Liste des groupes Black Metal Windhelm Dans les Brumes de la Mélancolie

Windhelm est le projet solo d'Aldric de Kaldt Helvete. Il a créé ce groupe en 2016 en livrant tout d'abord une démo intitulée Vendeaume avant de sortir ce full-lenght en 2017, comprenant les trois premiers titres de cette dernière. Ce groupe est donc un projet plus intime que Kaldt Helvete, dans lequel il s'exprime pleinement et dont il est le seul maître aux commandes. A la fois très inspiré par l'ancien temps, la nature, mais surtout par le Black Norvégien des années 90, Aldric dévoile avec cet album un hymne aux temps obscurs et l'allégorie d'une époque révolue.

Pour le titre de l'album et le nom du groupe, Aldric s'est inspiré du jeu de rôle "The Eder Scrolls : Skyrim". Windhelm désigne une ville du jeu (autrement appellée Vendeaume), une histoire se déroulant au Môyen-Age. Celle-ci interprète une lutte entre les dragons et les hommes dans un contexte épique, inspiré par la culture nordique pour ses vallées boisées, grandes plaines et paysages somptueux. D'ailleurs, si vous connaissez ce jeu (et encore mieux si vous l'avez), l'écoute de cet album pour se mettre dans le bain pendant une partie pourrait s'avérer plaisante pour s'imprégner pleinement du jeu.

Vendeaume introduit l'album par quelques arpèges fredonnés par les guitares ; d'entrée de jeu ça s'annonce très mélancolique et mystérieux, caractérisé par une atmosphère à la fois intrigante et poignante, avec l'accompagnement partiel de la brise du vent. Cependant, ce ne sont pas des accords redondants ni linéaires, il y a tout de même quelques variations dans le jeu, Aldric ne se contentant pas de balancer les mêmes notes durant l'intégralité du morceau, qui reste quant à lui assez court mais prenant.

S'ensuit Dans les Bois Noirs, le morceau le plus court de l'opus avec ces guitares au son grésillant, au riffing certes minimaliste, mais efficace. Un morceau assez linéaire mais entraînant, c'est à partir de ce morceau que le chant devient primordial, celui-ci reste assez banal, mais ne manque toutefois pas d'intensité, très fortement mis en avant tout comme les guitares. En revanche, le point noir sur la plupart des morceaux (notamment sur celui-ci), concerne la boîte à rythmes qui s'avère trop synthétique, surtout en ce qui concerne les roulements et l'utilisation des toms, qui s'avèrent être assez robotiques.

Les claviers sont aussi de mise sur cet album, bien que leur usage ne soit pas excessif, ils permettent d'aérer l'ensemble, d'apporter plus de profondeur aux compositions, plus particulièrement sur le troisième morceau, Vision Magique de Foret Sous la Neige et d'une Lune d'Hiver, qui reste mon favori et le plus diversifié de l'album, par sa brutalité bien condensée et par des changements de rythmes fréquents, arborés par ces claviers hypnotiques. Etant toujours utilisés avec parcimonie, ils permettent également de conférer à l'ensemble une teinte plus atmosphérique (Souvenirs des Temps Obscurs), sur des morceaux instrumentaux (Errance, Le Royaume d'Ysgramor), ou faisant tout simplement office de choeurs et d'appui (Dans les Brumes de la Mélancolie).

En somme, Windhelm est un groupe puisant plus sur l'atmosphère que la brutalité en elle-même, non seulement grâce aux claviers mais aussi par ces guitares roulantes, au riffing assez minimaliste, certes, mais toutefois efficace. D'ailleurs, le chant reste aussi diversifié, s'apparentant tantôt à des chuchotements, apportant une touche plus poétique et un brin de légèreté à l'ensemble, en comparaison du son agressif des guitares.

L'album se termine sur une cover de Burzum "Stemmen Fra Tarnet" (une piste cachée), entonnée en français et non pas en norvégien comme sur l'originale. Les paroles de cette reprise ne figurent pas dans le livret, mais la durée du morceau est équivalente et reste fidèle à celle d'origine, du moins vis à vis du son des guitares (le chant étant fondamentalement différent).

En définitive, voilà un album convaincant, pas exempt de défauts, mais qui est très bon et plaisant à écouter. Et même s'il s'agit du groupe d'un camarade, je tiens à préciser que cette chronique est purement objective, tout comme ma note, et j'attribue à cet album un très bon 15/20.