Sans être du tout un coup de coeur, je griffonne un p'tit quelque chose, parce qu'en ouvrant le digipack, je découvre sur le volet central, une dédicace spéciale de Jasta aux fans. Sur près de 12 lignes, l'état d'esprit du porte-voix de
Hatebreed, groupe bien connu de la scène Hardcore de
New York (New
Haven pour être plus précis) s'affiche, morceaux choisis "Thank you for spending your hard earned money on this.(...) I can never thank you enough." Et immédiatement après, c'est à sa famille, et aux enfants qu'il s'adresse. Je ne suis jamais tombé sur une personne qui mettait ses convictions autant en avant, entre fierté et prosélytisme, mon coeur ne balance pas longtemps : le mec transpire la sincérité, carbure à l'adrénaline, s'injecte le système dans les veines, pour mieux le vomir à la face d'un auditoire gagné à sa cause par avance.
Kingdom of
Sorrow, c'est le bébé de
Jamey Jasta, son terrain de jeu perso, dans lequel il se fait plaisir et dicte les règles comme bon lui semble. A la tête de la cavalerie, il s'est adjoint les services d'un Capitaine expérimenté et réputé,
Kirk Windstein, maître artificier en matière de riffs et de solis ravageurs, bien connu et recherché par nos services, pour activités illégales au sein des gangs
Crowbar,
Down, j'en passe et des meilleurs.
Les autres artilleurs ne sont que des mercenaires, Steve Gibb (
Crowbar, BLS...) en soutien aux guitares, et Derek Kerswill (
Seventh Void, ToN,
Danzig...) à la batterie viennent compléter les rangs et élargir la ligne.
Dés l'ouverture du premier morceau, on sent des guitares aux riffs acérés, puis sans tarder la lourdeur s'empare de l'auditeur, mais le flow de Jamey, et une batterie réglée en mode Gatling bloque toute possibilité d'échappatoire. Nous voilà en plein sludge metal. Né fin 80's, le style s'affirme milieu des 90's (avec
Down, Corrosion of Conformity et BLS en fers de lance), en particulier aux States, plus précisément à la Nouvelle-Orléans, partageant la lourdeur, et la noirceur du doom, les fumées et l'hypnotisme du stoner, et la puissance du metal. Le cocktail est aussi stable qu'un camion en feu dévalant une pente sans fin avec comme chargement 100 kilos de
TNT ! Attention, ça va faire BOOM !
La deuxième charge Grieve a
Lifetime attaque sournoisement par un riff entêtant, les cris de Jamey ressemblent à des éructations de pachyderme en pleine charge, comme si
Hannibal piétinait
Rome, sans s'être égaré à Capoue ! Alors que tout est sombre sur la pochette, le livret, les volets du digi, cette chanson donne bien envie de taper du pied pour insuffler la vie au milieu des décombres.
La suite résonne avec férocité, les riffs s'enchainent sans coups férir, on sent bien que le chant et la guitare sont les deux piliers qui tiennent la boutique, le coeur et les poumons de l'ensemble. Cependant batterie et basse ne sont pas en reste et lors des accélérations, réussissent à imprimer leur marque sans difficultés. L'album se veut très homogène grâce à une production carrée et puissante, sans aucun artifice ! Le minimum d'effet pour un impact maximum ! C'est du très gros calibre et ça crache les flammes de l'Enfer. La force des compos, c'est de réussir à plaquer sur des rythmiques lourdes comme des enclumes, des riffs mélodiques qui empêchent de s'enliser, et de perdre le fil !
Les morceaux mid-tempo sont de très bonne facture, en particulier
Unspoken Words, qui voit Jasta nous gratifiait d'un chant clair vraiment bien maîtrisé, rauque et en retenue constante, jusqu'à l'implosion. Puis on repart, sur une rythmique lourdissime, et un chant très déclamatoire comme Jasta les affectionne avec
Hatebreed, on revient toujours à ses premiers amours. Les titres s'enchaînent avec tellement de fluidité, que lorsque l'album s'achève au bout des 38 minutes, il ne reste plus qu'à rappuyer sur PLAY, pour en reprendre une tournée ! Un album sans concession qui joue et gagne par les nuances qu'il sait dispenser à travers chaque titre sans tomber dans l'alternance classique morceaux bourrins/ ballades mélancoliques comme le style a tendance à faire valoir !
Un très bon moment !
Ce sludgecore est vraiment très bon.
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