Leather Teeth

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Carpenter Brut
Nom de l'album Leather Teeth
Type Album
Date de parution 23 Fevrier 2018
Labels No Quarter
Style MusicalElectro Metal
Membres possèdant cet album35

Tracklist

1.
 Leather Teeth
 03:52
2.
 Cheerleader Effect
 03:37
3.
 Sunday Lunch
 03:15
4.
 Monday Hunt
 02:55
5.
 Inferno Galore
 03:49
6.
 Beware the Beast
 03:45
7.
 Hairspray Hurricane
 05:31
8.
 End Titles
 05:23

Durée totale : 32:07

Acheter cet album

 $44.16  20,11 €  31,99 €  £28.99  $20.69  36,12 €  34,48 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Carpenter Brut


Chronique @ Eternalis

09 Mars 2018

On sent déjà Carpenter Brut évoluer, devenir plus organique et moins froid qu’à ses débuts


« En tout homme résident deux êtres : l’un éveillé dans les ténèbres, l’autre assoupi dans la lumière »
Khalil Gibran

Voilà une citation qui pourrait résumer les sensations et les émotions qui nous assaillent à chaque fois que nous réécoutons, inlassablement, les trois premiers eps de Carpenter Brut. Un alliage de lumière et de ténèbres, d’optimisme et de noirceur, cette coloration kitsch que le groupe réclame des années 80 dans laquelle il est capable de placer des ambiances malsaines, voir dérangeantes parfois.
Propulsé peut-être même bien plus haut que ce que B.Carpenter (Franck Hueso) imaginait à l’origine, les deux premiers eps firent rapidement des émules sur le net pour ceux qui recherchaient un electro crade et glauque tout en y trouvant un groove énorme, une envie de taper du pied évidente et surtout un côté 80s qui fit une grande partie de son image. Etrangement, c’est dans le public metal que cette vague synthwave va trouver le plus de retentissement, probablement parce que certains auditeurs recherchaient autre chose. Un troisième ep viendra conclure une trilogie qui sortira rééditée en vinyle de multiples fois (toujours sold out après quelques heures) avant de trouver un deal avec No Quarter Prod et le projet deviendra un duo pour tourner intensément, avant de se transformer en trio pour devenir un véritable groupe live avec claviériste, guitariste (Adrien Grousset, Hacride) et batteur (Florent Marcadet, Klone, Hacride, Step in Fluid). Plusieurs tournées, pendant plus de deux ans qui trouvera son aboutissement dans un album live très réussi et représentatif de la qualité et de l’intensité de Carpenter Brut en live.

Cependant, quelques mots du géniteur comme quoi son bébé devenait un peu trop sérieux et professionnel et certains visuels (surtout la pierre tombale avec écrit « RIP – 2017 » au dos de Live) semaient le doute sur un éventuel avenir créatif et studio à ces trois eps qui auraient très bien pu rester isolés, comme des coups d’éclats qui jamais ne trouveraient de suite.
C’est un peu de nulle part que sort "Leather Teeth" finalement. Certes, des indices sous-entendaient de nouveaux titres mais le cd est disponible sans réelle promotion préalable (ce fameux effet de surprise qui n’existe presque plus jamais désormais, puisque les labels préfèrent teaser la moitié d’un album avant sa sortie) tandis que le vinyle sera édité dans deux mois. Tout ceci en sachant que "Leather Teeth" est un concept annonciateur d’une nouvelle trilogie. Le visuel est fidèle au groupe. Il est annoncé comme la bande originale d’un film qu’il reste à tourner (avec trente ans de retard !) où un ado va monter un groupe de heavy metal pour séduire la plus belle nana du bahu. C’est kitsch, assumé et permet de placer le contexte. Mais musicalement ?

