“La seule chose absolue dans un monde comme le nôtre, c’est l’humour”
Albert Einstein
Citer Einstein quand on commence une chronique de
Ultra Vomit, il fallait oser. Et bien voilà, c’est fait !
Le bande à Fetus ne possède pas la plus grande vitesse de croisière question sortie d’albums mais il faut dire qu’ils ont beaucoup tourné, que le confinement est passé par là et que, là où le délire aurait très pu s’arrêter après "Objectifs Thunes", le quatuor est encore là.
La sortie de "
Le Pouvoir de la Puissance" est un petit événement dans nos contrées et va forcément faire parler, qu’on aime ou qu’on déteste, qu’on se marre ouvertement de leurs conneries ou qu’on trouve justement que leurs pitreries ont assez duré.
La question restera toujours la même : est-ce que c’est toujours drôle ?
17 titres (dont une bouse, mais comme ça parlera bien de caca à un moment, c’est peut-être un message caché), des parodies qu’on attend de découvrir mais toujours une production de folie signée Fred Duquesnes qui confère déjà à l’album un son en béton armé. Musicalement, les gars de
Ultra Vomit sont toujours autant en place, ça joue sacrément bien et leur permet justement l’insolence de pouvoir jouer n’importe quoi, à n’importe quel moment et d’enchainer les plans et les genres avec une facilité déconcertante !
"
King of Poop" ouvre l’album justement avec un riff efficace, un côté pop rock assumé et surtout une présentation hilarante de chacun des membres (“...et leur principale qualité, c’est l’humilité !”), pas mal de samples et un message simple. “Achète ce putain de disque”. Subtilité toujours mais ce n’est que le début ! Comme souvent avec l’humour, chacun aura ses préférences mais il faut aussi dire que l’effet est probablement moins immédiat ici et qu’il faut quelques écoutes pour s’habituer à tout ça.
On évoquera le démentiel “Le Coq” sous forme de hardcore enervé où le groupe, à l’instar de "Cannidal
Corpse", fait chanter un sample de coq sur le groove de guitare et surtout, de façon ultra efficace.
Flockos a parlé de plus d’un an de travail sur le disque et plus de 3 mois en studio et quand on voit la qualité finale, d’un point de vue technique, on voit bien que les choses n’ont pas été laissé au hasard (le fait de rentrer dans le délire est un autre débat).
On parlera forcément du déjà impactant "Doigts de
Metal" entre Orelsan et gros metal qui tabasse entre
Gojira /
Pantera /
Machine Head avec un refrain émo qui parle du fameux signe des cornes (conceptuel n’est-ce pas ?) et quelques cris bien guturraux comme Fetus les maitrise toujours aussi.
Côté franche réussite, l’énorme "Tikawahukwa" sur la substance noire en singeant
Sepultura / Soufly avec une maîtrise totale, ajoutant ce qu’il faut d’aspect tribal et de percus pour sonner comme les brésiliens (“Un petit café ou quoi … ?” et la connerie sur le décès juste après). On parlera également de "Patatas Bravas" et son thrash (avec
Crisix) survitaminé (quel riff bordel) hurlant leur rage sur la cuisson des patates espagnoles (dont l’intro rappelle forcément "Takoyaki" de l’album précédent). On ira aussi vers un "Mouss 2
Mass" avec justement Mouss de
Mass Hysteria en invité, pour un titre écrit comme un boeuf pendant le Gros 4 mais possédant un break destructeur dans le pur genre metal alternatif sur un texte plein d’auto congratulation.
On appréciera aussi les débilités fécales d’un "GPT" (rien à voir l’IA) qui est beaucoup trop groovy (honteux de garder ce refrain indus en tête aussi longtemps) puis leurs excuses publiques ensuite avec "Mollo sur le Caca" dans un rock moderne où ils promettent que vraiment, ils ont essayé d’être subtils.
A côté de tout ça, on pourra parler de quelques ratages, comme un "Ricard Peinard" pas très drôle ni réussi (parodie de Renaud), un "Mortal Konkass" qui balance juste des gros riffs sur du
Mortal Kombat mais qui manque d’un vrai effet ou encore A.N.U.S qui termine l’album avec du Indochine mais sans que ce soit vraiment drôle cette fois-ci.
Heureusement, on se rattrapera sur d’autres titres sympas mais déjà entendus ("Ultrüs Crew" comme un "
Anthracite" en moins drôle ou "Auto-Thunes" qui, sous forme d’un Grunge à la
Nirvana, retrace la recette d’un tube à pognon). "Toxoplasma Gondii" est le côté black metal de l’album mais rappelle bien trop "Maïté Ravendark" et Mountains of Maths"" pour vraiment être kiffant. Le titre éponyme surprend dans sa parodie de
Manowar /
Rhapsody avec un break chanté par Johnny sur un texte délicieusement débile mais tellement ancré de série B qu’il est un parfait étendard de l’album !
Bref. "
Ultra Vomit et
Le Pouvoir de la Puissance" fait toujours rire. C’est efficace, second (dixième) degré, bien joué, super bien produit et bon enfant. Ny cherchons ni intelligence, ni messages cachés et encore moins un côté dénonciateur.
Ultra Vomit est con jusqu’au bout de ses cheveux et ça lui va très bien. Mais est-ce que chaque humoriste fait rire sur chaque vanne ? C’est pareil ici mais ça reste un parfait anti dépresseur pour se dérider pendant une heure. Thanks guys !
J'ai eu du mal avec GPT, mollo sur le caca & A.N.U.S. J'ai trouvé le trait plus (trop ?) appuyé que d'habitude.
Pour le reste, j'ai adoré l'album !
Faudra que j'écoute au complet, mais j'avais écouté quelques titres sur youtube, et je m'étais emmerdé musicalement et lyriquement
C'est marrant Mortal Konkass est une de mes chansons préférées , comme quoi il en faut pour tous les gouts § Mais je te rejoins , il faut plusieurs écoutes pour apprecier pleinement le travail sur cet album !! Merci pour ta chonique .
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