Né sur le sol de cette Allemagne qui nous émerveilla tant lorsqu'elle fut capable de s'extraire, en un sursaut salutaire, de ce conservatisme dans lequel elle excellait pourtant tant,
Metal Law tente de faire revivre, en un mélange contemporain empreint d'un conservatisme passéiste évident, une époque révolue. Pour ce faire il nous propose un Heavy
Metal traditionnel, empreint de certaines aspirations Speed
Metal, qui, s'il n'a pas grand intérêt d'un point de vue d'une quelconque évolution artistique, saura assurément trouver son public. Et ce d'autant plus que ce nouvel album,
Lawbreaker est indéniablement attachant.
Mais ne soyons pas prompt à conclure et commençons donc par dresser le portrait d'un groupe qui se forme en 1997, sur une l'initiative du guitariste et chanteur Karsten Degling en prenant le nom de Reudig, avant de changer pour celui de
Rapid Fire plus en adéquation avec la musique proposé, et qui finalement adopte celui de
Metal Law. Au fil des ans la formation va acquérir une certaine réputation qui se concrétisera, après, aussi, divers changement de line-up, par la naissance d'un premier véritable album
Night of the Wolf (2007). Et c'est sous le titre de
Lawbreaker (2008) que sortira la suite de ce premier chapitre.
Bien évidemment, eu égard à la nature profondément intransigeante de ces artistes (Karsten Degling ayant toujours refusé le moindre compromis quant à son expression musicale) et eu égard, aussi, au conformisme déjà évoqué, il ne faudra attendre de cette nouvelle œuvre aucune révolution, aucune découverte miraculeuse, ni même aucun titre suffisamment original pour être de nature à éveiller en nous autre chose qu'un ressenti, certes, agréable mais nullement déterminant.
Ceci étant dis,
Lawbreaker est donc un opus sans prétention autre que celle de nous faire partager le plaisir fondamental d'une musique simple. A ce titre l'objectif est pleinement atteint. En effet, de ce Heavy
Metal aux aspirations quelquefois Speed, que n'aurait sans doute pas renié Iron Maiden,
Accept,
Manowar,
Judas Priest et autres
Running Wild, ces musiciens nous délivrent quelques moments indéniablement séduisants pour qui ne jugera pas ce conservatisme rétrograde trop rédhibitoire (Crusaders of the Light et son remarquable final à la guitare acoustique,
Lawbreaker, le prompt
Metal Law, un The Caravan typiquement germanique, ou encore, par exemple,
Metal Is Forever dont les premiers moments nous évoquent indiscutablement la musique de
Steve Harris et de ses comparses et dont certains autres passages nous rappellent plutôt celle de Joey DeMaio et de ses acolytes).
Dans cette appréciable errance au cœur de l'immobilisme artistique de
Metal Law, seule la ballade Heroes
Never Dies vient dénaturer nos bonnes sensations. Le titre, malgré un travail vocal (avec, peut-être, une petite réserve sur les aigus extrêmes finaux) et guitaristiques (tant sur les soli que sur les passages acoustiques) remarquable, ne parvient pas à nous convaincre totalement.
En parlant des travaux de cordes de Karsten Degling et de Thomas Parchem, impossible de ne pas évoquer la qualité générale des soli de l'ensemble de cet album. Jamais pédant, chacun d'entre eux apporte véritablement quelque chose aux morceaux dans lesquels ils s'intègrent parfaitement.
Lawbreaker, deuxième album des Allemands de
Metal Law, nous propose donc un voyage dans le passé, recouvert d'un minimum de modernisme pour ne pas paraître désuet. De ces titres plaisant au Heavy
Metal suranné, pourvu parfois d'accélérations nous menant vers un Speed
Metal classique, il nous délivre donc un travail fort respectable qui, sans nul doute, ne changera pas la face du monde artistique mais qui nous procurera suffisamment de plaisir pour ne pas être, tout à fait, anecdotique.
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