Carpenter Brut est reconnaissable entre mille dès les prémices du title-track. Un sample intriguant, un riff gras et velu, une multitude d’effets sonores mais surtout une base rythmique qui semble plus réfléchie, plus pensée. Bien que Florent Marcadet ne soit pas directement mentionné en tant que compositeur, il est indéniable que son rôle de batteur a forcé l’écriture à l’intégrer, lui conférant un rôle plus fort, en témoigne les multiples descentes de toms (électroniques) et les passages où les riffs lourds et étouffants sont accompagnés d’un beat écrasant. Ce premier titre nous amène en terrain connu, dans lequel l’artiste excelle et qui servira de parfait dynamiteur pour entamer les futurs concerts. Cependant, si l’on pouvait craindre qu’il soit difficile d’évoluer dans ce genre musical, c’était sans compter sur la créativité du programmeur présent.
Délaissant sensiblement la noirceur des deux premiers eps ("Wake Up the President", "Looking for Tracy Tzu") ou la mélancolie qui pouvait en découler (la géniale "Hang’Em All"), "Leather Teeth" se fait donc plus lumineux sans pour autant être foncièrement optimiste. Globalement plus rock et « live » dans son approche, il bénéficie également de deux titres chantés par des invités de marque, à savoir Garm (Kristoffer Rygg, Ulver, Arcturus) et Mat McNerney (alias Kvohst, Hexvessel), connu des sphères black metal ou expérimentales. "Cheerleader Effect" ouvre le bal, avec son texte écrit par Yann Ligner (Klone, interprête de Maniac sur l’album live) et l’interprétation tout en nuances de Garm au chant. Très mélodique, le titre place de belles lignes de basse et possède ce côté dansant qui émanait déjà de l’ep III sur certaines compositions. Difficile de ne pas craquer sur le break et ses sonorités qu’il est bien difficile de s’enlever dans la tête après quelques écoutes. Quant à "Beware the Beast", les guitares y sont plus en avant (le riff d’ouverture) et la volonté de mixer en retrait les lignes de chant donne un coté très old school à une chanson au refrain entêtant qui sent vraiment les fins de films des années 80s quand tout s’accélère et devient un peu fou. Ce sera encore plus le cas sur "Hairspray Hurricane" et ses soli, ses samples lourds sur lesquels il semble évident d’headbanger ou encore son break ténébreux et rétro-futuriste où l’apport de Florent apparait encore comme énorme. Une certaine agressivité que l’on retrouve également sur l’énorme "Monday Hunt" et ses passages quasi thrash, guidés par une mélodie synthétique qui sonne comme une marque de fabrique de Carpenter Brut. Il en est de même avec "Inferno Galore" qui aurait pu ouvrir Ep II ou III pour son côté funky et ses loops électroniques. On pourrait être, lors des premières écoutes, plus réservé sur "Sunday Lunch" (qui donne l’impression d’être écouté sur une bande au début, avec le son typique de la cassette avec le son ralenti) qui parait bien lumineuse et éloignée du groupe mais qui s’inscrit très bien dans le côté plus funk de ce disque, les parties de guitares y ayant là encore un plus grand rôle.

Il est déjà temps de se quitter sur un "End Titles" plus traditionnel, aux lourdes sonorités darksynth, après seulement trente-trois minutes. Plus long que les eps, plus court qu’un véritable album, "Leather Teeth" est le premier pas d’une nouvelle trilogie que nous nous tardons de découvrir dans son intégralité. On sent déjà Carpenter Brut évoluer, devenir plus organique et moins froid qu’à ses débuts. Les instruments y ont un plus grand rôle, bien que Franck reste évidemment le maitre à bord, et que l’ensemble s’ancre dans un monde électronique et globalement assez inhospitalier. Pourtant, des brides de lumières percent là où les ténèbres étaient reines il y a encore quelques mois. Difficile de savoir de quoi l’avenir sera fait, mais "Leather Teeth" est un délice synthwave qu’il serait bien dommage de se priver. Avec le dernier impressionnant ep de Perturbator ("New Model", dans un genre beaucoup plus sombre et industriel), Carpenter Brut survole la concurrence dans son domaine. Ne les ratez pas en live, c’est encore plus jouissif !



6 Commentaires

8 J'aime

Partager

JeanEdernDesecrator - 12 Mars 2018:

Pour couper la poire en deux, on pourrait dire que c'est de l'électro avec un esprit metalloïde glamouresque.

C'est très barré, et au moins, ils se contentent pas de jouer sur une étiquette....

David_Bordg - 12 Mars 2018:

ok ok je me preter au jeu et je vous dirai ce que j'en pense! Mais la présence de GARM dont je suis fan absolu (ARCTURUS et ULVER sont deux groupes fabuleux et que j'adore depuis longtemps) me rassure pleinement et j'aime beaucoup les groupes francais alors allons y.

mechant - 08 Décembre 2018:

C'est vraiment 1 formation agréable à écouter. 

1 touche de jean Michel jarre couplé au justice, kavinsky...avec 1 fond metallisant....pas mal du tout.

Merci pour la chronique

 
Adxbbr - 17 Juillet 2019:

Excellent album, bien fun si on est resté bloqué dans les 80's ! Il est évident que le groupe est inspiré par Moroder mais en plus dur, notamment sur les rythmiques. Bah on peut le considérer comme le plaisir coupable entre le dernier techno trash ou le "nouveau" revival zeppelinien. En fait ils me font penser à Depeche Mode que j'ai détesté durant la new wave et dont je rédécouvre passionnément la période dark de "Black celebration" à "Violator"

En tout cas, les extraits publiés sur Y******be au Hellfest 2018 montrent des metalleux devenir complétement fous-furieux durant leur concert. "Support the french touch !" qu'ils disaient

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire