C'était vers Janvier 2010,
Sleeping With Sirens sortait son premier album, intitulé
With Ears to See and Eyes to Hear. À première vue,
Sleeping With Sirens semblait être encore un autre groupe de mécheux qui officiait dans un Post-Hardcore des plus simplistes avec des voix criardes sous le label le plus prévisible de ce monde pour produire ce type de musique : Rise Records. Cependant, les apparences sont souvent trompeuses et on s’en rend facilement compte après la première écoute de
With Ears to See and Eyes to Hear. Il est clair que
Sleeping With Sirens a du talent pour écrire de la bonne musique, et même si la voix, un peu trop pré-pubère, a eu comme effet de rebuter de nombreux auditeurs, le groupe avait posé là une des bases les plus solides d‘un style nouveau qui leur était profondément personnel. Les critiques furent nombreuses et très mitigées autour du chanteur, et tandis que certains estimaient que Kellin Quinn possédait une voix outrageusement aiguë, d'autres trouvaient qu'il avait un bon potentiel et qu‘il se détachait clairement des autres artistes.
Durant deux ans,
Sleeping With Sirens a fait beaucoup de chemin en peu de temps. Le groupe a fait d'immenses progrès avec ce second album. La principale progression est détenue par Kellin dont la voix a évolué positivement avec le temps : les notes trop élevées ne sont, heureusement, plus tout à fait aussi élevées et les faibles cris autrefois marginalisés sont plus structurés que jamais. Le résultat de cette croissance repose sur une prise de conscience de ses propres erreurs et se résume par une correction de ses méprises appartenant maintenant au passé. Toutefois, je tiens à préciser que leur musique est radicale : on aime ou on déteste, il n‘y a pas de demi-mesure ici. Cela dit, Let’s Cheers To This a permis au groupe de recueillir bien plus de fans que d’en perdre, car il est à ce jour beaucoup plus attrayant que l’opus précédent.
Sleeping With Sirens se fait sur cet album, original. Ils composent leur musique sous un nouvel angle que précédemment entendu sur
With Ears to See and Eyes to Hear. De plus, récemment rejoint par le guitariste ex-chef de file de
Broadway,
Jack Fowler, et d’un nouveau batteur, Gabe Barham, Let’s Cheers to This connaît alors une grande bouffée d'air frais dans une scène saturée par les médiocres groupes Electro/Emo/
Core. Nouveau venu,
Jack Fowler, jouera pour notre plus grand plaisir un panel intéressant de riffs assez diversifiés et brillera notamment sur Four Corners and
Two Sides et If You Can‘t Hang.
L'album démarre donc avec une chanson Pop Punk très accrocheuse, Do It Now, Remember It Later. Le refrain chanté en clair montre que la voix de Kellin Quinn a évolué, et même si elle possède toujours ce timbre aigu on ressent un chant qui a gagné davantage en maturité. Sur de nombreuses pistes, il chante maintenant plus bas que sur le précédent opus, faisant dorénavant bien mieux ressortir les mélodies cachées des guitares. La piste suivante, If You Can‘t Hang, dispose de guitares entrelacées terriblement enivrantes répétant inlassablement des riffs mélodiques. Tous les instruments sont mystérieusement liés avec Kellin qui nous éblouira au chant lors de refrains entêtants. Voilà un exemple type de chanson très catchy qu‘est capable de produire
Sleeping With Sirens. Ensuite, le rythme va se ralentir avec la venue de Who Are You Now qui met en scène ce qui sera plus tard la devise favorite des fans, « So I could try to be perfect / But I will try to be fake ». La chanson apparaît clairement comme le témoin du développement d‘un son plus Pop Punk de la part du groupe sur cet album.
Heureusement, le groupe n’a pas oublié dans quel style il officiait et le destructeur Four Corners
And Two Sides va redonner du rythme et de la pêche à l‘album, notamment grâce à une bipolarité vocale où chants lourds et légers se marieront merveilleusement, faisant de ce morceau un des points culminants et distincts de tout l‘album. Ensuite, on a droit à une démonstration de la toute-puissance vocale de Kellin dans l’ardente
Fire, sur laquelle son chant atteint des notes incroyablement élevées.
On peut conclure que sur ce second opus plus les pistes sont complexes, plus elles sont inoubliables. Ainsi, l’avant-dernier titre All My
Heart se ressentira comme est une belle ballade romantique hors concours. Elle est en quelque sorte la seconde partie de son ascendante Let Love
Bleed. De plus, le groupe nous a réservé le meilleur pour la fin avec une sorte de bouquet final musical sur la chanson-titre qui est une vraie réussite car elle est la synthèse réussie de tous les éléments de l‘album.
On ressent une âme à cette musique et surtout de l’originalité, du romantisme et une certaine élégance dorénavant caractéristique du groupe. Let‘s Cheers To This n’est peut-être pas révolutionnaire en soi, mais couvre de nombreux domaines tout en enchaînant ses morceaux avec logique. Bien qu'ayant une inclinaison Pop Punk évidente, cet album corrige ses précédents défauts. Cet album a tout, des guitares mélodiques, une batterie lourde, et même des cris bien placés. Il n'y a toujours pas de doute au niveau musical, Kellin Quinn reste toujours la star évidente du spectacle. Sa voix raffinée ainsi que sa performance vocale sont un peu plus faciles d’accès pour nos oreilles, offrant de ce fait un meilleur rendu.
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