Au début des années 2000, le groupe
Ancestral Legacy enregistra deux démos plutôt bien vues dans le monde du black symphonique. Mais peu de temps après la sortie de «
Emptiness », deux membres du line up quittèrent le groupe, dû non seulement à des problèmes personnels mais aussi à l'inévitable changement de style du groupe.
Près de huit ans plus tard, les trois membres originels rassemblent leur force et forment
Legacy of Emptiness. Bien que cela puisse prêter à confusion, il s'agit bien d'un autre groupe, et non du nouveau nom de
Ancestral Legacy. Toutefois, on retrouve le multi instrumentiste Eddie Risdal, aussi membre de V:28.
Le trio reprend donc là où il s'était arrêté huit ans auparavant. Officiant toujours dans une sorte de black symphonique, il a arrangé la qualité des compositions, écrit de nouvelles chansons, et s'est octroyé une production imposante, grâce à Dan
Swanö et son studio Unisound (
Dissection,
Katatonia,
Edge Of Sanity).
2011 signe donc le retour en force de trois membres désirant nous en montrer plein la vue. Vivant dans le berceau du black symphonique,
Legacy of Emptiness, malgré un album éponyme personnel, ne peut s'empêcher de puiser dans les offrandes des piliers du genre, à savoir
Emperor,
Arcturus ou encore
Dimmu Borgir. Le titre introducteur par exemple, «
Possessed », rappelle un « Mourning
Palace » tant dans la mélodie aux claviers que dans le côté atmosphérique, malgré cet aspect incisif et implacable. Idem pour « Ringer of
Death» et sa puissance instrumentale. «
Cross the Sea » et son côté déjanté peu rappeler les expérimentations de l'empereur.
A l'image de cette pochette grisâtre, morne, sombre, désolée et plaintive, l'opus ici présenté est un savant condensé d'atmosphères relevées avec délicatesse mais aussi de brutalité, grâce à des guitares aux riffs très tranchants, à une voix black charismatique, et bien sûr des claviers totalement omniprésents et aux multiples sonorités. Vecteurs d'une ambiance redoutable et poignante, les facettes changent en fonction des morceaux. Ainsi, ils font alterner allègrement ambiances Black,
Gothic, épiques mais aussi guerrières («
Departure »), et parfois inquiétantes, à la manière de
Winterburst, sans toutefois prendre la vedette et occulter les guitares, si particulières et bien maîtrisées. Les riffs brutaux mais mélodiques, plaintifs et dévastateurs, parradés d'une voix au timbre commun font de cet ensemble un cocktail explosif au dynamisme contagieux et aux émotions fortes.
Les morceaux sont longs et parfois même très progressifs, à l'instar d'un « Valley of the Unrest » particulièrement varié où se mélangent atmosphères et sonorités industrielles. A contrario, « Whispering
Voices » possède un étrange groove au piano, tandis que «
Onward ! » nous propose de superbes soli d'orgues, de violons et de guitares, le résultat est inéluctablement percutant et captivant, jusqu'à l'interlude calme au violon, à la mélodie douce et solennelle, et à la fin poignante et puissante.
Cependant,
Legacy of Emptiness souffre de ses influences malgré une volonté certaine d'officier dans une musique personnelle. Mais le black symphonique a tant été exploré de long, en large et en travers, qu'il est de nos jours devenu difficile de proposer quelque chose de nouveau et d’innovateur, surtout quand on vit en Norvège. Malgré tout, le trio s'en sort plutôt bien et nous offre un opus diversifié, prog, et attirant, du début à la fin.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire