Jusqu'à lors,
Windhelm est sans doute l'un des groupes ou plutôt un one man band que j'ai le plus soutenu, pas seulement parce que Aldric est un camarade et que nous avons formé
Kaldt Helvete il y a maintenant 7 ans mais parce que son projet solo est selon moi à la hauteur des plus grands, ceux des grands maîtres du Black Norvégien des nineties tels que
Burzum ou
Darkthrone, mais précisons-le dans un registre purement underground.
Ayant tout d'abord dévoilé 3 superbes full-length, Aldric nous revient en force avec un EP somptueux incluant quatre nouveaux morceaux avec en prime un titre bonus réenregistré issu de son premier jet autoproduit "
Dans les Brumes de la Mélancolie" paru en 2017. Et on constatera une nette évolution depuis cet album, bien qu'excellent, particulièrement au niveau du chant qui se veut plus distinctif, prononcé, haineux et rocailleux. D'ailleurs, ce dernier avoue s'être inspiré de Meyhna'ch (Mütiilation) pour son chant et a même repris un de ses morceaux "
Transylvania" figurant initialement sur l'album "Vampires of Black
Imperial Blood" de 1995. Comme autres influences on peut aussi citer
Judas Iscariot, et également dans le contexte des légions noires en France Aäkon Këëtrëh ou
Vlad Tepes (d'ailleurs l'empaleur figure sur la cover du livret). C'est dire que la production est plutôt raw, mais sans exagérations et tout à fait lisible, Aldric conservant toujours cette crasse et authenticité dans le son.
Force est de constater que
Windhelm aborde des thèmes et sujets différents sur chacun de ses disques, sublimé par un superbe artwork, soit des peintures de Theodor Kittelsen comme s'en inspirait Varg pour ses pochettes de
Burzum. "
Dans les Brumes de la Mélancolie" narrait des errances dans les bois, la solitude, le suivant "
L'Exode" faisant allusion à un voyage, une épopée, tandis que "
Lugubre" abordait des sujets plus sensibles mais tournés de façon poétique et métaphorique comme la pauvreté, la destruction des moeurs et des valeurs, le chômage, l'immigration massive, la mort, et puis pour conclusion la renaissance d'un monde nouveau renaissant de ses cendres ... Sur cet EP, Aldric aborde d'autres sujets comme l'immortalité, mais surtout le froid, l'Hiver contrairement à
L'Exode qui faisait référence à l'été. Une référence à cette saison, mais surtout à sa mort, tel le titre éponyme de l'EP en hommage à
Burzum qui symbolise en fait la mort et l'extinction de l'humanité...
On retrouve toujours cet esprit inspiré de
Burzum, par ce côté mélancolique et misanthropique, par sa production (surtout au niveau des guitares), mais aussi de
Darkthrone, par ce côté extrêmement glacial et froid que l'on retrouvait sur les premiers classiques du groupe, et sans plagiat. Et en effet,
Windhelm a une identité qui lui est propre et malgré cet esprit misanthropique et froid on décèle dans sa musique une grande poésie, les textes sont recherchés et son Black envoûtant et prenant. Musicalement, la boîte à rythmes est bien mieux programmée que par le passé, le son est impeccable, les riffs sont vibrants, et les synthés octroient une atmosphère dense et hivernale. Pour ainsi dire, aucun morceau en dessous des autres même si "L'Hymne au Désespoir" demeure mon favori par ce côté désespéré, et de somptueux et magnifiques arpèges que l'on retrouve sur ce titre à faire pâlir la lune.
Une année 2020 qui commence fort bien avec cet EP de
Windhelm qui enfonce sévèrement le clou dans le Black
Metal Underground. Je crains fort que ce dernier rejeton de
Windhelm sera surpassé au sein de l'Underground français qui pour moi reste pour l'instant la meilleure sortie. "
La Mort de l'Hiver" frise la perfection et ce 17/20 n'est pas usurpé. A posséder impérativement.
Puisse la neige par sa splendeur, sa pureté
Puisse la neige dans le noir, l'obscurité
Puisse la neige par sa splendeur, sa pureté
Puisse la neige venir me sauver.
Bon travail ! Surtout quand on apprend que le mec est seul ! Bravo
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire