Ce que l’on peut dire au moment de la chronique, c’est qu’
Hacride a su nous proposer deux albums de qualité, mais deux albums finalement assez différents. La tendance voudrait que ce troisième opus suive cette logique et nous offre une autre direction. Il n’y a même pas besoin de mettre la galette dans le mange-disque pour s’en rendre compte. La pochette annonce un disque viscéral à souhait et c’est surtout les 15 minutes annoncées du titre d’introduction, « To Walk Among
Them », qui font saliver. En effet il faut en avoir pour lancer son album avec le titre le plus long jamais écrit par le groupe. Même si je trouve que c’est un grand risque pour étendre sa popularité, c’est aussi un coup de génie pour tous ceux qui adorent déjà le groupe ou qui vont l’adorer. Ne soyez pas apeurés par ce titre, il révèlera tellement de bonnes choses (et l’album aussi) que ça serait dommage de passer à côté. En gros si il devait y avoir un résumé assez simpliste de la musique contenu dans ce
Lazarus (pour ceux qui ne connaissent pas encore ce groupe), ça serait une base de
Neurosis et
Meshuggah (comme précédemment) sur laquelle
Hacride a construit son château. Lâchons-le, le disque français de ce premier trimestre……
Il y a tellement de choses qui ont évolué que je ne sais même pas par où commencer. Avant de me lancer dans la description de la musique, je vais parler un peu du son qui a changé depuis
Amoeba. En effet, il est devenu plus glacial mais dans le bon sens du terme.
Plus indus, plus sombre, on sent que le groupe a énormément travaillé son son afin de proposer quelque chose de novateur (pour eux). Le résultat est un disque aux ambiances plus malsaines, où les guitares sont chirurgicales (tant les guitares acoustiques qu’électriques), et les samples rendent l’ambiance générale oppressante à souhait. Avec cette évolution il y avait quand même un risque non négligeable mais il faut dire que le talent de nos compatriotes n’est plus à prouver, en témoigne ce terrible « To Walk Among
Them ».
A lui seul, ce titre justifie l’achat de l’album. Je comprends mieux pourquoi le disque s’ouvre sur cette pièce de 15 minutes. Les arpèges de guitare acoustique sont magnifiquement soulignés par des samples de très grande qualité. L’on se prend dans le premier quart de 100%
Hacride et ce n’est qu’après une baisse de tempo que les choses sérieuses commencent. Le côté indus ressort bien et l’ambiance est tout simplement prenante. Les mélodies sont très belles et l’on peut dire qu’Adrien Gousset ne se ménage pas. Ca a du bouillonner dans sa tête. Une seule attente, le live…. Le second titre, «
Act Of God » va avoir du pain sur la planche car il ne faut pas mollir. Ce n’est nullement le cas, et ce même si le titre ne fait pas 15 minutes. Les ambiances, toujours soutenues par la guitare acoustique, sont redoutables d’efficacité. Le titre éponyme continue le travail de sape en nous proposant des samples terrifiants. Aux influences citées plus haut, j’aurais envie de rajouter
Ministry et
Black Sabbath. En effet sur une base lourde à la
Black Sabbath se rajoute la folie de
Ministry, des parties éthérées à la
Neurosis et un gros coup d’avoine polyrythmique à la
Meshuggah. J’en vois plein qui salivent, je salive aussi.
Le côté
Neurosis est mis en avant avec l’instrumental « Phenomenon ». Comment la décrire, je ne sais pas vraiment, disons que l’écouter est la meilleure chose à faire. «
World Of Lies » se place dans la même veine que «
Act Of God ».
Plus brutal que le reste, ce titre fera des émules parmi les fans de la première heure. «
Awakening » est probablement mon second titre préféré sur
Lazarus après l’opener « To Walk Among
Them ». Le côté atmosphérique exacerbé et sa rythmique surpuissante font mouche. Certains passages tout en feeling limite jazzy sont aussi surprenants qu’excellents. La maîtrise est de mise. Arrive le dernier titre « My Enemy ». J’aurais envie de dire déjà la fin, mais quelle fin. Neuf minutes en guise de dessert. Là aussi l’accent atmosphérique est très prononcé et l’on se laisse gentiment couler au fond de l’océan. MAGNIFIQUE FINAL !!!!!!!
Il y a donc beaucoup de choses qui ont changé sur ce disque et pas seulement au niveau du son. En effet, la musique a changé et la manière d’aborder celle-ci a changé. Une vague d’épuration est passée par là et nous avons gagné en intensité (voire en « sensibilité »). Les plans de batterie se sont épurés, la basse est moins présente mais c’est surtout Samuel Bourreau qui impressionne. Son chant n’aura jamais été aussi clair et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un putain de chanteur.
Plus à l’aise dans le chant clair, il pourrait contribuer à lui tout seul à l’ambiance sombre de
Lazarus. C’est donc dire la qualité de son chant si il arrive à faire un sombre avec un chant clair.
Un grand, un très grand disque qui fera date dans l’histoire du groupe.
Hacride est appelé à devenir un grand de France et pourquoi pas du monde. Je pense que lorsque le point final de cette chronique sera mis je vais y retourner et reprendre une bonne dose de
Lazarus. Allez encore un petit coup : UN TRES GRAND DISQUE !!!!!!!!!!!!!!
18/20
c'est le surveillant de mon lycée XD
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