San Francisco, ça vous dit quelque chose ? La ville des États-Unis de la scène alternative des années 1970, avec L.A. ? Les Doors, Jefferson Airplane ?
En 2007, "Frisco" - pour les intimes - met au monde une formation de doom du nom de
Totem, avec Jessica "Jex"
Thoth au chant,
Zeke Wood à la guitare et Zodiac à la batterie, qui sort un EP également appelé
Totem.
Après un agrandissement de la formation qui voit Wood s'en aller, Zodiac passer aux claviers et l'ajout de : Grim
Jim comme bassiste et guitariste, Johnny Dee à la batterie, et Silas Paine aux instruments folkloriques, à la flûte et à la guitare, les cinq membres changent leur nom et optent pour le surnom et le patronyme de leur chanteuse
Jex Thoth, avant de sortir un split avec
Pagan Altar.
Il faudra attendre un an pour que sorte leur premier album, tout simplement nommé "
Jex Thoth". Un album coup de cœur, un album qui empoigna les tripes pour tisser un lien puissant entre lui et la personne qui l'écouta - en l'occurrence, moi. C'est là que l'ombre de Frisco entre en scène, car comment cantonner
Jex Thoth au doom tout simple ? "
Doom psychédélique", devrait-on dire.
Dès les premières secondes de "
Nothing Left to
Die", j'ai su que j'allais me rendre sur leur site commander l'album, dussé-je attendre trois semaines pour qu'il arrive via l'autre bout des États-Unis : des sonorités lentes et lourdes à coup de déchirures de guitare et de basse - voilà pour l'étiquette doom, appuyée par des claviers planants, légers, mais QUELQUE CHOSE de plus m'a mis la larme à l'oeil : le chant.
Déjà amoureux des voix féminines, comment décrire cet étau qui s'est refermé sur mon petit cœur quand Jex a commencé à chanter, alors que je m'attendais à une voix grave et masculine qui m'emporterait bien moins loin ? Une voix emportée, chaude, vibrante d'émotion, avec un arrière-goût légèrement rauque aux relents très lointains de Janis Joplin. Oh ! J'étais pris, j'ai cédé avec un immense plaisir et je suis parti.
Porté par une pochette somptueuse, l'album est doom par qu'il se vit plus qu'il ne s'explique, et j'ai un immense faible pour ce genre de musique sur lesquelles la Raison n'a pas de prise. Il est doom à cause des guitares poisseuses, à cause de l'ambiance inexorable, à cause de cette main qui se referme sur celui/celle qui l'écoute pour ne plus le/la lâcher, et rien ne pourra l'en - m'en - délivrer.
Un long voyage dans l'Imaginaire, le long de la rivière de la voix puissante, implacable, envoûtante et mystérieuse de Jex, en une longue suite de notes égrenées une à une comme des gouttes de pluie douces qui rafraîchissent la Forêt après une trop lourde chaleur. Le repos, la paix sont enfin là.
La suite, le groupe nous l'offre avec le quatuor "
Equinox suite", équinoxe d'Automne sans aucun doute, brûlant dans un grand fond rouge avant l'endormissement tranquille de l'Hiver.
L'Automne,la Nature, la Forêt, tout cela est déjà sur la pochette où on voit une femme brandissant une épée ("
Warrior Woman"), tout cela est aussi dans les morceaux ("
Stone Evil"), et
Jex Thoth n'hésite pas à nous offrir des tam-tams pour mieux nous plonger dans une danse lente et mystique sous les yeux des Étoiles en pleine célébration de la Mère Terre.
Un coup de maître. Les corbeaux appellent.
Note peut-être un peu trop élevé ceci-dit.
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