La nuit est sombre et froide en notre France mais on y trouve parfois de la lumière. Celle-ci se porte ici sur Nuit
Macabre, projet de Nyghlfar qui réalise ici son dernier Ep promptement distribué par le label français les Créations Underground. Un jet différent des autres, mais sur lequel on retrouvera toujours la force, la noirceur, le charisme et la pugnacité du groupe. D'une teinte toutefois plus mélancolique, le groupe préserve toutefois sa rage et sa véhémence, cette flamme noire qui émane du monde souterrain et qui ne semble pas daigner s'éteindre.
Tout d'abord distribué sous la bannière du label français Hypogea
Invictus, soit les deux premières réalisations du projet "
Disgust of the Genocide" et "
Perversion de Dieu", c'est sur le label de Zémus d'Unseen
Abyss que Nuit
Macabre s'est dirigé pour distribuer ce dernier Ep. Frais label français qui commence à se faire connaître et sur lequel sont déjà présents de nombreux groupes du Black
Metal Underground. D'ailleurs, le boss de ce même label participera à l'un des morceaux (
Misery), figurant sur l'album avec notamment sur ce même titre le chanteur
Geist de Croc Noir.
Trois albums depuis la création de Nuit
Macabre en 2016 est une preuve indéniable de l'énergie créatrice de son leader Nyghlfar, celui-ci ayant su percer une brèche dans la scène française du Black, et ce, en proposant sur chacune de ses réalisations quelque chose de différent, aussi bien concernant l'atmosphère de ses disques, toujours différentiable sur chaque opus, mais aussi de ses qualités en tant que musicien et vocaliste, par son chant lacérant et raw, et du feeling et de l'émotion qu'il arrive à retranscrire sur chacune de ses oeuvres. Ceci dit, n'oublions pas non plus Julien Hovelaque, claviériste du projet, sans qui l'atmosphère de ces disques ne serait pas aussi prégnante, bellissime et transportante, octroyant par ses compositions plus de profondeur, force et densité à la musicalité de Nuit
Macabre.
Et en effet, on retrouve sur cet Ep du renouveau, comme une production légèrement plus lissée à mon goût comparée aux précédents opus, tout en conservant une bonne dose de crasse au profit de l'émotion et de l'atmosphère, bien qu'on retrouve toujours cette agressivité dans le chant de Nyghlfar, tout comme la pugnacité et la force des compos. "
Disgust of the Genocide" était plus brut, direct et ravageur, mais toutefois moins dense que "
Perversion de Dieu" par certains morceaux qui se voulaient plus atmosphériques par l'apport de synthés et par des mélodies plus présentes. Et concernant "
Les Yeux dans le Vide", il est, quant à lui, plus noir, mélancolique, conservant la rage propre au groupe, préservant la folie et la noirceur qui s'en dégage. D'ailleurs, en parlant de "
Disgust of the Genocide", on retrouvera le titre éponyme de ce même album sur l'Ep interprété à la guitare acoustique, ce dernier se révélant plus terne et mélancolique que la version originale qui, elle, se voulait ultra raw et brutale.
On a donc affaire à un disque de très bonne facture, varié, transcendant, fluide et riche en émotions. Cependant, moins rêche que par le passé au profit de l'atmosphère et de l'ambiance qui en émane. Toutefois, pas non plus de mauvais augure concernant cette nouvelle offrande, comme dit, plus ambiancée, noire, avec toujours ce côté morbide et dérangé propre au groupe. En tout cas, Nuit
Macabre ne faiblit pas et la qualité est bel et bien au rendez-vous, tant sur le plan musical qu'au regard du travail fourni concernant le visuel (notez cette superbe pochette).
Au final, peu de reproches sont à faire quant à ce disque qui coule de l'eau des marais noirs et qui s'écoute aisément. Nuit
Macabre ça reste du bon, le groupe tient bien la route comme sa musique et son black de qualité. Pour ainsi dire, rien à jeter dans la discographie du groupe à ce jour, qui reste, quant à lui, pur, noir et qui à tout à fait sa place au sein de l'Underground français.
Merci Anthonin !
De rien mon pote.
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