Déjà le troisième album pour les Hürlement. Le temps passe vite, et nombre de groupes du même style n'ont pas réussi à franchir ce cap (
Malediction, Sortilege,
Blaspheme) du moins au cours de leur première partie d'existence. Ceux qui ont suivi les Parisiens depuis leur premier album savent que la progression entre
De Sang et d'Acier (2009) et
Terreur et Tourment (2013) fut significative. A l'heure où les groupes français adeptes d'un heavy traditionnel se font remarquer positivement (
Iron Slaught,
Lonewolf, pour citer plusieurs générations mues par un même amour de cavalcades et autres chevauchées Maideniennes parfumées au heavy allemand - ou l'inverse), Hürlement joue sa carte chez Emanes (label de toujours) avec une pochette à la coloration épico-guerrière (JP Fournier aux couleurs) qui donne envie d'en savoir plus.
Dès "Grenadiers" et plus encore "Pavillon Noir" on remarque un allant et une conviction certaine dans un speedmetal que ne renierait pas un
Running Wild en forme (les ohohoh de "Pavillon Noir" et le riff galopant en témoignent). Le son est bon, et on se dit que rien ne peut arriver à un album ouvrant sur une telle doublette. L'efficacité est au rendez-vous. Composé en deux parties,
La Mort Sera Belle propose en effet cinq morceaux sur sa première partie et un triptyque composé de trois morceaux pour terminer. Toujours adepte de la double langue (quatre titres chantés dans la langue de Victor
Hugo, quatre autres dans celle de Joey De Maio),
La Mort Sera Belle est un disque ambitieux et rassurant à la fois. Ambitieux dans sa forme, avec des compositions dynamiques et prenantes, donnant envie de brandir la baillonette fermement,
La Mort Sera Belle convaincra sans souci les adeptes d'un heavy teuton. Les refrains de l'excellent "Conquérant", par exemple, resteront en tête longtemps (l'histoire narrant les prémices de la bataille d'Hastings en 1066 avec félonies, trahisons, et parjures entourant le dernier roi
Saxon d'Angleterre).
Dès "Tribute To My Enemy" et plus encore sur le triptyque final "
Brothers In Arms", et donc sur les titres chantés en anglais, le rapprochement avec
Manowar (présent mais sans être marquant sur les précédentes réalisations) se ressent. Impossible en effet de ne pas penser aux warriors of metal au cours de la dernière partie de
La Mort Sera Belle. Des riffs typiques et minimalistes de François combinés aux phrasés d'Alexis sur
Brothers In Arms Part I, jusqu'aux parties de batterie binaires de Pierre, en passant par la partie calme et narrée de
Brothers In Arms Part II renvoyant aux vocalises chatoyantes de Eric Adams, tout ici nous évoque avec nostalgie le grand
Manowar. Qu'on apprécie ou pas cette filiation par très (trop) marquée, il est indéniable que cela fait longtemps que
Manowar a perdu de sa superbe, justifiant ce relais, même si Alexis ne possède pas l'organe exceptionnel d'Adams. Il serait dommage de bouder cet album par ailleurs réussi sous ce seul prétexte, textes compris. Le triptyque étant par ailleurs fort bien construit et nullement ennuyeux, passages speedés et chœurs à l'avenant amenant un tourbillon de riffs/breaks entraînants et lignes de basses remarquables sur sa dernière partie.
Nonobsant ce rapprochement qui pourra amuser/diviser/séduire les fans de
Manowar,
Running Wild,
Lonewolf et autres groupes de heavymetal d'appellation AOC pourront ici trouver une relève aux grands anciens.
Pas encore les rois du metal, nos Hürlement, mais avec ce
La Mort Sera Belle, nul doute que la couronne européenne n'est pas bien loin.
après trois album pourtant réussie et accomplis musicalement
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