Fidèle à eux même, en cette belle année
2012, les jeunes de Narîkha nous proposent de découvrir leur seconde demo composée, une fois encore, d'un seul titre. La démarche consistant à nous en proposer aussi peu reste donc d'actualité. Inutile de dire qu'elle soulève, toujours encore, de nombreuses questions concernant la capacité de ce groupe à composer. Des interrogations qui, bien évidemment, sont liées à la créativité, à l'imagination, aux aspirations et aux envies de cette formation. Au-delà de la technique, à quoi sert un musicien s'il n'a rien de personnel à exprimer? L'énigme demeure entière et ne sera pas ici résolu puisque non content de nous en offrir aussi peu, Narîkha nous soumet sa version de
King of Fools d'
Edguy. Une reprise donc.
Chaque nouvelle œuvre se doit de constituer une évolution par rapport à sa précédente. Etrangement, si, à l'évidence, certaines améliorations notables sont présentes ici, on doit aussi, malheureusement, déplorer certaines détériorations. Ainsi, s'agissant des changements bénéfiques, disons que la production est ici plus équilibrée, permettant à chacun de mieux s'exprimer. Un mal pour un bien puisque ce progrès permet aussi de nous laisser découvrir les divers petits soucis de placements. On a, en effet, désormais parfois le sentiment que le groupe peine à se caler sur le même temps et ne joue pas toujours totalement ensemble.
S'agissant des autres désillusions, abordons le cas de cet artwork. Simpliste et immature, il constitue une vraie régression par rapport à la belle pochette de
Memorabilias. Un choix incompréhensible lorsqu'on connait la capacité de tous ces outils virtuels disponibles actuellement.
Parlons ensuite de cette orientation musicale versatile dont font preuve ces musiciens. Car, en effet, si le choix de ce titre est cohérent avec ce
Power Symphonique que défendit Narîkha sur sa première demo (
Memorabilias (2011)), la décision d'en faire une version plus rugueuse, avec notamment ces voix plus gutturales et ces guitares plus agressives pour un résultat plus "Thrashy" (les guillemets s'imposent tant nous sommes dans une proximité assez lointaine tout de même), est énigmatique. S'exprimant tantôt en une musique
Power Metal et Symphonique (
Memorabilias ), tantôt en une autre plus extrême (
King of Fools (
Edguy), Enter Sandman (
Metallica)...), Narîkha semble ne pas savoir où se trouve sa destiné musicale. Hésitant de la sorte, il ne fait que confirmer ce sentiment général d'inexpérience et d'amateurisme qui se dégage de ses travaux.
Notons, par ailleurs, que le groupe, sans doute soucieux de s'approprier pleinement ce titre, a aussi décidé de conjuguer aux chants rugueux de
Nelson (pour lesquels on regrettera toujours encore un manque de nuance) ceux de chœurs féminins interprétés, sur le derniers refrains, par Marianne. Une idée, de prime abord, éminemment curieuse eu égard à l'âpreté choisie pour cette version "Thrashy". Une idée, de surcroit, dont le résultat, combiné à la récurrente indifférence de cette formation à travailler des arrangements mélodiques convenables, nous donne à entendre deux voix ne parvenant pas, ou si peu, à s'accorder sur une atmosphère commune et se contentant de coexister maladroitement.
Bien trop de naïveté et de lacunes viennent encore alourdir cette deuxième demo de Narîkha. Bien trop d'hésitations et de bouleversements impénétrables s'ajoutent même à cette liste de défauts déjà rédhibitoires. Et si au moins elle laissait transparaitre un peu d'inspiration et de créativité, alors elle pourrait faire naître quelques infimes espoirs. Mais même pas...
Espérons que Narîkha aussi aura tout dit. Une œuvre de plus du même acabit serait difficilement supportable...
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