Leather Terror

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16/20
Nom du groupe Carpenter Brut
Nom de l'album Leather Terror
Type Album
Date de parution 01 Avril 2022
Labels No Quarter
Style MusicalElectro Metal
Membres possèdant cet album29

Tracklist

1.
 Opening Title
 02:08
2.
 Straight Outta Hell
 03:21
3.
 The Widow Maker (Feat. Gunship)
 03:55
4.
 Imaginary Fire (Feat. Greg Puciato)
 04:21
5.
 ...Good Night, Goodbye (Feat. Ulver)
 04:11
6.
 Day Stalker
 03:44
7.
 Night Prowler
 02:59
8.
 Lipstick Masquerade (Feat. Persha)
 04:11
9.
 Color Me Blood
 03:39
10.
 Stabat Mater (Feat. Sylvaine)
 04:10
11.
 Paradisi Gloria
 04:05
12.
 Leather Terror (Feat. Johannes)
 04:13

Durée totale : 44:57

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Carpenter Brut


Chronique @ Eternalis

06 Avril 2022

Une réussite totale [...] nous attendons déjà une conclusion pour parfaire une trilogie qui s’annonce déjà essentielle

“Il n’y a pas de destin, juste ce que nous en faisons”
John Connor

Commencer une chronique sur une citation de John Connor ? Vraiment ? Quelle idée saugrenue … ou alors est-ce cette introduction qui évoque le travail de Brad Fiedel sur la saga culte de l’homme contre la machine qui inspirera mon choix. Difficile d’en être certain (et, soyons honnête, l’important est ailleurs).

L’important, c’est la sortie de "Leather Terror". Là où son prédécesseur était sorti de nulle part, créant la surprise alors même que le futur du combo après "Carpenterbrutlive" semblait en suspens, ce second volet de la trilogie Leather se sera fait attendre. Des teasers, des extraits, la bande originale de "Blood Machines" pour patienter … mais le voilà enfin. Franck Hueso (aka Mr Carpenter) avait déjà prévenu ; ce nouvel opus serait plus intense, plus violent, plus dark. Le personnage posé (Bret Halford), il prend désormais ses habits de tueur en série, ne réussissant pas à parvenir à ses fins. Cet état de fait implique forcément une composition plus compacte, plus brute, que l’on devinait encore plus organique, à même de définitivement se séparer de la synthwave glaciale, répétitive et hypnotique du premier ep. Suite logique de "Leather Teeth", l’album arbore encore plus de chant, se déploie autour de compositions aux structures bien définies, plus matures et directes. Chacun jugera l’accessibilité de la chose, puisqu’il est évident qu’il se dégage plus de violence qu’à l’accoutumé (après tout, une bonne partie de la fanbase de Carpenter Brut provient du metal qui ne sera aucunement rebuté par cette évolution) mais l’album coule de source, défile à vitesse grand V alors que jamais l’homme n’avait encore proposé de disque atteignant les 45 minutes. Preuve d’une réelle maîtrise de son art et d’une totale appréhension de son nouveau terrain de jeu.

"Imaginary Fire", qui fut le premier extrait, est l’exemple parfait de ce à quoi vous pouvez et devez vous attendre avec "Leather Terror". Un morceau à la structure rock, un Greg Puciato absolument dantesque comme à son habitude (quel chanteur !) autant dans son chant clair si typique que ses hurlements à la The Dillinger Escape Plan et surtout cette sensation d’écouter des riffs de synthés. Conscient d’être attendu au tournant sur la puissance, la solution de facilité aurait pu d’inviter Adrien (Grousset, Hacride / Erei Cross) pour ajouter de véritables guitares sur le titre. Même si l’on sait que le guitariste fera son retour avec le projet sur scène, Hueso a pris le parti de n’intégrer aucune guitare pour la partie studio, d’épaissir le son grâce à de multiples couches de synthétiseurs pour un résultat proprement impressionnant de densité et de puissance heavy. Le ton est donné. Carpenter Brut ne fait pas les choses comme les autres, explore les possibilités de l’électronique pour la rendre plus puissante et brute que jamais.
C’est flagrant sur "Opening Title", justement aux allures de Terminator, qui monte en puissance mais instaure déjà un climat angoissant, sombre et lourd. Tout explose littéralement sur un "Straight Outta Hell" résonnant déjà parmi les compositions les plus violentes de Hueso. L’intensité monte d’un cran, les samples de batterie laissent déjà envisager la claque live que sera le titre, la sensation de se faire broyer par de multiples couches synthétiques est prédominante et l’absence de chant ne rend pas moins la structure évidente, symbole d’une violence prête à se déverser dans l’esprit tourmenté de notre cher Bret.

