Kitab Al-Awthan

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16/20
Nom du groupe Al-Namrood
Nom de l'album Kitab Al-Awthan
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2012
Style MusicalBlack Folklorique
Membres possèdant cet album28

Tracklist

1. Mirath al Shar
2. Min Trab al Jahel
3. Hayat al Khlood
4. Ashab al Aika
5. Al Quam, Hakem al Huroob
6. Kiram al Mataia
7. Ez al Mulook
8. Bani La'em
9. Wa Ma Kan Lil Sufha Entisar

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Al-Namrood


Chronique @ Aeternam

25 Janvier 2012

Un disque surprenant qui confirme le groupe sur la scène du Black Metal Oriental

Je ne vous présente plus le Black Metal Oriental, je pense que Melechesh a déjà fait couler assez d'encre pour décrire ce style qui connait un certain succès en Europe mais également dans tout le Moyen-Orient. Il n'est donc pas étonnant de voir surgir de nombreux groupes de Metal Oriental.

Avec Melechesh et, pour les plus avertis, Narjahanam, Al-Namrood (Le Non-Croyant en français) fait son entrée dans le club très fermé des groupes de qualité opérants dans ce registre qui reste confidentiel, grâce à ce troisième disque du doux nom de Kitab Al-Awthan et sa sublime pochette qui dépeint un désert chaotique.

Al-Namrood vient d'Arabie Saoudite, inutile de vous expliquer l'audace et le courage que ces mecs ont eu pour nous pondre (déjà!) 3 albums et 1 EP depuis 2008, lorsqu'on sait que leurs paroles sont ouvertement anti-Islam et parlent de satanisme...

Ce troisième album paru sur le label canadien Shaytan Productions leur permet de corriger les défauts des deux premiers, à savoir un son plutôt médiocre, des pistes trop nombreuses et peu intéressantes.
Cette fois, nous avons droit à 9 titres plutôt différents les uns des autres, mais tout marqués par une forte empreinte orientale, des chœurs angoissants qui amplifie cette atmosphère démoniaque.

Les claviers et autres instruments orientaux sont mis en avant (peut-être trop sur certaines pistes qui tendant à s'éterniser). Indéniablement, le groupe a su se forger une identité unique avec un son un peu crade et des paroles 100% en arabe ancien. Si le Metal avait existé à l'âge d'or de la Mésopotamie, Kitab Al-Awthan aurait sans doute été un succès pour l'époque. Il nous parvient en 2012 mais le rendu du son nous remonte littéralement dans le temps. Certains parties pourront même être qualifiées de "musique d'ambiance", tant l'instrumentalisation est centrale dans cet opus.

'Hayat Al Khlood' est un des titres phares de l'album, un riff 'à la Melechesh' en guise d'introduction, suivi d'une batterie lourde accompagnée de parties de claviers orientaux, un mélange exquis. La voix est peut-être ce qu'il y a de moins évident pour l'auditeur. Paroles rapides "chantées" en arabe, cela n'a rien de facile pour l'entendre distinctement. Néanmoins, cela ajoute un côté mystérieux à cet album atypique.

Certains titres sont même "dansant", sans doute du à l'utilisation de percussions orientales avec un mi-tempo qui permet de faire valser sa nuque en cadence. Une ambiance sombre et occulte se dégage tout au long de l'écoute de l'album, qui demande à l'auditeur un certain investissement, l'écoute n'étant pas si facile d'accès.

A tout mélomane avide de nouveauté, d'originalité, je ne peux que recommander ce disque somptueux et hors du commun. Une tournée de Metal Oriental en Europe serait la bienvenue, cela ne saurait tarder avec des groupes de cette qualité !

20 Commentaires

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gransmurf - 26 Janvier 2012: Il ne bugue pas, il veut juste participer ;)

Sinon merci pour la chro, je vais me pencher dessus!
Razort - 27 Janvier 2012: Ayant adoré l'album précédent je me suis précipité sur celui-ci. Le son est globalement plus lourd et les riffs plus techniques, mais ils devraient vraiment investir dans des instruments traditionnels du Moyen Orient, ou alors un synthé un peu plus... comment dire... enfin moins "super marché", ha ha. Des ambiances comme Nile mélangées au Black Metal de Al Namrood serait vraiment le pied !
OXUS - 27 Janvier 2012: @gransmurf: voilà... je veux participer, participer, participer... mdr
@angel: c'est rien. j'ai pas réussis à traduire tous les titres, les maghrébins ne sont pas très forts en arabe :p
AngelOfTheLastHope - 28 Janvier 2012: Nan en fait quand on parlait de bug c'est surtout que tu as envoyé le même message je ne sais combien de fois, c'est tout ^^
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Chronique @ Matai

05 Mars 2012

La douceur et l'exotisme des sables de l'Orient combiné avec la noirceur et le côté menaçant du black metal

Que ce soit du death metal (Orphaned Land) ou du black metal (Melechesh), l'oriental metal en lui-même est né du côté de l'Israël, au début des années 1990. Depuis, c'est toute une génération de metalleux avertis qui s'est décidée à suivre les pas de ces précurseurs-ci, puisant leurs inspirations dans le folklore de leur pays et dans le côté extrême de la musique metal.

