Julliet

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Julliet
Nom de l'album Julliet
Type Album
Date de parution 1990
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1. Eight Lives Gone 04:13
2. Stay the Night 03:58
3. Help Is on the Way 03:26
4. No More Tears 03:23
5. Little Bit of Party 03:19
6. Revvin' Me Up 03:19
7. Something You Should Know 04:10
8. Chip Away 04:58
9. You Can Leave Your Hat on 04:26
10. Love Can Change You 03:46
Total playing time 38:58

Acheter cet album

 $8.99  131,27 €  78,26 €  £29.49  $185.03  67,41 €  44,36 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Julliet


Chronique @ adrien86fr

10 Août 2012

Love can change you..

Publiée pour la première fois en 1597 en format in-quarto, « Roméo et Juliette » se veut être une tragédie émanant de l’imaginaire fertile et de la création artistique du dramaturge et poète anglais William Shakespeare. Narrant en cinq actes l’amour impossible et nihiliste vécu par deux jeunes et innocentes progénitures des familles on ne peut plus ennemies Capulet et Montaigu dans le Vérone aristocratique de la fin du XVIème siècle, « Roméo et Juliette » constitue avec « La tragique histoire d’Hamlet, prince du Danemark » parue en 1603 l’une des œuvres du natif de Stratford-upon-Avon ayant le plus facilement traversé la sanie des siècles jusqu’à s’avérer être aujourd’hui partie intégrante du patrimoine littéraire européen classique. Mainte et mainte fois interprété au théâtre, objet de nombreux opéras et ballets dont nous soulignerons entre autres les interprétations de Charles Gounod ou encore d’Hector Berlioz sans compter ses innombrables adaptations au cinéma par Franco Zeffirelli et Baz Luhrmann notamment, « Roméo et Juliette » a également laissé une trace indélébile dans l’Histoire du vénéré hard rock en donnant son patronyme à un certain Julliet.

Julliet nait en 1985 à Tampa en Floride de la rencontre du guitariste Jimmi DeLisi et du bassiste Ty Westerhoff (R.I.P. 1962-2005). Rejoint providentiellement par le vocaliste Kenny McGee après avoir essayé de nombreux autres chanteurs sans succès, Julliet devient un véritable combo à l’arrivée du batteur Greg Pecka au sein de ses rangs. Fort d’un line up enfin stable et sachant pertinemment que le salut viendra de la scène, le quartette floridien avide de gloire et de célébrité ne cesse de parcourir le pays de l’Oncle Sam à la recherche de la moindre opportunité de se produire face à un public à convaincre de la qualité de son hard rock puissant et mélodique. Rapidement remarqué par le regretté Kevin DuBrow du mythique Quiet Riot en personne présent au hasard à l’un de ses gigs, le groupe de Tampa enregistre un premier album intitulé « Passion » sur lequel Frankie Banali bat habilement le fer, mais DuBrow débarqué quasi simultanément de Quiet Riot et remplacé pour l’occasion par l’ex Rough Cutt Paul Shortino, l’entreprise est avortée et le disque ne verra finalement le jour que quinze ans plus tard sur un label dédié corps et âme à la résurrection d’opus perdus, Melodic Mayhem Music. Quittant définitivement le Sunshine State en 1988 pour rejoindre le fantasmagorique Hollywood et tenter de conjurer le sort au plus vite, Julliet signe le deal de la seconde chance avec Enigma Records quasiment un an jour pour jour après son départ de Floride. Enregistré aux Music Grinder Studios d’Hollywood sous la houlette du six-cordiste de Survivor Frankie Sullivan, un premier album éponyme sort en 1990.

Julliet, un enième groupe de hard FM de lover transi du tout début de la décennie 90 à la Steelheart ? Supposition on ne peut plus légitime au vu de la pochette du disque donnant dans un ton violet pâle plutôt esthétique seyant à merveille l’atmosphère cul-cul la praline de la galette que l’on imagine sans peine rien qu’à voir la dégaine affectée de McGee et de ses frères d’armes. Et ce patronyme, « Julliet », tiré rappelons-le du chef d’œuvre romantique et intemporel de Shakespeare, même si le prénom de l’héritière Capulet ne prend qu’un seul L dans la langue de Steven Tyler. En sachant cependant que le combo a fricoté avec Kevin DuBrow et que le vocaliste Kenny McGee a mené une petite carrière de catcheur semi professionnel pour joindre les deux bouts durant les années grunge, adhérons à l’adage « l’habit ne fait pas le moine » et considérons à juste titre que seule l’écoute du full length à plein volume permettra réellement de mettre une étiquette sur le style pratiqué par cet obscur quatuor décibellisé originaire qui plus est de la Mecque du death metal US. A mesure que raisonne l’excellente et introductive « Eight Lives Gone », le constat est sans appel : Julliet fait dans un hard rock lourd et sans fioritures, bien senti et également animé d’un mélodisme bienvenu par-dessus le marché. Puissant et efficace dans son propos, le groupe de Tampa connait sans conteste la recette pour séduire la paire de tympans en souffrance constante d’un auditeur jusqu’alors dubitatif quant aux qualités et à l’originalité d’un combo arrivé alors que la fête arrivait à son terme. Ainsi, louons ardemment les mérites des superbes « Stay the Night » et « Something You Should Know » sans parler de leurs refrains imparables ; titres enjoués et non moins groovy révélant le timbre vocal charismatique d’un Kenny McGee nasillard rappelant notamment dans les aigus celui d’un certain Jizzy Pearl de Love/Hate qui lui aussi sortira son premier opus en l’objet du référentiel et indispensable « Blackout in the Red Room » en cette année 1990. Doué d’une production relativement brute seyant particulièrement bien le caractère lourd et peut être rugueux du hard rock de Julliet, le disque tend à dégager paradoxalement un feeling empli de candeur et d’innocence comparable à celui qui émanait des groupes de bubble gum glam metal de la première moitié des 90’s à l’instar des très bons Big Bang Babies, Penny Lane et Heart Throb Mob notamment, sans néanmoins ne jamais tomber dans la niaiserie inutile et méprisable propre à certaines entités que nous ne citerons pas.. Bon ok, Nelson et Trixter entre autres.