Sans faire de track by track, "Leather Terror" pourra se targuer d’être beaucoup de choses à la fois. Autant le plus violent, le plus puissant et le mieux produit que le plus varié et riche, faisant de ces 45 minutes un opus cohérent et se tenant, là où "Leather Teeth" pouvait paraître trop court avec ses 33 minutes.
On sera évidemment en terrain connu avec l'enchaînement de "Day Stalker" qui rappelle les eps (la sonorité du beat particulièrement de ce qu’on avait dans "II") dans son caractère lancinant et hypnotique suivi d’un "Night Prowler" beaucoup plus radical et punchy, qu’on pourrait rapprocher dans l’esprit d’un "Turbo Killer" ou d’un "Division Ruine", le côté inquiétant en plus. Idem concernant un "Color Me Blood" trippant qui n’est pas sans rappeler les sensations d’un "Hang’Em All". Néanmoins, c’est bien du côté chanté que les choses prennent de l’ampleur. Car "Leather Terror" possède la moitié de sa tracklist chantée, avec forcément autant de guests pour un résultat propulsant véritablement l’opus dans une autre dimension.

"…Good Night, Goodbye" reprend la collaboration avec Garm pour une composition crépusculaire et mélancolique. La magnifique voix du norvégien (accompagné par son claviériste) rapproche la composition du répertoire récent d’Ulver et incarne totalement les doutes du personnage sombrant dans sa nouvelle vie. A l’inverse, "The Widow Maker" avec le chanteur de Gunship (un autre groupe de synthwave français) se veut plus accessible, pop et entraînant et prend déjà des allures de “tube” tel qu’on peut le concevoir chez Carpenter Brut. Un refrain imparable, une mélodie qui reste en tête, un break central tout en nuances et une répétition finale du thème pour headbanger comme un dingue en live. "Lipstick Masquerade" se veut la vision la plus 80s du combo, avec la présence d’une chanteuse (Persha) qui a elle-même postulée pour chanter sur l’album dans un genre proche d’un Madonna sous amphétamines électroniques. C’est encore bien différent du cryptique "Stabat Mater", presque ritualiste et solennel, hanté par la chanteuse norvégienne Sylvaine qui semble déclamer une longue litanie mortuaire. Une sombre accalmie avant le feu d’artifices final qu’est le surpuissant "Paradisi Gloria", tissant sa mélodie poisseuse pour la faire gonfler petit à petit et la rendre de plus en plus intense. Initialement black metal, le title track a finalement évolué vers une composition plus cohérente avec l’album mais demeure le titre le plus agressif, avec un véritable batteur (Ben Koller, Converge / Killer Be Killed) et surtout Johannes Andersson (Tribulation) au chant hurlé. Le personnage voit sa fin arrivée, la colère explose et Carpenter Brut se donne à coeur joie de faire de ce final un titre purement metal dans lequel les guitares sont habilement remplacées par des claviers toujours plus épais et lourds.

Difficile de faire un album sonnant plus comme une (re)définition totale du genre Carpenter Brut. Chef de file de la synthwave depuis plusieurs années, le projet de Franck Hueso se permet de redéfinir ses propres codes, d’être toujours plus intense et puissant là où d’autres au contraire se font plus pop, plus électroniques ou cinématographiques (Perturbator par ex, ou Gost qui alterne violence quasi black à new-wave retro). Une réussite totale, à laquelle nous attendons déjà une conclusion pour parfaire une trilogie qui s’annonce déjà essentielle dans le genre pour les années à venir. Essentiel on vous dit.

3 Commentaires

11 J'aime

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Groaw - 09 Avril 2022:

Un groupe que la plupart de mes amis vouent presque un culte alors que pour ma part, j'ai toujours trouvé leur musique assez terne. Je ne sais pas, ça manque d'une identité et surtout d'un dynamisme que je recherche principalement dans l'électro et le metal. A titre de comparaison, je préfère mille fois un The Algorithm qui est parfois dans le démonstratif mais où la variété des mélodies est omniprésente alors que pour Carpenter Brut, c'est un chemin d'un point A à un point B sans grands bouleversements. J'admire l'aspect mélancolique que l'on retrouve dans une grande partie de leur discographie et le lyrisme est aussi un grand point positif dans leurs compositions.

A la lecture de ton écrit, j'ai l'impression qu'il y a plus de prises de risques et surtout bien plus d'énergie que sur les précédentes toiles. Je pense laisser une seconde chance à la formation, en espérant ne pas être une fois de plus refroidi.

Merci pour la chro :)

melpo - 24 Juin 2022:

Merci pour la chronique. Voilà un genre de musique que je ne connais quasiment pas. L'alchimie entre des mélodies dansantes et la brutalité et la rage est très bien réussie. Une excellente découverte pour moi. 

corpsebunder50 - 06 Mai 2023:

Une approche beaucoup plus "metal" sur cet album. J'aime bien l'image de "riffs au synthé" comme tu l'exprimes dans ta chronique. Un bon album, qui montre que Carpenter Brut sait aussi évoluer dans son couloir.

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