Un pur massacre. Le plus belge des groupes de grindcore et le projet "sérieux" des membres de
Gronibard, réunis sur un CD de propagande musicale, cela ferait saliver n'importe quel fan de grindcore -qu'il soit plutôt scato ou engagé- digne de ce nom. L'artwork est très sobre, et la galette se présente comme la "propagande musicale au profit d'une guerre sociale" : on sent l'engagement, tant moral que politique, de ces groupes ( qui ne l'ont d'ailleurs jamais vraiment caché, tout comme les
Blockheads). Inutile cependant de s'appesantir sur chaque titre de cette galette, vu le peu de variété qu'elle offre...
Cependant, comme chaque fan de grindcore le sait, la variété n'est pas le fort de ce style musical aussi violent qu'engagé.
Leng Tch'e l'a très bien compris, c'est pourquoi ils ont choisi de combler le manque d'originalité des morceaux par une puissance d'exécution absolument époustouflante. Chacun est exécuté très rapidement, mais également très violemment. C'est pourquoi l'auditeur ne s'ennuie pas les neufs premiers morceaux : la vélocité y est telle qu'on a réellement pas le temps de souffler. La voix est incompréhensible, mais qu'importe; si l'on se penche sur les paroles, toutefois, on remarque un vrai travail, notamment au niveau de l'humour (très) noir.
Leng Tch'e aura servi de bonne introduction pour les dix-sept titres suivants, interprétés par
Warscars.
"So, you're listening Grindcore since 1988 ?" Toute la partie de ce split consacrée à
Warscars est contenue dans ce titre de chanson : on sent bien l'envie de nos chers ex-Gronib' d'en découdre avec nos cages à miel. Techniquement irréprochable, notamment grâce à un Gilles Dellecroix gonflé à bloc,
Warscars, en dix-sept titres (pour a peine treize minutes), achève l'auditeur, déjà bien sonné par le premier round contre la rafale de kalachnikov envoyée par
Leng Tch'e. La voix est absolument inaudible, mais qu'importe, encore une fois, ce n'est vraiment pas l'important : si l'on ne reste pas bouche bée face à cette débauche de violence gratuite, on est au moins forcés d'headbanger violemment sur les titres terriblement accrocheurs ("300 Green Bucks"). Hé oui, vingt minutes plus tard, c'est déjà terminé.
Déjà ?! Oui, effectivement, déjà. Split oblige, la durée et le nombre des titres sont forcement réduits, tous styles confondus. Dans le milieu du grindcore, les chansons dépassent rarement les deux minutes : le mélange des deux donne un CD certes excellent, mais vraiment trop court, et ça me fait un peu mal au derche (et au portefeuille, accessoirement) d'avoir lâché dix euros (plus les frais de port, merci qui ? Merci,
Bones Brigade...) pour "seulement" vingt minutes de musique...
Mis à part ce bémol, les deux groupes ne se foutent pas du monde, et ont véritablement donné tout ce qu'ils avaient dans le ventre dans ces vingt minutes :
Leng Tch'e, moins rapide que
Warscars mais d'une lourdeur jupitérienne, nous a honoré d'une excellente partie, digne de "
Marasmus".
Warscars, beaucoup plus hargneux que
Leng Tch'e, nous a gratifié de treize minutes de vrai grindcore : ironique, engagé et surtout, surtout terriblement rapide, direct et sans concession. Une excellente galette, l'anti-somnifère par excellence, qui remuera plus d'un fan de grindcore, même rôdé aux musiques bien violentes.
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