Garant d’une expérience musicale agréable et peut être même mémorable tant l’album frappe de par sa spontanéité salvatrice et son efficacité quintessentielle, une énigme vient cependant ternir un portrait que l’on pourrait tout à fait s’accorder à qualifier de dithyrambique. Le guitariste Jimmi DeLisi le fait-il exprès ou a-t-il réellement appris à jouer de la six-cordes une semaine avant l’enregistrement de la galette ? Sait-il qu’avec sa prestation sur « Julliet », il aurait très certainement pu donner à Mick Mars l’espoir légitime de pouvoir accompagner un jour Satriani et Vai sur une tournée du G3 ? Plus sérieusement, même si la facture musicale de l’album s’avère être bien sympathique comme énoncé précédemment et que les morceaux s’articulent merveilleusement bien autour de constructions simples mais ô combien efficaces, le travail guitaristique de DeLisi sur l’opus laisse relativement à désirer, notamment au niveau des soli peu élaborés et même approximatifs pondus sur certains titres. Des petites bombes telles que les classieuses « Help (is on the Way) », « No More Tears », « Revvin’ Me Up » et l’hargneuse et lancinante « Little Bit of Party » n’auraient-elles pas été magnifiées par des soli plus intenses, longs et surtout plus alambiqués ? Un mystère insondable de la légende rock n’ roll de plus, comme celui concernant Alexander Halac des cultissimes et sulfureux Arghoslent et Grand Belial’s Key qui incompréhensiblement s'évertue sur scène à porter des maillots de football estampillés Sport 2000. Petit bémol à part, « Julliet » n’en reste pas moins un disque inspiré et même varié comme en atteste la belle et authentique ballade « Chip Away » d’obédience heartland rock à la Bob Seger ou John Mellencamp notamment ou encore la surprenante « You Can Leave your Hat On », reprise du titre éponyme et célébrissime hymne à l’effeuillage sensuel popularisé en 1986 par Joe Cocker pour le film « 9 Weeks ½ » de Adrian Lyne avec Kim Basinger et Mickey Rourke mais initialement écrit et interprété par Randy Newman en 1972 sur son album « Sail Away ». A première écoute gauche et assez malvenue, cette cover tend finalement à s’accorder relativement bien à l’esprit distingué, hédoniste et surtout classieux du disque qui rappelons-le, constitue une belle leçon de rock n’ roll spontané et ultra efficace malgré l’imposture Jimmi DeLisi. Enfin, Julliet clôt son premier et remarquable effort via le mid tempo et optimiste « Love Can Change You », esthétique complainte s’avérant être un hymne à l’amour véritable, celui qui transcende les êtres et rend immortels ceux qui continuent de croire.

Démesurément inspiré et efficace tant dans sa composition que dans son interprétation enthousiaste et communicative malgré l’absence d’un lead guitarist digne de ce nom que l’on aurait imaginé bien plus prolifique et démonstratif que le dénommé Jimmi DeLisi, le premier album de Julliet constitue une démarche remarquable distillant pour le plus grand plaisir d’un auditeur invariablement conquis un hard rock lourd, mélodique et enjoué incontestablement marqué du sceau de la classe rock n’ roll au sens le plus noble du terme. Composé de dix titres plus efficients les uns que les autres et doué d’un son notablement puissant et brut, « Julliet » est une petite machine à tubes qui ravira surement les amoureux du hard rock ricain de la fin de la décennie 80 avides de perles défuntes et enterrées à exhumer au plus vite. De façon quasi incontestable, un opus valant son pesant d’or à découvrir ou à faire découvrir dès que possible.

5 Commentaires

4 J'aime

Partager

adrien86fr - 26 Août 2012: Je n'étais pas au courant de ces collaborations entre les Julliet et le projet Shaefer/Johnson, merci pour l'info !

Je serai curieux de jeter une oreilles sur les parties de gratte/soli pondus par DeLisi dans le solo band de Brian Johnson, pour voir si sa prestation sur ce "Julliet" est une erreur de jeunesse ou pas.
ZazPanzer - 20 Fevrier 2021:

Je me bidonne en relisant cette terrible chronique alors que je parcours toujours le net à la recherche de ce disque vraiment pas donné, un jour il sera mien... "Sait-il qu’avec sa prestation sur « Julliet », il aurait très certainement pu donner à Mick Mars l’espoir légitime de pouvoir accompagner un jour Satriani et Vai sur une tournée du G3 ?" + les maillots SPORT 2000 d'Alexander Halac, vannes à encadrer !!!

adrien86fr - 21 Fevrier 2021:

Mdr ! À me relire après presque 10 ans, j'ai l'impression de lire une chro de metal symphonique péruvien de mes deux d'un actuel chroniqueur star de SOM ! Il ne manquerait plus que l'image du papillon et de la chrysalide. Le manque de ponctuation, des phrases qui n'en finissent pas, des termes alambiqués.. pas de doute je viens de la même école que le père B4, option comique en plus. 

Merci Zaz pour ton retour et bonne quête du CD :) 

ZazPanzer - 08 Novembre 2023:

Ayé, il est enfin mien!! J'aurais galéré pour le trouver celui-ci!

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Julliet