Liste des groupes Thrash Bay Area Laaz Rockit Left for Dead

Seize ans, punaise ça faisait un bail que Lääz Rockit n'était plus présent, et les revoilà avec un nouvel opus en 2008 sous l'égide du label Massacre Records. Laissé pour mort, c'est ce qu'on croyait du groupe, le titre du nouvel album leur va à merveille ainsi que la cover de Mark Devito pour le coup. Après le terrible "Nothing$ $acred" en 1991 et le live "Taste of Rebellion" de 1992, plus rien. Et voilà que la bande de Coons et Jellum réapparait un beau jour de juillet 2008, avec un "Left for Dead" qui marque le retour en forme de nos thrashers ricains d'Oakland, et ça fait plaisir.

Retour aussi des vieilles têtes ayant officié dans le combo par le passé, comme le bassiste Willy Lange présent sur le fameux "Annihilation Principle" (1988) qui revient dans la bande, ainsi que l'ancien partenaire de Aaron Jellum, Phil Kettner, qui fut remplacé en 91 sur "Nothing$ $acred" par un certain Scott Sargeant à la guitare et qui d'ailleurs sera le producteur de ce nouvel opus avec Juan J. Urteaga, ce dernier s'occupant du mixage du disque au Trident Studios, munissant les compos d'un son puissant, très solide, faisant honneur au taf de qualité que fournissent les musiciens.

Qualité, c'est le cas, Lääz Rockit revient certes longtemps après (Exodus nous a fait le coup aussi, après 12 piges d'attente, mais ça en valait la peine), mais il faut reconnaître que ce "Left for Dead" possède tous les ingrédients d'un très bon disque. Ces dix nouveaux morceaux s'intégreront parfaitement aux anciens titres, et feront bien mal aux cervicales en concert à n'en point douter.

Lääz Rockit attaque donc dans le vif du sujet et balance son premier titre "Brain Wash", le lavage de cerveau commence, particulièrement puissant et thrashement redoutable, riffs rapides, tranchants, et parties de batterie de Sky Harris en parfait accord pour ce titre puissant. "Delirium Void" lui, fait son entrée avec une double pédale redoutable et carrée soutenue par des riffs incisifs parfaitement adaptés pour le headbang. Coons quant à lui maîtrise sa voix à merveille sur tous les titres, peut-être mieux que par le passé et les gratteux Jellum/kettner nous balancent de sacrés putain de solos, un des points forts de cet album. Et pour s'en convaincre il n'y a qu'à écouter ceux de "Erased", "Turmoil", et pour ceux qui seraient encore sceptiques, portez l'oreille sur la fabuleuse "Outro" en 10ème et dernière piste, un instrumental, qui pendant près de 3 minutes 40 nous montre tout l'étendu du talent des deux hommes, quelle claque, quelle maîtrise, ça laisse sur le cul !

Après 10 titres de ce calibre, ça prouve une chose, Lääz Rockit ne revient pas pour faire de la figuration, on sent qu'il y a un gros travail derrière, et par la même occasion ils se font plaisir ces types, et le font avec les tripes en plus.
L'album possède également quelques côtés plus nuancés, "Ghost In The Mirror" et son intro calme ou Coons pose une voix plus tranquille, le morceau pourrait faire office de ballade de l'album, enfin fausse ballade, elle n'est en rien super calme non plus. Dans la même veine il y a aussi "Desolate Oasis" débutant à la guitare claire, mélodie d'ouverture très posée fort bien trouvée, qui finira par s'emballer au bout 4 minutes et nous aurons à nouveau droit à un solo royalement exécuté.

Que dire de plus, Lääz Rockit nous revient en 2008, avec sous son bras un disque travaillé, pas de doute là dessus, en espérant qu'ils ne s'arrêtent pas là, chaudement recommandable pour ceux qui aime ce groupe ou tout simplement le thrash, pourvu de solos juste géniaux, de compositions inspirées et d'une prod en béton. Vous pouvez y aller les yeux fermés, retour gagnant, pour un groupe qui aurait mérité et mériterait d'être plus reconnu à sa juste valeur, et prouve aussi que les seconds couteaux sont bien plus intéressants que certaines grosses pontes du genre !

Il n'y a pas que les fans de Guns N' Roses qui ont attendu plus de 15 ans pour entendre un nouvel album studio. Il y a aussi ceux, beaucoup moins nombreux je le concède, de Lääz Rockit. Comme leurs collègues de Death Angel, Exodus et Forbidden, les thrasheurs californiens se sont reformés dans les années 2000. 16 ans après leur dernier opus Nothing'S Sacred (1992), ils nous reviennent avec ce Left for Dead. Et si comme l'indique le titre, on les avait laissés pour mort, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils sont bel et bien vivants.

Le titre introduisant l'album "Brain Wash" est trompeur car il nous replonge dans le heavy/speed d'un album comme Know Your Enemy de 1987. Or Left for Dead donne plutôt dans le mid-tempo et le lourd au niveau du style. Rappelons que Lääz Rockit n'a fait qu'évoluer vers un style toujours plus thrash au cours de sa carrière alors qu'il était au départ sans doute le groupe thrash américain le plus proche du heavy metal traditionnel avec Megadeth. Ceux qui étaient restés avec l'image du sympathique groupe de surfeur californien aux pochettes humoristiques en couleurs comme Tankard risquent de prendre la pierre tombale de l'album en pleine tête. En effet, sur nombre de morceaux ("Delirium Void", "Liar", "No Man"), on n'est pas très loin du Pantera de Vulgar Display of Power. Lääz Rockit a toujours été d'une efficacité redoutable pour nous pondre des riffs bien gras et entraînants de toute façon.
L'un des points forts de cet album est aussi les solos de la paire de guitaristes Jellum / Kettner particulièrement inspirés sur Left for Dead. Ils n'ont rien perdu de leurs qualités comme leurs potes de Testament dans ce domaine depuis les années 80, au contraire d'un Kirk Hammett ou d'un Kerry King, c'est un avis personnel. Le seul petit bémol de l'album réside dans la voix de Michael Coons qui a perdu un peu dans les aigus mais cela ne gênera pas les plus jeunes qui découvriront le groupe avec cet album. Disons que proche d'un Blitz de Overkill à l'origine, il est plutôt proche de Tom Araya à présent.

Lääz Rockit continue donc sa carrière, reprenant là où ils s'étaient arrêtés en 1992, pas de place pour la nostalgie avec cet album bien ancré dans son époque. Même si l'année a été éprouvante pour le porte-monnaie du thrasheur avec les sorties de Metallica, Testament, Death Angel, Exodus...etc..., il serait dommage de passer à coté de cet excellent album car headbanging et séances d'air guitar assurés devant vos amplis au programme.