut faire penser aux italiens de Natron, (comparaison qui tient aussi sur Semblance of Man), ou encore sur le trépidant Sentience and Sapience. Jusqu’au bout les mains griffus du démon de la pochette dépècent à tour de bras, jusqu’au final Wraith of Gaia qui n’a pas grand chose à envier à toute la scène Death technique moderne, Amon y adjoint le côté sombre et organique en bonus.

Voici donc une galette d’un Death Metal haineux, authentique et à la personnalité bien affirmée, et même si le fantôme de Deicide est largement présent (comment pourrait il en être autrement ?), Amon apporte une patte très personnelle au niveau de la technicité des compositions, ce qui magnifie la violence de l’album. Loin de souffrir la comparaison avec les sorties récentes de Benton and co, Amon se met sans problème au niveau, voire un peu plus.
Liar in Wait s’ajoute donc à The Tomb of Infinite Ritual (Coffin Texts), Structures in Chaos (Temple) ou encore Embodiment of Death (Gorephilia), autres albums surprises de 2012 pétant la baraque.
On peut tout de même se demander la raison de cette sortie en auto production car on imagine que la troupe aurait aisément trouver un label solide, et avec un budget supplémentaire pour booster la puissance du son et une promo digne de ce nom, Amon aurait pu tout exploser sur son passage, mais déjà les frères Hoffmann se satisferont sûrement de faire bouffer leur chapeau à ceux qui ont bavé sur eux et soit-disant leur incapacité à se renouveler.

BG

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