L'oriental black metal semble faire partie des genres de metal les plus prolifiques au Moyen Orient, la scène en elle-même s'agrandissant de jours en jours et comptant parmi elles les Egyptiens d'Odious, les Bahreïnis de Narjahaman, les Jordaniens de Kaoteon mais aussi les Saoudiens de Al Namrood. Ces derniers sont sans aucun doute les plus actifs car formés en 2008 et déjà auteurs d'un EP et de trois albums. Et pourtant, les conditions de leur pays ne favorisent pas la prolifération du metal en lui-même, l'Islam étant radical et les albums metal bannis. Al-Namrood, depuis le début, s'arrange donc pour tout confectionner à l’abri des regards dans un home studio tout ce qu'il y a de plus traditionnel, tout en se permettant de signer chez le label canadien mais très axé sur l'orient Shaytan Productions.

Al Namrood continue donc son petit bonhomme de chemin avec le dernier « Kital Al Awthan », tout en se disant être « le groupe d'Arabic black metal le plus connu » avec Narjahanam. Ce qui est un fait dans la mesure où peu de formations officient dans le genre. Avec cet opus, les trois Saoudiens suivent ce qui avait été entamé avec le dernier « Estorat Taghoot » centré sur Babylone et la fameuse tour de Babel pour se concentrer sur les racines du monde arabe, avant même que l'Islam soit apparu en ces terres. Il s'agissait de la culture paganiste, comprenant les anciennes croyances des Arabes ainsi que leur démons, djinns, demi-dieux et divinités. L'auditeur est donc porté dans les traditions arabes, soit 1600 ans avant notre ère, ce qui fait un sacré chemin...

C'est avec une introduction significative « Mirath Al Shar », soit « l'héritage du mal » (titre dans lequel on pourrait retrouver un clin d'oeil à la formation tunisienne 'Myrath') que tout commence, le voyage dans les sables orientales se faisant à coup de claviers et de symphonies arabisantes et impériales. Puissantes, mystérieuses et mystiques, l'auditeur est alors pris dans l'univers d'Al-Namrood, qui ne lésine pas sur les claviers et leur apport en éléments moyen-orientaux. Le groupe n'a pas changé sa recette et on retrouve la même patte que sur les opus précédents, même si les claviers deviennent plus précis et plus imposants.

« Min Trab Al Jahel » (de la poussière de l'ignorance) combine la douceur et l'exotisme de l'orient avec la noirceur et l'agressivité du black metal, intégrant une guitare bien raw et grasse, des percussions, des choeurs traditionnels et la voix black menaçante de Mudamer. La musique est à l'image de la pochette mythologique où se côtoient les ténèbres de la nuit et la chaleur du sable.

C'est une immersion totale qui nous est offerte. Al-Namrood raccourcit le nombre des morceaux, écrit ses textes en arabe et se permet de privilégier les parties instrumentales plutôt que les parties chantées, si bien qu'on se retrouve tantôt avec une atmosphère accueillante, tantôt avec une atmosphère guerrière et souvent menaçante. L'ensemble n'est cependant pas très violent, dans la mesure où les blasts sont rares voire inexistants, les accélérations de rythme n'étant pas à l'honneur. Tout est porté sur les ambiances et ce côté authentique flagrant comme sur « Hayat Al Khool » et sa symphonie traditionnelle.

S'il y a bien des morceaux qui marquent, ce sont sans doute un « Kiram Al Mataia » bien dansant et bien méchant à la fois – quoique bien oriental – et un « Wa Man Kan Lil Sufha Entisar » proche de Narjahanam dans l'esprit avec ce côté instrumental très musique de film. Le Moyen-Orient dans toute sa splendeur version black metal. Un régal.

Même si la production a réussi à s'améliorer, les moyens du bord étant légèrement plus conséquents, l'ensemble musical en lui-même n'évolue peu, les morceaux peinant à se distinguer franchement les uns des autres. Les notes sont plus justes, certes, cependant il règne une sorte de cacophonie étrange sur plusieurs titres, tant le mélange guitare/claviers/voix peut laisser à désirer (« Ashab Al Aika », « Al Quam, Hakem Al Huroob »). De plus, le clavier semble être l'élément principal des compositions et étouffe quelque peu les guitares et leur riffings assez simples dans l'ensemble. Quant à la basse, elle semble quasi inexistante, happée par les nombreux éléments arabisants tels que les violons, flutes, percussions, sitars et j'en passe.

Malgré tout, Al-Namrood arrive à offrir un bon album bien que les soucis au Moyen-Orient peinent à diffuser les opus de la culture metal, ces derniers étant souvent anti-religion, et pour cause, les Saoudiens ne se cachent pas d'effectuer dans l'anti-islam (leur nom de scène signifiant « le non-croyant ») et d'essayer de faire découvrir aux gens une nouvelle Arabie. En conséquence, les amateurs d'histoire, d'orient et de black metal ne pourront qu'être ravis de la sortie de cet album qui, tant bien que mal, permet à Al-Namrood de s'imposer une fois encore sur la scène oriental black metal.

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