Année 1988, ville de
Vancouver (Canada), les studios Little
Mountain sont en pleine effervescence. Le producteur Bob Rock en compagnie de l'ex chanteur de
Stone Fury, d'origine allemande, Lenny
Wolf et son nouveau groupe
Kingdom Come s'apprêtent à publier leur premier et excellent album éponyme, au style
Hard Rock et quoi que l'on en dise, fortement influencé par
Led Zeppelin.
En effet,
Kingdom Come mené par Lenny
Wolf, sera taxé à ses débuts de clone de
Led Zeppelin. À commencer en raison d'un chant et cri aguichant très proche de celui de
Robert Plant. Mais la ressemblance s'arrêtera là, car Lenny
Wolf se distinguera plutôt par un registre vocal étendu et plus puissant que son homologue britannique. Le tout est accentué, par moments, d'une musique qui reprendra les mêmes motifs et riffs de guitare que Page, écoutez donc le titre "
Get It On" pour vous en convaincre. Sans oublier, des déclarations hasardeuses et maladroites de
Wolf prétendant qu'il n'avait jamais entendu parler du Dirigeable. Tout cela vaudra au groupe d'être taxé du sobriquet Led Clone.
Passées ces petites anecdotes, ouvrons une parenthèse sur la composition du groupe. Autour de Lenny
Wolf, nous trouverons Danny Stag et Rick Steier aux guitares, Johnny B. Frank à la basse et James Kottak (ex-
Montrose) à la batterie. Il sera d'ailleurs embauché en 1996 par le groupe
Scorpions en remplacement d'Hermann Rarebell, qui ne désire plus continuer l'aventure. L'album supervisé par Bob Rock bénéficiera d'un son puissant et massif au mix qui mettra en avant le chant suave de
Wolf, en accord avec les guitares et le reste des instruments.
À la lecture de l'opus, nous remarquerons des titres entraînants estampillés
Hard Rock US à la manière d'un
Bon Jovi, mais sans son côté acidulé. À commencer par "Living
Out of Touch" avec son riff de guitare et refrain mémorisable, l'énergique "Shout It
Out " et sa rythmique accentuée par une frappe puissante et précise de Kottack, tout comme l'entraînant "Now Forever After" où le chant de Lenny
Wolf se fera plus intense. Ou bien avec le sensuel "Pushin'
Hard" et les vocalises félines et aguichantes du chanteur. Sans oublier, le mélodieux et langoureux "Loving You " au chant suave, accompagné uniquement de guitares acoustiques du plus bel effet !
D'autres perles parsèmeront ce chef d'oeuvre de
Hard Rock, comme le mid tempo "
Get It On" et ses belles guitares bluesy, ou bien le rampant "Hideaway" et ses lignes de chant reprises par des guitares expressives au style très Zeppelinien, sans oublié le pachydermique "17". Parfois le propos se ferra plus langoureux, comme sur la ballade "What Love Can't Be", magnifiée par la prestation irréprochable de Lenny
Wolf au sommet de son art.
Ce premier album de
Kingdom Come, malgré les critiques acerbes le qualifiant de clone de
Led Zeppelin, réussira à marquer les esprits et à s'imposer parmi les meilleurs du genre. Et cela grâce au talent de ses musiciens, mais aussi de cette faculté à composer des morceaux manquant certes un peu d'originalité, mais qui vous donnent l'irrésistible envie de fredonner et taper du pied.
Un disque très attrayant, qui plaira aux passionnés de belles voix aiguës et sensuelles issues du genre
Hard Rock Mélodique des années 80.
Alors que Led Zeppelin était mort et enterré depuis 8 ans, et que les nombreuses rumeurs d'une reformation avec Jason Bonham (fils du regretté John) derrière les fûts allaient bon train (sans jamais se concrétiser), voilà-ti-pas qu'un obscur combo mi-allemand mi-américain débarque de nulle part, et nous balance sans coup férir un excellent album où l'influence du dirigeable est plus qu'évidente.
D'ailleurs le travail de promotion de la major Polydor a été plus qu'explicite, mentionnant sur ses encarts publicitaires : "La plus grande découverte du Rock depuis Led Zeppelin"...
Et quelles furent les réactions d'une grande partie du public : qu'un blasphème venait d'être commis !!!
Et alors, puisque Robert Plant, Jimmy Page, et John Paul Jones ne souhaitaient pas redonner vie à leur "bébé" (au grand regret de leurs nombreux fans), qu'est-ce qui empêchait qu'un nouveau groupe prennent le relais en proposant des morceaux dans un registre quasi identique, surtout si ces derniers (et c'est le cas ici) sont d'excellente qualité.
Bref, une bonne grosse polémique (pas aussi spontanée qu'on a voulu nous le faire croire en 1988), et un album qui trente ans après (alors que les rumeurs de reformation de Led Zeppelin sont toujours d'actualité, y'en a qui croient encore au Père Noël ou à la petite souris...) s'écoute toujours avec autant de plaisir, et surtout avec plus de sérénité.
Il est d'ailleurs amusant de voir à quel point la mode du "vintage", qui n'était pas encore d'actualité dans les années 80, a aujourd'hui rebattu les cartes. En 1988, Kingdom Come émulait Led Zeppelin et se faisait descendre unanimement par les critiques. Aujourd'hui, Airbourne fait de même avec AC/DC, Enforcer repompe sans vergogne les standards de la NWOBHM, des formations comme Suicidal Angels ou Lost Society ressuscitent les premières heures du Thrash, les groupes de rétro-Doom/Stoner fleurissent de partout, et tout le monde encense ces petits jeunes qui ont tout compris, voire crie au génie.
A n'en point douter, Kingdom Come aurait vu le jour dans les années 2000, ils auraient certainement eu droit à un accueil tout aussi chaleureux ; en 1988, il était encore trop tôt, tout simplement.
Un disque qui vieillit magnifiquement. Avec ses mélodies enchanteresses sur (quasi) tous les titres, voilà ni plus ni moins qu'un classique du hard rock à mes oreilles. Magnifique.
Merci pour la chro.
J'ai découvert Kingdom Come sur le tard et je dois dire que c'est une bonne surprise.
Alors oui, vocalement et musicalement c'est du Led Zeppelin, surtout sur des ttres comme " What love can be ", " Get it on " et " Loving you ". Et alors ? On s'en fou, tant qu'ils nous sortent des bons morceaux et des bons albums !!!
Belle découverte.
18/20
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