Pourquoi voudriez-vous qu'une formation aussi encline à l'immobilisme nous offre autre chose que l'expression de ce qu'elle fait de plus conservatiste ? S'étonner qu'un groupe allemand ayant, depuis à peu près toujours, affirmé son amour pour le Heavy
Metal classique et traditionnel s'enferme dans une posture aussi, comment dire, inébranlable que celle qu'elle à toujours défendue reviendrait à s'étonner de la fraicheur de ces mois de décembre en Sibérie. Et ce d'autant plus lorsque ce même groupe germanique aura trouvé un interlocuteur, à savoir dans le cas qui nous intéresse ici (et j'y viens...doucement mais j'y viens...) le label ultraconservateur
Metal On
Metal Records, à peu près sur la même longueur d'onde que lui. Tout ça pour dire que ceux qui s'attendent à être bouleversés par le contenu de ce
Hellrider, nouvel opus de
Metal Law, déjà, sont des êtres étranges totalement abscons pour moi et, ensuite, seront déçus tant ce disque nous propose exactement, mais alors exactement, ce que l'on attend de lui.
Pas de changement donc pour ce groupe de Heavy
Metal traditionnel dont les travaux s'inspirent toujours autant ici de ceux des
Manowar,
Virgin Steele et autres Iron Maiden. Un propos qui saura, toujours encore, sans aucun doute, contenter les adeptes convaincus des
Majesty,
Metalforce (oui, je sais...je sais...) et autres
Ross The Boss.
Toutefois, quand je dis qu'aucun changement ne sera venu troubler la quiétude de cette formation, ce n'est pas tout à fait vrai puisque elle aura subi quelques départs, et quelques arrivés aussi, en son sein et que, mis à part un Karsten Degling toujours fidèle au poste, les autres, tous les autres, auront cédé leur place.
Exit donc Ingo Creß, Thomas Parchem et Michael Dobbertin, bienvenu à Maximilian Schulz, Gino Cutolo et Mario Bergfelder.
S'agissant du contenu à proprement parler de cet opus, chacun en pensera bien ce qu'il voudra, mais, me concernant, je trouve un peu dommage qu'il faille attendre le troisième morceau, Thundergod, avant d'entendre enfin le groupe laisser déferler la fougue de cette musique vive et véloce très empreinte des travaux de
Manowar et autres
Virgin Steele qui nous avait tant enthousiasmé 8 ans auparavant. On a d'ailleurs le sentiment qu'un tout autre album démarre avec cette troisième piste puisque dès lors la machine semble enfin lancée après deux premiers titres un peu poussifs.
This
Dream avec cette entame très paisible, à la basse très mise en avant et au premier couplet au phrasé particulier (deux éléments qui ne sont pas sans nous évoquer certains titres de la Vierge de Fer, The Clansman par exemple), qui soudain est exaltée par quelques passages plus rapides et âpres, est aussi de nature à nous emballer. Même The
Liar aux couplets très calmes nous offrant quelque chose qui ressemble à une ballade sans tout à fait en être une, ne ternit pas nos, relatives, bonnes impressions. Encore un morceau soit dit en passant dont certains passages nous rappelleront furieusement Iron Maiden. Ajoutons à cette liste de titres plutôt sympathiques, le sympathique
Power and
Glory et ce
Invader au joli final calme.
Dans l'ensemble, ce
Hellrider est donc plutôt satisfaisant pour peu que la relecture de relecture de relecture ne vous pose pas trop de problème, pour peu que l'originalité soit un concept dont vous n'ayez que faire et pour peu que certaines similitudes très marquées ne vous occasionnent pas de poussés allergiques trop prononcées.
Me concernant, pour être tout à fait franc, même si j'ai des difficultés à trouver quelques défauts rédhibitoires à ce genre de démonstration, j'ai aussi de plus en plus de mal à leurs trouver quelques arguments susceptibles de faire passer mon jugement d'un plaisir évident à un enthousiasme débordant.
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