Après le dangereusement malsain «
Stormcrowfleet » le groupe par excellence du funeral-doom revient en cette année 1997. Et une chose est sûre, ils n’ont pas changé de registre musical. C’est toujours aussi malsain et poisseux et l’on est très vite emmené dans une descente sans fin dans les abysses de la tristesse et du découragement. Et pour ça, le groupe excelle dans la matière. Comment imaginer aussi noir, aussi suintant dans cette musique que même un croque-mort refuserait de jouer durant un enterrement.
La force de
Skepticism, c’est son claviériste, les parties d’orgue sont oppressantes (apparition d’un violon monolithique sur « Aether ») comme jamais, ce rythme funéraire (fausses fins à l’appui). La batterie se fait plus tambour que ce soit au niveau du son que de la marche. Les guitares se complaisent à jouer des accords simples aussi désespérés que de retrait par rapport aux claviers, ceux-ci structurent l’ensemble et la voix n’est plus qu’une sorte de murmure rauque venant du monde des morts.
Tout cela fait qu’en sorte, que
Skepticism est l’incarnation de la faucheuse. Point de mélodies, sinon elles sont détournées ou infectées, le magma qui se dégage de ces six titres (un de plus et cela aurait été la catalepsie) est clairement synonyme de mort. On peut néanmoins sentir une certaine influence à l’égard de Baudelaire, notamment ses poèmes sur la
Mort. Cela respire tellement cette sensation mortuaire mais pas vraiment l’aspect nécrologique en tant que tel, on a plus l’impression d’assister à l’extinction d’une vie sur chacun de ces titres, assez long (entre six et dix minutes).
La plus nette différence entre cet album et «
Stormcrowfleet » c’est le son, légèrement supérieur, rendant l’écoute de « Lead & Aether » moins indigeste. Cela étant dit, l’ambiance est telle, que le fait d’écouter un album de
Skepticism donne toujours un sentiment de malaise et tant pis si l’on me prend pour un fou, je trouve que la musique du groupe est belle. D’une certaine manière, mais il me semble percevoir une beauté macabre au sein de la musique désespérée de ces doomers américains. Et même si les titres sont assez répétitifs, ce qui est normal voir logique avec le doom, la musique de
Skepticism se vit comme une chape, une vague, un voile mortuaire et sinistre.
Lugubre et funèbre, « Lead & Aether » fait partie de ces disques de funeral-doom que l’on ne peut oublier après écoute. Un voyage macabre et magnifique dans la vallée de la mort.
Svartolycka
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