Aborym, groupe italien formé en 1991 ne fait pas dans le classique. On peut même dire sans prendre de risque qu’il a contribué à faire évoluer le black dans un certain sens pas déplaisant, plus inventif et varié qu’à l’habitude.
Tout le génie d’
Aborym qui fait son apparition au public avec cet album 8 ans après sa formation, c’est de mélanger claviers, sons indus et black pour donner une sauve avant-gardiste jamais vue avant. Le mixe entre grandeur et décadence, entre classique et moderne. Le coup est audacieux, mais réussi. Une fois de plus les italiens se montrent à la pointe du progrès artistique.
Musicalement, c’est très complexe. Autant dire que c’est particulièrement élaboré : la synthèse des sons, les mélanges de chants, les nappes de claviers techno-atmosphérique et les ambiances décadentes font de «
Kali Yuga Bizarre » un album assez difficile à aborder du premier coup. C’est déconcertant, dépaysant mais vraiment excellent !
Il semble possible d’écouter cet album de deux façons différentes. Une, consciente, où l’on peut s’amuser à décortiquer l’album son par son. Très fastidieuse mais révélatrice de la technique ultime utilisée pour accoucher d’un tel ovni, on l’abandonne très vite de fatigue.
La seconde, c’est de se laisser porter par la musique, sans réfléchir et de prendre ce qu’on vous donne comme tel. Alors là, c’est un peu comme les descriptions des mecs sous LSD. Très psychédélique, les atmosphères changent trop vite pour que l’on comprenne le sens des évolutions, les influences se mélangent pour se fondre en cet album délirant.
Les quatre membres du groupe à l’époque et les deux guests (
Attila Csihar et Asmod Volgar) se partagent tous plus ou moins le chant, qui intervient dans des langues différentes (Anglais, Italien, Latin), ce qui donne un aspect très élaboré aussi à cette partie là de la musique. Comme si ça ne suffisait pas…
Certains titres se dégagent de l’ensemble. Par exemple, « Roma Divina Urbs » où la foule scande plusieurs fois le titre en guise de slogan rappelle un certain empire passé… magnifique par ailleurs sur la fin quand on entend le texte en italien sur un air très triste. On peut aussi remarquer « Come
Thou Long Expected Jesus », long monologue où des noms de dictateurs reviennent comme dans un sermon à leur encontre. Ou encore « Tantra Bizarre » qui est un morceau de techno déjantée assez inattendu dans la soupe de sons électro/indus.
Bon je vais arrêter là. Juste un mot en passant sur le superbe livret vraiment ésotérique et inquiétant. De toute façon, c’est mieux de l’écouter en vrai. Une seule chose cependant : surtout ne pas écouter ça bourré !
Quand tu dis :
"Une seule chose cependant : surtout ne pas écouter ça bourré !" Qu'est ce qui te fait dire ça, ça colle a pas mal de mood :)
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